Grands d'Europe à Saint-Denis

L'équipe de France reçoit la Grèce, en amical, mercredi soir à Paris. Entre les deux derniers champions d'Europe de l'UEFA, vaincre pour la dernière sortie 2006 sera une question de prestige mais pas seulement...

Sinusoïdes
Quel champion d'Europe a connu, après la gloire, une descente aux enfers sportive historique mais s'est évertué à garder le cap avant de retrouver la réussite ? Ils sont deux dans ce cas, et vont pouvoir en parler en marge de France - Grèce, huitième du nom, sur la pelouse du Stade de France. Après ses victoires en Coupe du Monde de la FIFA 1998 et à l'UEFA EURO 2000™, la France "ravissait" au Brésil de 1966 la plus mauvaise défense de la Coupe du Monde de l'histoire en ne marquant aucun but en République de Corée en 2002.

Rehhagel absent en Allemagne
La Grèce réalisait une performance similaire lors de la Coupe des Confédérations de la FIFA 2005 en Allemagne. Sacrée au Portugal lors de l'UEFA EURO 2004™, l'équipe dirigée par l'Allemand Otto Rehhagel depuis août 2001 a, en sus, manqué le dernier rendez-vous planétaire, quatrième de son groupe en éliminatoires.

Son et lumière
Pourtant, personne ne fera grise mine pour ce match de gala sur lequel flottera juste un soupçon de nostalgie lorsque Zinédine Zidane donnera le coup d'envoi fictif. Ce sera la conclusion d'un spectacle son et lumière en hommage aux champions du monde et d'Europe français de la génération 1994-2006. Ensuite, place au jeu retrouvé de deux formations qui côtoient à nouveau les sommets.

Finales et carton plein
Les Bleus ont disputé le 9 juillet leur deuxième finale mondiale en huit ans (1-1, 3-5 t.a.b. face à l'Italie). Les hommes de "Otto der Koenig" (le Roi Otto) font partie des quatre équipes qui ont fait carton plein depuis le début des éliminatoires de l'UEFA EURO 2008™, avec la Turquie, l'Allemagne et la Suède.

Sans Charisteas
"Je sais que les Grecs ont souvent tendance à exagérer mais je peux vous dire que ne pas aller en Allemagne, fut un drame national", a déclaré le sélectionneur hellène. "Cela doit nous permettre de rebondir pour défendre notre titre européen." Tombeuse de la France le 25 juin 2004 à Lisbonne, en quart de finale du dernier EURO (1-0, but d'Angelos Charisteas, absent sur blessure au genou mercredi), la Grèce s'appuie toujours sur la génération qui était incarnée par Theodoros Zagorakis.

Pas un but encaissé
Le meilleur joueur du tournoi au Portugal a pris sa retraite internationale cet automne mais neuf champions d'Europe postulent encore pour une place en Suisse et en Autriche. Surtout, l'individuelle rustique qui a surpris l'Europe entière il y a deux ans a repris de la vigueur. La défense qui protège Antonios Nikopolidis n'a pas encore encaissé un but en éliminatoires en Moldavie (1-0), contre la Norvège (1-0) et en Bosnie-Herzégovine (4-0).

Prenables au Stade de France ?
Sarajevo est aujourd'hui le seul point de comparaison entre les Bleus et les Dieux. La France s'y imposait 2-1, le 16 août, pour son premier match en 2006/07. On sait aussi les Bleus parfois permissifs au Stade de France en amical. Leurs deux défaites dyonisiennes contre la République tchèque (0-2, 12 février 2003) et la Slovaquie (0-2, le 1er mars 2006) ont coupé d'impressionnantes périodes d'invincibilité.

Une Grèce mieux huilée
"La France est la meilleure équipe du monde techniquement", clame pourtant Rehhagel. "Le but, pour nous, est de nous rapprocher de ce niveau dans l'année qui vient. Pour cela, il n'y a rien de mieux que s'y confronter maintenant." L'arrivée de jeunes joueurs dans son onze de départ, comme le prodige du Manchester City FC Georgios Samaras, lui a donné "davantage de flexibilité et de possibilités d'aller de l'avant".

Domenech voit loin
La France attend aussi beaucoup sur le plan du jeu de cette rencontre. En dépit des absences de Karim Benzema, Franck Ribéry, Philippe Mexès (blessés) et de Gonzalo Higuaín (qui n'a pas donné suite à sa convocation), son sélectionneur Raymond Domenech est tournée vers 2007. "J'attends de l'envie et de la solidité", a déclaré ce dernier qui devrait aussi donner du temps de jeu à des remplaçants habituels. "Ils doivent montrer petit à petit qu'ils sont aptes à jouer à ce niveau-là", affirme Domenech.