A Milan, que la belle soit jolie
vendredi 7 septembre 2007
Résumé de l'article
Dans un deuxième remake de la finale de Berlin, Bleus et Azzurri se disputent à San Siro la tête du Groupe B des éliminatoires de l'EURO.
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Dans un nouveau remake de la finale de Berlin, les Bleus et les Azzurri se disputent samedi soir, à San Siro, la tête du Groupe B des éliminatoires de l'UEFA EURO 2008™. Peut-être la rencontre la plus électrique de la compétition.
Troisième rencontre
Même si un certain Suède - Danemark s'annonce chaud au Råsunda, à Solna, il est probable qu'un grand nombre d'Européens, lorsqu'ils auront vibré pour leur pays, passe en vitesse sur nos pages pour consulter un autre résultat. Pour la troisième fois en un peu plus d'un an, les deux meilleures équipes de la planète sont confrontées. L'Italie a remporté la manche la plus importante, le 9 juillet 2006 en finale de la Coupe du Monde de la FIFA (1-1, 5-3 t.a.b.). La France s'est rattrapée le 6 septembre, au match aller des éliminatoires (3-1). Il reste donc la belle.
Beaucoup d'enjeu
"La belle ? Ce sera pour une autre finale mondiale ou européenne !", lance l'arrière français Eric Abidal, qui possède une vision plus large en incluant dans ce "match des alpes" la victoire française lors de l'UEFA EURO 2000™ (1-1, b.e.o). Il n'empêche que pour qui veut avoir un autre point de vue sur la grande chaîne de montagne d'Europe occidentale, à partir du 7 juin 2008 pour la phase finale austro-suisse, le rendez-vous de Milan n'est pas à négliger.
La pression sur l'Italie
Après sept des douze matches, les Bleus comptent deux points d'avance, en tête du groupe, sur leur adversaire. "Avec cette défaite en France, il nous faut gagner pour rester bien placés dans la course à la première place", estime le sélectionneur italien Roberto Donadoni. Un nul irait bien aux Français, mais il ne doivent pas écarter la menace de l'Ecosse (3e à un point de l'Italie), ni de l'Ukraine (4e, à trois points de l'Ecosse mais avec un match en moins).
Les italiens dans le rythme
Par rapport au match d'il y a un an, les données ont changé. Les Italiens s'étaient présentés au Stade de France pour encaisser un doublé de Sidney Govou alors que le Campionato n'avait pas débuté. Cette fois, deux journées ont été disputées. "Ils seront présents physiquement, il ne faut pas en douter", appuie le capitaine français et milieu du FC Internazionale Milano Patrick Vieira, qui jouera comme à domicile.
Mankowski pour diriger
"La forme du moment, la cohésion, l'ambiance, celui qui garde ses idées jusqu'au bout..., des détails vont faire basculer ce match", déclare Raymond Domenech. Pour avoir tenu des propos au discrédit du football dans la presse, le sélectionneur français sera privé de banc et de vestiaire pour ce sommet. Pierre Mankowski, son adjoint, donnera les consignes pour son équipe. "Certains joueurs expérimentés dont je fais partie pourront aussi recadrer les choses à la mi-temps", assure Vieira.
Qui avec Thuram ?
Dans le malheur qu'il s'est lui-même infligé, Domenech a davantage de chance que Grégory Coupet, Willy Sagnol (blessés au genou), qui vivront la rencontre devant leur télé. William Gallas, l'homme qui n'a jamais perdu avec la France, est lui en soin. Le central de l'Arsenal FC espère reprendre sa place face à l'Ecosse, mercredi au Parc des Princes. Son remplacement est l'une des clés de la rencontre. Abidal peut-il glisser au centre, pour être associé à Lilian Thuram, comme contre la Slovaquie (1-0, 22 août) ? Julien Escudé va-t-il enfin jouer en sélection au poste qu'il occupe au Sevilla FC, pour contrer Filippo Inzaghi, qu'il eut en face de lui lors de la Super Coupe de l'UEFA ?
Materazzi en tribune
Donadoni a lui aussi à se soucier d'un titulaire à remplacer. Touché à la cuisse lors de la défaite en amical en Hongrie (3-2), Marco Materazzi, "l'homme clé de la finale de Berlin" (Domenech), sera en tribune. Avec la retraite d'Alessandro Nesta, la défense centrale italienne devrait ête composée du Madrilène Fabio Cannavaro et du Palermitain Andrea Barzagli. En attaque, Luca Toni ne se retrouvera pas en face de son nouveau coéquipier du FC Bayern München Franck Ribéry. L'ancien de la Fiorentina souffre du genou.
A un pas du record
Thierry Henry, lui, sera sur la pelouse où il marquait un doublé face à l'Inter avec Arsenal en UEFA Champions League en 2003. S'il inscrit un but, il deviendra avec Michel Platini le meilleur marqueur de l'histoire de l'équipe de France (41). "Un doublé à San Siro, ce serait pas mal", lui souhaite même son coéquipier Florent Malouda. Ce serait peut-être l'assurance d'une première victoire en terre italienne depuis 1994.