Gourvennec, fan de l'Italie
jeudi 30 juin 2016
Résumé de l'article
Le nouvel entraîneur des Girondins de Bordeaux Jocelyn Gourvennec nous fait partager ses impressions sur l'EURO 2016, au cap des demi-finales.
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EURO2016.fr : La Belgique est la seule sélection de l'EURO 2016 qui se prépare chez un club professionnel (Bordeaux, son club), comment se passe la cohabitation ?
Jocelyn Gourvennec : Ce n'est pas trop gênant puisque nous partons en stage demain. Bien sûr, on ne peut pas être dans nos vestiaires, on n'a pas nos bureaux, ni les salles de soin pour le médical, mais ça ne dure que trois jours. À notre retour, tout sera rentré dans l'ordre. Je trouve même que c'est bien que les Girondins aient accueilli les Belges. Le sélectionneur est un ancien joueur du club. Je dirais que ça correspond à ce que j'imaginais de Bordeaux, un esprit famille. Ça donne l'image d'un club accueillant.
Vous avez eu l'occasion d'échanger avec Marc Wilmots ?
Je n'ai pas pu car on n'a pas été sur les mêmes créneaux. Je voulais, hier, pendant leur séance et puis j'ai été pris par d'autres choses. En même temps, je ne voulais pas le déranger non plus car dans ces moments, on est connecté sur sa séance et le travail du groupe. Je lui souhaite le meilleur demain.
De quelle façon s'est passé l'EURO pour vous ?
Je ne suis pas allé dans les stades, j'ai d'abord préparé ma saison avec Bordeaux, puis j'ai été en vacances donc j'ai pu voir quelques matches à la télévision. Une partie du temps, j'étais à l'étranger donc pas grand-chose n'était retransmis, j'ai un peu souffert ! Mais j'ai quand quand même vu pas mal de rencontres. C'est bien de voir, grâce à l'ouverture, plus de nations du football, comme l'Islande ou l'Albanie par exemple. Je suis curieux en général, je regarde beaucoup de foot, de la L2 à la Champions League parce que j'aime ça. Il y a toujours des choses à observer dans un match.
Quels sont les premiers enseignements que vous en tirez ?
Ça a été assez inégal en termes de contenu et de spectacle, sans doute parce qu'il y a plus d'équipes. À mon avis, à partir des quarts, ça va être plus serré et le niveau va être plus élevé. On a quand même les grosses nations, à part l'Espagne.
EURO2016.fr : Quand vous regardez un match, vous êtes entraîneur, à observer un joueur, ou simple amateur de foot ?
Jocelyn Gourvennec : Un peu des deux ! La première chose, je regarde les organisations d'équipe. Ça, c'est l'œil du coach. Après, j'aime bien découvrir des joueurs moins connus. Ça m'a aussi permis de suivre certains joueurs que nos recruteurs ont supervisé mais je ne dirai pas de noms.
EURO2016.fr : Quelles sont les équipes qui vous ont séduit ?
Jocelyn Gourvennec : J'ai bien aimé la Croatie qui a été à la fois bien organisée et joueuse. L'Italie est assez plaisante aussi dans un autre style. Ils sont très disciplinés, bien organisés et ce sont des compétiteurs hors pair et ça, j'aime beaucoup. Un peu déçu par l'élimination de l'Espagne et aussi par les Anglais que j'ai trouvés pas au niveau collectivement. Après, je suis aussi satisfait que la Belgique et la France, dans des registres différents, aient réussi à hausser leur niveau par rapport au début de compétition.
EURO2016.fr : Justement, les Bleus... Ils subissent beaucoup de pression en jouant à domicile, mais l'adversaire est l'Islande...
Jocelyn Gourvennec : Je crois qu'il ne faut pas aborder le match comme ça. C'est sûr qu'un Allemagne-Italie est plus indécis et on peut penser qu'un France-Islande est déséquilibré. Mais c'est comme en Coupe de France, le match n'est jamais facile à aborder. Les Français savent qu'ils n'ont pas le droit à l'erreur, qu'ils sont favoris et cela ajoute de la pression. Je crois qu'en gardant leur sang-froid, ils ont les moyens d'imposer leur jeu. Il y a une grosse différence sur le plan individuel et il faudra que ça se voit sur le plan collectif.
EURO2016.fr : Les Français, malgré le fait qu'on ait avancé dans la compétition, ont toujours du mal à évacuer cette pression, notamment en début de match...
Jocelyn Gourvennec : Je trouve que ce n'est pas illogique mais Didier Deschamps a tellement d'expérience qu'il va arriver à tranquiliser les joueurs et leur donner un surcroît de motivation. Dimitri Payet et Antoine Griezmann sont capables de tirer l'équipe vers le haut. Ce sont deux joueurs très créatifs, dynamiques et techniques, qui font la différence, qui voient avant, qui savent avant. Je trouve qu'on est un peu sévère avec Pogba. À 21 ans, Zidane n'était pas le leader de l'équipe de France. Il était en devenir et a assumé ensuite ce statut.