Héros de l'EURO : 1980, Jean-Marie Pfaff
samedi 2 avril 2016
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La phase finale du Championnat d'Europe en Italie en 1980 ? "Des vacances", se souvient Jean-Marie Pfaff.
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"C'est nous qui avons placé l'équipe nationale belge sur la carte," confiait le gardien de but Jean-Marie Pfaff à propos du voyage des Diables Rouges vers la phase finale du Championnat d'Europe de l'UEFA en 1980.
Ayant débuté sa carrière internationale professionnelle lors d'une défaite en quarts de finale d'un EURO contre les voisins néerlandais en 1976, Pfaff et ses équipiers n'attendaient pas tant de la phase finale 1980 en Italie. "Nous avions pour la plupart un job en parallèle au football", se souvient-il. "Au moment de partir pour l'Italie, nous avions vu ce déplacement comme des vacances, en quelque sorte."
Origines modestes
"Avant mon mariage, je vivais dans une caravane," a confié Pfaff à propos de son enfance dans la ville flamande de Lebbeke. "Dans les campings, les gens sont formidables. Ils recherchent le contact des autres, ils sont très sociables. Mes frères et mes sœurs avons eu une enfance joyeuse (à 11 !)."
Le décès de son père, Honoré, alors qu'il n'avait que onze ans jeta une grosse ombre au tableau, mais très vite le fils fit une promesse : il deviendrait un bon gardien de but. Il a travaillé dur. Il travaillait au bureau de poste et dans un atelier de tissage lorsque, à 18 ans, Beveren vint le chercher. "Au début, c'était un passe-temps ; je continuais à travailler en parallèle". "Chaque jour, j'enfourchais mon vélo pour faire la rooute de Beveren à Sint-Niklaas, par tous les temps." Un trajet de 25 km.
L'heure de gloire
Il épousait Carmen en 1974 et ensemble, ils ouvraient un magasin de sport tandis qu'il s'imposait comme premier gardien à Beveren. Très vite, il devint indétrônable et mena son équipe vers les sommets du championnat et de la Coupe, devenant le joueur belge de l'année en 1978.
L'EURO 1980 fut une nouvelle étape ; son équipe partageait 1-1 contre l'Angleterre lors du premier match et battait l'Espagne 2-1 avant un partage vierge contre le pays hôte, l'Italie. Le Belgique terminait première de son groupe et affrontait l'Allemagne de l'Ouest au match suivant (une défaite 2-1 à Rome, sur un but marqué par Horst Hrubesch à la 88e). Mais un bel avenir attendait Pfaff.
Les sommets
En 1982, Pfaff quittait Beveren pour le Bayern, et malgré un but contre son camp lors de ses débuts, ses arrêts spectaculaires et son accent particulier lui gagnaient le cœur du public. Il remportait trois titres de Bundesliga avec l'équipe bavaroise, et s'inclinait en finale de la Coupe des clubs champions en 1987 face à Porto.
C'est à la Coupe du Monde de la FIFA 1986 FIFA que Pfaff gagnait sa place parmi les grands du football. Intraitable, il mettait fin aux espoirs espagnols dans une séance de tirs au but en quarts, avant d'affronter l'Argentine de Diego Maradona. La Belgique rentrait au pays sous les ovations d'une foule de 10 000 personnes rassemblées sur la Grand-Place de Bruxelles. Du Mexique, Pfaff ramenait également un nouveau surnom, "El Simpático", pour son sourire et ses nombreux clins d'oeil.
Star de la télé-réalité
Il quittait le Bayern en 1988, terminant sa carrière au Lierse et à Trabzonspor avant de prendre sa retraite à 36 ans. Après un cours passage sur le banc d'entraîneur, il trouvait un terrain plus adapté à sa personnalité volubile au travers d'un engagement dans des organisations caritatives et "De Pfaffs", une télé-réalité qui mettait en scène la vie des Pfaff dans leur villa de Brasschaat, près d'Anvers.