Anelka, comme l'éclair
dimanche 25 mars 2007
Résumé de l'article
Buteur providentiel en Lituanie, Nicolas Anelka a profité des absences de Thierry Henry, Louis Saha et David Trezeguet pour impressionner Raymond Domenech.
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Buteur peut-être providentiel, samedi soir en Lituanie, Nicolas Anelka a profité des absences de Thierry Henry, Louis Saha et David Trezeguet pour impressionner Raymond Domenech et confirmer son regain en bleu.
Presque aussi beau que Wembley...
Bien sûr, il restera toujours ce 10 février 1999, à Wembley, quand le gamin de Trappes marquait un doublé, touché par la grâce, pour offrir à la France sa première victoire sur le sol anglais (2-0). N'empêche, la prestation de "Nico", samedi soir à Kaunas, vaudra peut-être très cher à l'heure des comptes du Groupe B des éliminatoires de l'UEFA EURO 2008. Elle est aussi l'une des plus brillantes en 35 sélections.
...mais plus important encore
En marquant le seul but de la rencontre, à la 73e minute, l'attaquant du Bolton Wanderers FC a permis aux Bleus de rester dans le sillage de l'Ecosse, leader. Pourtant, la situation semblait bien sans issue quand le champion d'Europe de l'UEFA 2000 s'emparait du ballon à 25 mètres du but balte pour effacer deux joueurs et frapper de 20 m pour contourner le plongeon de Žydrunas Karčemarskas.
"C'est le Nicolas que j'aime"
Avant cet épisode heureux, l'ancien du Real Madrid CF, 28 ans, fut à l'origine ou à la finition de la quasi-totalité des bonnes actions françaises. De sa reprise sous le nez d'Andrius Skerla (15e) au centre de Florent Malouda qu'il expédiait de peu au-dessus (61e), Anelka a réalisé un grand match. "Là, c'est le Nicolas que j'aime", a déclaré le sélectionneur Raymond Domenech, "quand il joue comme cela, c'est un vrai candidat à cette équipe de façon permanente, quand il montre cela, on ne le discute pas."
"J'ai l'habitude de ces matches"
"C'est toujours un plaisir de marquer en équipe de France", rétorquait l'intéressé. "Surtout un but de cette importance et à l'extérieur. J'ai l'habitude de ces matches tendus. J'ai prouvé que je pouvais m'y montrer à mon avantage et c'est très bien pour l'équipe." Auteur de neuf buts en Premiership avec son club, Anelka a aussi atteint ce total en équipe de France, samedi.
Derrière Trezeguet et Henry
Il est loin derrière David Trezeguet (34) et Thierry Henry (39) mais en l'absence du premier, écarté par le sélectionneur, et tandis que le second est blessé jusqu'à l'automne, il a montré qu'il pouvait aussi terminer le travail. Voir aujourd'hui Anelka à ce niveau dans la hiérarchie de l'attaque de l'équipe de France, où Djibril Cissé et Louis Saha ont également leur place, est une sorte de miracle.
L'Anelka d'avant
Appelé après une série de défections par Jacques Santini en 2002, il s'était mis hors-jeu en refusant la sélection. "Je ne veux pas être le remplaçant du remplaçant. Pour que je revienne, il faudra qu'il se mette à genou", lâchait l'Anelka d'avant, souvent plus maladroit que méchant.
Plus ouvert, plus mature
Le rappel de l'automne 2005 pour la tournée aux Antilles a depuis effacée l'image d'enfant gâté du football français pour faire place à un joueur plus ouvert, plus mature. "Avant, je craignais de parler car j'avais peur que mes propos soient mal interprétés", dit-il. Après des passages dans de grands clubs comme le Real Madrid CF où il remportait l'UEFA Champions League en 2000, le Liverpool FC ou le Fenerbahçe SK, Anelka n'est plus le même.
Au service des Bleus
Ecarté de la Coupe du Monde de la FIFA malgré de bonnes prestations en 2006, il a accepté ce verdict et il est resté au service des Bleus. Le voilà aujourd'hui récompensé et peut-être bien parti pour disputer un deuxième EURO, en 2008 en Suisse et en Autriche.