EURO 2004 : Zidane douche les Anglais !
dimanche 13 juin 2004
Résumé de l'article
France - Angleterre 2-1
Incroyable retournement de situation à Lisbonne ! Zinédine Zidane fait la décision sur le gong.
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Les Bleus, comme quatre ans plus tôt, renversent un final exaltant et s’emparent de la première place du Groupe B. Chaque fois que les Bleus ont remporté leur première confrontation, en 1984 et 2000, ils ont ensuite enlevé le trophée. Les Bleus ont tout tenté ce soir. Longtemps, ils ont buté. Et puis Zidane, et Henry, ont inversé le score au cours d’une fin de match incroyable.
"Cette rencontre se jouera sur des détails", avait prévenu Desailly. Il avait vu juste. Longtemps, le but initial de Lampard a glacé les espoirs tricolores. Tout compte fait, le véritable héros de cette soirée est sans doute… Fabien Barthez, auteur d’un arrêt décisif sur le penalty de Beckham. Les Anglais ont longtemps cru museler Henry et Trezeguet. Au final, le piège du réalisme qu’ils avaient imaginé s’est retourné contre eux !
Autour de 19h00 (HEC), l’entrée des Bleus (tous de rouge vêtus !), puis des Blancs (en bleu !), faisaient monter la pression. Avec les trois quarts du stade da Luz aux couleurs de l’Union Jack, comme prévu, l’équipe de France savait à quoi s’attendre. Une demi-heure plus tôt, Barthez avait longuement été ovationné. Aux hymnes officiels, le « God save the Queen » donnait la chair de poule.
Au moment du toss, les deux joueurs du Real Madrid CF s’embrassaient. Ils se retouvaient sur le même flanc gauche quelques minutes plus tard. Massés à gauche de la tribune officielle, les supporters tricolores scandaient des “Zizou, Zizou”.
Rooney répondait rapidement à une frappe de Vieira. On croyait cette rencontre bloquée par l’enjeu, il n’en était rien. Un coup franc magnifiquement botté de la gauche par Zizou ne trouvait pas la tête de David Trezeguet. Relayé par Makelele, le N° 10 s’essayait des vingt mètres. Sans succès.
Dans la foulée, la tête décroisée de Trezeguet, sur un service impeccable de Vieira de la droite, passait au-dessus. Décrochant dans l’axe, Zidane prenait régulièrement appui sur Makelele ou Trezeguet et la relation Pires-Gallas trouvait sa pleine mesure sur la bande droite. Seul Henry, très statique, ne parvenait à lâcher le frein à main.
Voyant que les leurs peinaient, les fans de l’équipe de Sa Majesté reprenaient en cœur des "Eng-land, Eng-land". La caisse de résonance de l’enceinte du Benfica Lisbonne se chargeait de les propager. Du coup, les Blancs s’enhardissaient et Scholes tentait une belle frappe aux trente mètres.
Car c’est bien le milieu de Manchester United FC qui était le patron de sa formation. C’est bien simple, pas une seule offensive et, plus largement, une phase de jeu dangereuse dans laquelle le milieu gauche anglais n’était pas impliqué !
Avec Silvestre au marquage et sur une petite merveille de coup franc adressé de la droite, comme seul Beckham sait les travailler, Frank Lampard s’élevait et déposait la balle dans la lucarne droite de Barthez, cloué au sol. Sans profondeur, Henry, peu avant le « break », en était réduit à un retourné acrobatique.
L’attaquant des Gunners prenait ses responsabilités après la pause en décrochant pour trouver autant de profondeur que de ballons. D’une demi-volée, une première fois. Suivie de deux incursions dans le boulevard gauche.
Positionnée très bas mais avec ses fusées Rooney et Owen qu’ils mettaient de temps à autres sur orbite, les Bleus s’exposaient. Ils avaient toutefois le mérite d’appuyer, à tel point que Vieira campait même sur l’aile droite ! Avec ce même Vieira aux manettes, les Bleus se lançaient définitivement à l’abordage.
Évidemment, à force, cela devait arriver. Sur un contre supersonique, Rooney déposait littéralement Thuram et contraignait Silvestre à le faucher dans la surface. Sur le penalty, Barthez s’étendait sur sa droite et détournait le tir de Beckham… avec une marrée blanche dans son dos !
Quelle que soit l’option choisie, les deux tours de contrôle britanniques, Sol Campbell et Ledley King, lentes et imposantes, faisaient mieux que veiller.
Makelele voyait sa tentative contrée par King. Au bout d'une minute de temps additionnel, Zizou renversait la tendance d’un coup franc légèrement excentré qui clouait James. Henry se retournait les bras levés vers le virage anglais qui l’avait joyeusement raillé jusque-là.
Sur l’action suivante, la dernière, Henry, lancé… par Gerard, était descendu par le portier anglais dans la surface. Zizou inscrivait, plein de sang froid, son vingt-cinquième but personnel. Tous les « Frenchies » d’Angleterre levaient un poing rageur à l’attention de leurs habituels supporters de club pour… leur rendre la monnaie de leur pièce ! Comme un seul homme, ils se dirigeaient alors vers le carré bleu du stade da Luz pour saluer, en gladiateurs, les leurs. Wiltord face à l’Italie quatre ans plus tôt a décidément lancé la mode et fait des émules !
Compositions
France : Barthez; Lizarazu, Silvestre (Sagnol 79e), Thuram, Gallas; Zidane (c), Makelele (Dacourt 90e+4), Vieira, Pirès (Wiltord 76e); Henry, Trezeguet
Remplaçants : Landreau, Coupet, Boumsong, Desailly, Saha, Rothen, Pedretti, Marlet, Govou
Sélectionneur : Jacques Santini
Angleterre : James; Ashley Cole, Campbell, King, Gary Neville; Scholes (Hargreaves 76e), Gerrard, Lampard, Beckham (c); Owen (Vassell 69e), Rooney (Heskey 76e)
Remplaçants : Robinson, Walker, Terry, Bridge, Phil Neville, Carragher, Butt, Joe Cole, Dyer
Sélectionneur : Sven-Göran Eriksson
Arbitre : Markus Merk (Allemagne)
Homme du match : Zinédine Zidane