EURO 2000 : l'Italie gagne une bataille contre la Belgique

L'Italie a pratiquement assuré sa qualification pour les quarts de finale de l'UEFA EURO 2000 en réalisant un match solide et plein de réalisme.

Les champions 1968 ont su exploiter les quelques occasions qu'elle s'est offerte et défendre avec discipline face aux assauts belges. Les Transalpins devront remercier leur gardien, Francesco Toldo, auteur de multiples parades spectaculaires alors que les Diables Rouges cherchaient désespérément l'égalisation avant le deuxième but "azzurro".

Finalement remis à temps, Paolo Maldini a pu débuter au sein du onze azzurro. Le capitaine italien savait qu'il devait être au meilleur de sa forme, pour contenir les assauts des Diables Rouges, qui avaient fait bonne impression sur les flancs lors du match d'ouverture face à la Suède.

Sur une passe en retrait, le gardien belge Filip De Wilde a réussi un contrôle somme toute anodin, mais qui a suffi à déclencher l'euphorie dans les gradins du stade Roi Baudouin. Une manifestation de joie empreinte d'ironie, qui n'a pas dû réjouir le principal intéressé, auteur d'une énorme bourde qui avait offert un but aux Suédois. Cependant, le portier d'Anderlecht n'aura pas le temps de revivre le cauchemar de ces quatre derniers jours, les Transalpins semblant disposés à omettre le traditionnel round d'observation.

De toute évidence, les Azzurri veulent rejoindre le gang des gâchettes les plus rapides du Plat Pays et forcent de Wilde à sortir de son but dès les premières secondes de jeu pour capter un long ballon destiné au "canoniero" Francesco Totti. Sur un bon centre de la droite d'Antonio Conte, Gert Verheyen s'assoupit dans sa surface et donne à Maldini une occasion de brûler une première cartouche. La frappe du Lombard est repoussée par de Wilde sur Filippo Inzaghi, qui tarde à dégainer.

Son tir en pivot est tout de même dangereux et oblige le gardien rouge à se coucher en catastrophe. Les Diables Rouges ne parviennent pas à se libérer du siège que leur imposent les Italiens. Ainsi, à la 6e minute, un coup franc de la droite lancé par le Juventino Conte trouve Totti au point de penalty et le Romain, de la tête, ne rate pas la cible. De Wilde a bien tenu lors de cette première salve, mais il doit s'incliner. Désireuse de se refaire, la Belgique exécute un joli mouvement sur le couloir droit avant de trouver un homme isolé au deuxième poteau. Le ballon est remis à Bart Goor, auteur du premier but de la compétition, qui ouvre le feu côté belge d'un boulet de canon repoussé sur la transversale par Francesco Toldo.

C'est au tour des Diables Rouges de lancer plusieurs assauts sur le but de Toldo. La Belgique s'érige en shérif de l'entre jeu grâce aux qualités athlétiques de Goor, la force de percussion de Marc Wilmots et les récupérations d'Yves Vanderhaeghe. Le portier italien Toldo fut la cible d'une rafale de belles occasions rouges qui jamais ne trouvèrent le fond des filets. Une première fois, il plongea aux pieds de Wilmots et une seconde fois, sur corner, il vit Branko Strupar sauter à contretemps et rater sa tête.

Après la trêve, l'Italie semble se contenter de sa courte avance et se replie dans ses 30 mètres. Toldo est toujours placé sous le feu croisé des attaquants rouges : Lorenzo Staelens le teste tout d'abord sur un tir instantané puis le gardien de la Fiorentina s'envole pour repousser un boulet de canon du remplaçant Luc Nilis sur coup franc.

Les conditions de jeu portaient à croire que le score ne demeurerait pas en l'état pendant très longtemps. Si la Belgique ne parvenait pas à faire parler la poudre, elle risquait fort de se faire prendre à revers par les Italiens. Le coup de grâce intervint à la 66e minute : Fiore et Inzaghi exécutent un magnifique une-deux qui permet au premier d'ajuster une belle frappe enroulée hors de portée de De Wilde. La Belgique ne veut pas se rendre, mais la bataille est finie.

Compositions

Italie : Toldo; Cannavaro, Nesta, Iuliano, Zambrotta, Maldini (c); Albertini, Conte, Fiore (Ambrosini 83); Totti (Del Piero 63), Inzaghi (Delvecchio 77^e)
Remplaçants : Abbiati, Antonioli, Ferrara, Negro, Di Livio, Pessotto, Di Biagio, Montella
Sélectionneur : Dino Zoff

Belgique : De Wilde; Staelens (c), Deflandre, Valgaeren, Van Kerckhoven (Hendrikx 46^e); Vanderhaeghe, Verheyen (M. Mpenza 67^e), Goor, Wilmots; E. Mpenza, Strupar (Nilis 58)
Remplaçants : De Vlieger, Herpoel, Clement, Walem, Peeters, Léonard, Van Meir, De Bilde
Sélectionneur : Robert Waseige

Arbitre : José María García-Aranda (Espagne)

Homme du match : Francesco Totti