Le Portugal presque à domicile
vendredi 10 juin 2016
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"On dit que Paris est la deuxième ville portugaise", plaisante un supporter sur EURO2016.fr à propos de la forte colonie lusitanienne en France.
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"On dit que Paris est la deuxième ville portugaise", plaisante Gabriel dos Santos, un jeune Français qui, comme la plupart des supporters présents à la séance d'entraînement ouverte du Portugal, se dit franco-portugais.
"Il y a la capitale Lisbonne, puis Paris. Le Portugal compte 11 millions d'habitants, mais il y en a beaucoup d'autres dans le monde entier, et notamment en France."
Il est vrai que la France compte une immense communauté d'expatriés portugais (plus d'un million), dont une bonne partie en région parisienne. Alors que le Portugal affronte l'Autriche au Parc des Princes le 18 juin, l'ambiance risque d'être électrique.
Trois des 23 joueurs de Fernando Santos (Raphaël Guerreiro, Anthony Lopes et Adrien Silva) sont d'ailleurs nés dans le pays hôte de l'UEFA EURO 2016, Lopes clamant que le Portugal "sera l'équipe la plus soutenue pendant le tournoi, après la France".
Après son arrivée triomphale à l'aéroport d'Orly jeudi, la Selecçao a gagné son camp de base de Marcoussis, situé à 30 km au sud de la capitale. Là-bas, au siège de la Fédération française de rugby (FFR), environ 2 000 fans affublés des maillots du Portugal, de Benfica, de Porto ou du Sporting attendaient impatiemment leurs héros.
"Je suis né en France de parents portugais, alors c'est comme si j'avais deux cœurs", résume Dos Santos alors que des "Portugal ! Portugal !" s'échappent des gradins. "L'équipe va quasiment jouer à domicile. Je me souviens du match Portugal - France en 2014 au Stade de France, on aurait dit qu'il y avait plus de supporters portugais que de français."
"Beaucoup de gens se considèrent portugais alors qu'ils sont nés en France, ont un passeport français et ne parlent que français, comme moi", tempère Susette Simões sur EURO2016.fr. "La communauté portugaise est bien intégrée dans la société française et il y a de bonnes vibrations", ajoute Phillipe Moreira, qui dit avoir élevé ses enfants comme il l'a été, lui : "Avec deux cultures."
Dans ce cas, existe-t-il un risque de "conflit d'intérêt" en cas de France - Portugal lors des prochains tours ? "On risque de pleurer car l'une de nos équipes va forcément se faire éliminer", concède Simões. Moreira abonde : "Mon cœur est partagé en deux. C'est compliqué. Je supporte le Portugal, mais aussi la France."
Dos Santos espère surtout que les deux formations se croiseront le plus tard possible : "Je rêve d'une finale Portugal – France. L'équipe de France a gagné en 1984 et en 2000, alors c'est au tour du Portugal !”