Fortunes diverses pour la France
jeudi 17 juin 2004
Résumé de l'article
Pour conserver le titre qu'elle a gagné en 2000 à Rotterdam, la France semble déterminée à emprunter des chemins tortueux.
Corps de l'article
Pour conserver le titre gagné en 2000 à Rotterdam, la France semble déterminée à emprunter des chemins tortueux...
Domination en première période
Dimanche, l'équipe de Jacques Santini avait accompli un miracle en fin de match contre l'Angleterre alors que tout semblait perdu. Jeudi, à l'Estádio Dr. Magalhães Pessoa, ils ont totalement dominé les 45 premières minutes et semblaient partis pour une victoire confortable.
Retour croate
Mais la Croatie, abattue et peu à son aise depuis le but contre son camp d'Igor Tudor à la 22e minute, a accompli un formidable retour en inscrivant deux buts en 7 minutes, juste après la pause. Avec beaucoup de sang froid, Milan Rapaic convertissait le penalty que Mikaël Silvestre avait concédé en faisant faute sur Giovani Rosso, tandis que Dado Pršo punissait le laxisme de la défense en décochant une belle demi-volée, provoquant un retournement de situation complet.
Trezeguet l'opportuniste
A l'heure de jeu, le buteur de la Juventus, David Trezeguet, ramenait la France à un score de parité. Au cours d'une seconde période sans dessus-dessous et hautement animée, chacune des deux équipes aurait pu l'emporter.
Besoin d'ajustements
Jacques Santini a admis que son équipe aura besoin d'élever son niveau de jeu pour gagner ses prochaines rencontres. "On a oublié que tout peut aller très vite en football d'un côté comme de l'autre", a-t-il dit. "Contre l'Angleterre, nous avions marqué deux buts en peu de temps. Cette fois-ci, ce sont les Croates qui en ont marqué deux en moins de dix minutes, il ne faudra pas renouveler ces instants de faiblesses si on veut aller loin."
Santini déçu
"Nous avons été très satisfaits de la première période mais très déçus par les vingt premières de la seconde", a ajouté le sélectionneur français. "Nous avons perdu beaucoup de ballons stupidement. Les Croates ont pris de la confiance et ont joué sur leurs points forts. Je les félicite. Nous n'avons pas trouvé la formule pour les stopper et cela nous a posé problème."
Un contraste frappant
Alors que Santini était d'humeur maussade après la contre-performance de son équipe, son homologue croate, Otto Baric, mettait en avant l'aspect positif de ce match nul. Le sélectionneur croate, si déçu par la stérilité offensive de son équipe lors du nul de dimanche contre la Suisse, avait aujourd'hui le cœur léger : "Je félicite mes joueurs. Ils méritaient au moins le nul et sans doute plus."
Encore un effort
Une victoire lors de leur dernier match du Groupe B contre l'Angleterre garantirait à la Croatie une place en quarts de finale. C'est un exploit que Baric juge possible d'accomplir : "Nous avons la balle de match contre l'Angleterre. Je suis convaincu que nous avons la force et le mental pour passer. Je suis persuadé que nous ferons la démonstration de cette force et de ce courage lors du match contre l'Angleterre."
Tout avait si bien commencé
Les Français vont pouvoir se demander comment ils ont fait pour perdre la maîtrise qu'ils avaient avant la pause. Ils contrôlaient la situation fermement, faisaient circuler le ballon avec aplomb et leur but - Tudor qui déviait un coup franc de Zidane au fond de ses propres filets - aurait pu être suivi d'un deuxième avant la mi-temps.
Le dilemme de Santini
Le discours d'Otto Baric à la mi-temps a très certainement galvanisé ses troupes. Pendant vingt minutes, ils ont donné un large aperçu de leur potentiel et la France semblait soudain vulnérable et décontenancée. Trezeguet a finalement sorti son équipe du bourbier, mais Santini aura à trouver des réponses à un certain nombre de questions avant le dernier match de son équipe dans ce groupe, lundi, contre la Suisse.
Doutes en défense
La France a encore sa fougue offensive - la vitesse et la technique de Thierry Henry, comme toujours, et a imposé une menace constante - mais l'arrière-garde a parfois semblé usée. Silvestre concédait son deuxième penalty du tournoi, et Marcel Desailly, étrangement statique, ne réussissait pas à empêcher Pršo de faire passer la Croatie en tête.
Battre les Suisses
Le sélectionneur français a été clair en ce qui concerne les intentions de son équipe pour le match contre la Suisse, sachant qu'une victoire qualifierait la France en quarts de finale : "Nous serons dans l'obligation de faire un bon résultat contre la Suisse. A présent, nous sommes obligés de les battre."