Portés par la vague du Mondial

Vainqueurs 2-1, mercredi en Bosnie-Herzégovine, les Français profitent encore sur l'esprit de la Coupe du Monde de la FIFA. Il leur a permis de faire la décision dans les dernières secondes, par l'impétrant Julien Faubert.

Comparaison avec l'Italie
Les matches d'août des grandes nations sont parfois pauvres en enseignements, comme la défaite des champions du monde italiens avec une équipe "ter" devant le Croatie (2-0 à Livourne). Celui que la France a livré au stade olympique Kesevo, devant 40 000 fans enthousiastes, fut jubilatoire par comparaison, pour les éconduits de Berlin (1-1, 3-5 t.a.b).

Question de confiance
Certains comme Thierry Henry, Patrick Vieira, Jean-Alain Boumsong, Louis Saha ou William Gallas, buteur à la 41e minute, un an après avoir marqué contre la Côte-d'Ivoire, disputaient leur premier match depuis la finale de la Coupe du Monde. Mais ils n'ont pas plié face à une équipe remontée et techniquement au point. "Il y a eu l'envie", appréciait le sélectionneur français Raymond Domenech. "Après avoir été menés (1-0 à la 16e minute, but de Sergej Barbarez), les joueurs sont restés sereins grâce à la confiance emmagasinée en Coupe du Monde. Ils ne se sont pas affolés pour revenir."

4-4-2 classique
En dépit des défections de Zinédine Zidane (retraité), Lilian Thuram et Claude Makelele (qui se tâtent encore), la France – dans un 4-4-2 dicté par l'absence du premier - a réalisé quelques enchaînements dignes de ceux vus à partir de Togo – France, le 23 juin à Cologne (0-2). "Ce fut vrai surtout en première période", déclare Domenech. "La seconde n'a pas eu de grande signification avec les changements qui se sont succédés (il y en eut 7 de chaque côté)."

Faubert, le 91e à la 91e
Tout de même. Le nouveau système – en fait en vigueur jusqu'à la blessure de Djibril Cissé, le 7 juin - semble bien convenir à tous les joueurs. Par ailleurs, l'un des enjeux de cette rencontre amicale était selon le coach d'intégrer ou de réintégrer des joueurs. Le but de Julien Faubert à la 91e minute ne pouvait pas mieux remplir cette mission. Le milieu droit du FC Girondins de Bordeaux fut le 91e des 823 internationaux français à marquer pour sa première sélection, à 23 ans.

Faubert : "C'était très fort"
"C'est bien pour moi, pour ma famille, mais surtout pour l'équipe", déclarait l'increvable demi-finaliste du Championnat d'Europe des moins de 21 ans de l'UEFA 2006, qui s'apprête à disputer sa première UEFA Champions League. "Autour de moi, on m'a aidé. Aux entraînements, le coach m'a parlé, donc on est tout de suite en confiance. Après, j'ai essayé de faire ce que je savais faire. J'ai encore beaucoup de choses à prouver. Un but, ce n'est rien du tout. Mais j'ai pensé à ma femme et mon fils qui étaient devant la télé à la maison, et c'était très fort." En plus, ce tir contré victorieux, il l'a décoché avec le n°10 sur le dos. "Quand on joue, on ne le voit pas", plaisantait-il tout en regrettant "quelque trucs ratés après l'entrée en jeu (à la place de Franck Ribéry)."

Solides, les "anciens"
A quinze jours du début des éliminatoires de l'UEFA EURO 2008™, où ils rencontreront la Géorgie à Tbilissi puis l'Italie pour une sacrée revanche à Paris, les cadres français ont également rassuré. "On a tous défendu comme au Mondial même si on n'avait pas tous les jambes", soutenait Henry, en passe de s'affirmer comme le patron des Bleus comme il l'est à l'Arsenal FC. Vieira demeure un capitaine invaincu et Gallas, 29 ans jeudi, peut diriger la défense comme le fit Thuram, même si l'arrière du Chelsea FC continue de militer en faveur du retour du recordman du nombre de sélections en bleu (121).

Deux ans plus tard
Il y a deux ans, après un échec relatif à l'UEFA EURO 2004™ (défaite en quart de finale contre le Grèce, 1-0) vécu comme un plein échec collectif, la France avait concédé le nul 1-1 à domicile contre la Bosnie-Herzégovine pour le match de la reprise. Les temps ont changé. A confirmer en compétition…