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EURO 2004 : la Grèce sur l'Olympe frustre le Portugal

Portugal - Grèce 0-1
Les guerriers d'Otto Rehhagel ont conquis l'Europe et Charisteas fait pleurer le Portugal.

Sur l'Olympe !
Sur l'Olympe ! ©UEFA.com

Sur un but d'Angelos Charisteas, la Grèce est devenue pour la première fois championne d'Europe en battant 1-0 le Portugal, programmé pour les plus hautes destinées sur ses terres.

Theodoros Zagorakis, joueur le plus capé du football grec depuis cette finale, a succédé à Didier Deschamps. Le capitaine grec a soulevé la Coupe Henri Delaunay mise en jeu pour la 12e fois ces trois dernières semaines au Portugal. Après avoir battu le Portugal lors du match d'ouverture les Grecs ont écarté l'Espagne, la France et la République tchèque avant de remporter la revanche portugaise, dans une finale à suspense.

Pour le Portugal, qui préparait une fête gigantesque, il ne reste que les larmes d'une génération dorée qui s'en va sans couronne. Les coéquipiers de Figo ont pourtant tout tenté pour enrayer la machine adverse...  La Grèce est donc devenue le neuvième pays à remporter le Championnat d’Europe des nations créé en 1960.

Tout savoir sur l'EURO 2004

Ce résultat représente une surprise aussi monumentale que la victoire du Danemark en Suède il y a 12 ans. Les Danois avaient remplacé la Yougoslavie en raison de la guerre dans les Balkans mais ils s’étaient déjà illustrés dans une phase finale. La Grèce ? Jamais.

Pas un but lors de la Coupe du Monde de la FIFA 1994, seule compétition majeure disputée jusqu’au 12 juin dernier. Quel chemin parcouru pour entrer dans le gotha ! La plus spectaculaire progression de l’histoire du football, la 35e équipe au classement FIFA la doit à un homme, Otto Rehhagel. Le coach allemand pris les clés de la sélection il y a trois ans avec une défaite 5-1 contre Finlande. Ce soir, l’ancien homme fort du SV Werder Bremen – vainqueur de la Coupe des Coupes 1992 face à l’AS Monaco dans l’ancien Estádio da Luz – a célébré le mariage de discipline allemande et une extravagance toute corinthienne.

En l’absence de son milieu de terrain Giorgios Karagounis, il titularisait Stylianos Giannakopoulos pour affronter tout un pays réuni devant la télé ou l’un des multiples écrans géants installés dans le pays. Ces spectateurs voyaient leur Selecçao faire le jeu et les Grecs, ô surprise, tisser leur toile défensive. Pour gêner la marquage individuel proposé par Rehhagel, Scolari décidait de laisser quartier libre à ses joueurs offensifs (Pauleta, Cristiano Ronaldo, Figo, Deco) tandis que l’arrière droit Miguel animait l’aile droite et frôlait la surchauffe.

Superbes buts à l'EURO 2004

Le latéral du SL Benfica obtenait, avant de sortir blessé à la 43e minute, la première occasion. Un tir des 25 m – autre arme choisie par Scolari -  détourné par Antonios Nikopolidis (14e minute). Les Grecs répondaient derechef : Angelos Charisteas voyait Ricardo bondir dans ses pieds alors que le bourreau des Bleus était seul face au gardien lusitanien (16e). A peine rehaussée par les tentatives lointaines de Pauleta (17e) et Maniche (24e), la première période s’achevait selon un scénario favorable aux Grecs qui, en quart comme en demi-finale, atteignaient la pause sur un score vierge.

On ne fera croire à personne que Scolari n'a pas vu comment la Grèce a éliminé la France puis la République tchèque. Et pourtant. Sur un corner d'Angelos Basinas, obtenu au plus fort d'une période de domination portugaise, Charisteas ouvrait la marque d'une tête rageuse donnée au-dessus de Costinha (0-1, 57e). Stupeur chez les 40 000 spectateurs lisboètes. Explosion de joie chez les 13 000 Grecs.

EURO 2004, l'équipe du tournoi


Dans un EURO où celui qui a ouvert le score a été rattrapé 12 fois sur 26, il était permis d'y croire même si la Grèce n'eut pas à faire les frais d'un pareille mésaventure au cours du tournoi. Une frappe pure de Ronaldo (59e), un centre dangereux de l'entrant Rui Costa (62e) et une tentavie de Figo (64e) faisaient monter la tension.

En face, la défense sacrificielle devenait fusionnelle. Charisteas jouait arrière central et Rehhagel faisait entrer Stylianos Venetidis, arrière gauche de métier, à la place de l'increvable Stylianos Giannakopoulos. Dans le but, Nikopolidis était en feu. Il multipliait les arrêts et les sorties gagnantes sur de nombreuses tentatives portugaises. Après une dernière tentative de Figo au ras du poteau (90e), la Portugal cédait. 2004 sera bien l'année de la Grèce.

Compositions

Portugal : Ricardo; Nuno Valente, Ricardo Carvalho, Jorge Andrade, Miguel (Paulo Ferreira 43e); Figo (c), Costinha (Rui Costa 60e), Deco, Maniche, Ronaldo; Pauleta (Nuno Gomes 74e)
Remplaçants : Quim, José Moreira, Rui Jorge, Fernando Couto, Petit, Simão, Beto, Tiago, Hélder Postiga
Sélectionneur : Luiz Felipe Scolari

Grèce : Nikopolidis; Fyssas, Dellas, Kapsis, Seitaridis; Basinas, Katsouranis, Zagorakis (c); Giannakopoulos (Venetidis 76e), Vryzas (Papadopoulos 81e), Charisteas
Remplaçants : Chalkias, Katergiannakis, Dabizas, Tsiartas, Kafes, Georgiadis, Goumas, Lakis
Sélectionneur : Otto Rehhagel

Arbitre : Markus Merk (Allemagne)

Homme du match : Theo Zagorakis