EURO 1988 : les Pays-Bas vainqueurs de l'URSS, l'Europe est orange
mardi 3 janvier 2012
Résumé de l'article
URSS 0-2 Pays-Bas
Après avoir donné l'ouverture du score à Ruud Gullit, Marco van Basten crucifie les Soviétiques.
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Le Championnat d'Europe de l'UEFA 1988 se termine comme il a commencé, avec une rencontre entre les Pays-Bas et l'URSS.
Cette finale voit une formidable concentration de joueurs parmi les plus grands de tous les temps ou tout simplement de classe exceptionnelle (dont huit du Dinamo Kiev). Mais elle met du temps à démarrer. Pour l'URSS, cela n'a jamais vraiment été le cas, à partir du moment où Sergiy Litovchenko gagne un duel contre un adversaire pour mettre son ballon directement sur Hans van Breukelen.
Deux minutes plus tard, Erwin Koeman obtient un corner sur la droite. La balle est dégagée de la tête, et Koeman remet du pied gauche vers le second poteau. Au moment où la défense soviétique s'avance pour tendre le piège du hors-jeu, Marco Basten envoie une tête oblique sur Ruud Gullit démarqué. La tête de ce dernier bat Rinat Dassaev plus en force qu'avec précision.
Encore une fois, les occasions sont plutôt rares, mais les Hollandais arrivent à saisir la suivante comme sur un coup de baguette magique. Adri van Tiggelen intercepte une remise en touche maladroite d'Alexandre Zavarov et remonte le terrain avant d'envoyer une longue balle à Arnold Mühren à gauche. Celui-ci reprend dans la foulée et envoie un long centre aérien en profondeur, au milieu de la surface de réparation soviétique.
Rinus Michels a retenu la leçon de la défaite du premier match et demandé à Van Basten d'occuper une position aussi avancée que possible, afin de fixer une défense privée d'Oleg Kouznetzov suspendu. Cette tactique porte ses fruits. Quand la balle de Mühren arrive sur lui, Van Basten est posté à huit mètres du but et à cinq ou six mètres à peine de la ligne de but côté droit. Apparemment, il n'a pas d'autre solution que de centrer sur Gullit à l'intérieur. Mis en confiance par le tournoi qu'il a livré et dans un angle très fermé, il opte pour une étonnante reprise de volée avec effet qui passe au-dessus du meilleur gardien d'Europe et frôle l'intérieur du second poteau.
Le vieux Mühren, 37 ans, dispute son dernier match international. Il s'en va sur cette participation active au plus mémorable des buts hollandais, sans doute le plus beau des buts directs marqués en finale d'une grande compétition. Un but qui permet aux Hollandais de remporter leur seul trophée majeur.
Mais l'URSS n'a pas encore dit son dernier mot. En particulier quand Van Breukelen concède un penalty pour une faute inutile sur Serguei Gotsmanov. Deux ans auparavant, Igor Belanov a été sacré footballeur européen de l'année après ses quatre buts de la phase finale de la Coupe du Monde. Deux de ses buts avaient été marqués sur penalty. Mais ici, il est à court de condition physique et l'élan qu'il prend casse davantage son rythme qu'il ne fait peur à van Breukelen. Le gardien batave bloque aisément son tir à ras de terre.
Un mois auparavant déjà, il a permis au PSV Eindhoven de remporter la Coupe d'Europe des clubs champions en arrêtant un penalty. Même au cours des moments difficiles, les footballeurs hollandais ont livré le jeu le plus audacieux. Utiliser deux joueurs de balle au centre de la défense était un pari risqué. Gullit a été immense à tous points de vue et le crépu Gerald Vanenburg a fait honneur à sa jeune réputation. Les Hollandais ont eu plus que leur part de chance, mais tout cela n'est rien au regard du but exceptionnel de Van Basten.
URSS : Dasaev (c); Rats, Khidiyatullin, Aleynikov, Demyanenko; Gotsmanov (Baltacha 68e), Mykhaylychenko, Zavarov, Lytovchenko; Belanov, Protasov (Pasulko 71e)
Sur le banc : Sukristovas, Sulakvelidze, Chanov
Entraîneur : Valeriy Lobanovskyi
Pays-Bas : Van Breukelen; Van Tiggelen, Ronald Koeman, Rijkaard, Van Aerle; Erwin Koeman, Mühren, Wouters, Vanenburg; Van Basten, Gullit (c)
Sur le banc : Bosman, Van’t Schip, Kieft, Hiele, Suvrijn
Entraîneur : Rinus Michels
Arbitre : Michel Vautrot (France)