Les jeunes comme fondation du triomphe espagnol

Le dernier jour de la Conférence de l'UEFA pour les sélectionneurs nationaux européens a été dédié au succès de la Fédération espagnole de football (RFEF). À cette occasion, le directeur sportif Fernando Hierro et le directeur technique Ginés Meléndez ont expliqué la philosophie et les principes qui ont bâti les fondations du sacre de l'Espagne à l'UEFA EURO 2008 et à la Coupe du Monde de la FIFA 2010.

Hierro déclarait que la raison profonde de la réussite de l'équipe A ces deux dernières années avait été l'implication de la RFEF dans ses programmes de football de base et d'équipes de jeunes, qui a payée avec le titre remporté à Johannesburg en mai dernier face aux Pays-Bas.

"Lorsque le travail est bien fait au niveau junior, nous en récoltons les fruits", expliquait Hierro. "Ce sacre à la Coupe du Monde vient saluer les efforts de tous ceux qui ont travaillé avec les joueurs les plus jeunes au fil des années."

"La philosophie du football espagnol est de former nos joueurs, à partir du football de base, avec notre personnalité, notre compréhension et notre style de jeu. C'est facile à dire après nos titres à l'EURO et à la Coupe du Monde, mais notre grande philosophie est de bâtir sur les succès remportés par le football junior."

L'Espagne a remporté quatre fois le Championnat d'Europe des moins de 19 ans de l'UEFA, et deux fois la compétition M17. Pour expliquer cette expertise de la formation des jeunes talents, Hierro met en avant la structure régionale mise en place par la RFEF et ses excellentes relations avec les clubs.

Meléndez a joué un rôle de premier plan dans le processus. Il a indiqué lors de la conférence que la RFEF cherchait à développer chez les joueurs autant un état d'esprit que des qualités footballistiques. "Nous voulons que les joueurs soient calmes et émotionnellement stable. L'euphorie ou de tristesse (après un match) peuvent conduire à une baisse de performance."

"La cohésion du groupe est très important Nous travaillons sur des valeurs qui sont fondamentales dans la vie mais aussi dans le développement d'un joueur. Ils seront de meilleurs joueurs s'ils sont de bonnes personnes, nous avons deux objectifs fondamentaux: la formation et l'éducation des jeunes joueurs."

Compte tenu de l'influence du programme de formation de la RFEF sur les joueurs, Hierro et Meléndez ont souligné que ce n'est pas tellement les A qui dictent la façon dont les équipes de jeunes jouent, mais plutôt l'inverse. "Gagner avec les équipes de jeunes est quelque chose qui laisse vraiment une marque", a déclaré Meléndez.

Plus tôt dans la journée, des groupes de travail ont informé la conférence sur un ensemble de sujets, y compris sur le calendrier international et les moyens d'améliorer les relations entre les équipes nationales et les clubs.

Le directeur technique de l'UEFA Andy Roxburgh, a également mené une discussion sur l'avenir du football international et les défis qui l'attendent. "Nous avons besoin d'examiner les évolutions du jeu et comment nous y adapter", a-t-il dit. "Les entraîneurs de premier rang pensent au match suivant, mais de temps en temps, nous devons adopter une perspective plus large."

M. Roxburgh a assuré aux invités que leurs propositions et idées ne resteront pas lettre morte, avant de remercier la RFEF pour avoir accueilli l'événement. "C'était fantastique de faire cette conférence de Madrid et il convient d'être ici avec nos collègues espagnols pour célébrer leurs victoires à l'EURO 2008 et dans la Coupe du Monde."

Le dernier mot, cependant, est allé au sélectionneur vainqueur de la Coupe du Monde Vicente Del Bosque, qui a insisté pour que malgré les progrès accomplis récemment par l'Espagne, elle ne se repose pas sur ses lauriers. "Permettez-moi de remercier l'UEFA pour ce merveilleux événement et pour avoir rendu un tel hommage à l'équipe nationale espagnole", a-t-il dit. "Nous sommes ravis. Nous avons eu un échange de vues entre les entraîneurs des équipes nationales ici, de très bons entretiens et des contacts personnels.

"Le football espagnol est en de très bonnes mains grâce à la RFEF et aux clubs. Je pense que nous sommes sur la bonne voie, mais nous ne devons pas nous reposer sur nos lauriers. Nous devons regarder vers l'avenir et continuer sur la même voie."