Héros de l'EURO : 1968, Luigi Riva
mercredi 20 janvier 2016
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"Le lendemain, j'étais à l'aéroport de Rome, et je n'avais aucune idée de comment j'étais arrivé là", se souvient Luigi Riva.
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Luigi Riva est encore aujourd'hui le meilleur buteur de l'Histoire de la sélection italienne, avec 35 buts, le plus important ayant été inscrit lors de la finale du Championnat d'Europe de l'UEFA 1968. Un an auparavant, il s'était fracturé le pied gauche, avant de contracter une blessure à l'adducteur lors du tournoi final. Sa ténacité lui valut toutefois le surnom de "Rombo di Tuono" (le roulement du tonnerre).
La blessure
En mars 1967, lors d'un amical contre le Portugal, Luigi Riva se blesse une première fois. "C'était à Rome, le lendemain de Pâques", se souvient-il. "C'était ma troisième sélection, la première en tant qu'attaquant de pointe, un poste que j'adorais.
"Nous étions menés 1-0, j'ai senti que je pouvais égaliser, alors j'ai foncé sur la balle. Le gardien a fait pareil, et nous nous sommes télescopés. Je me suis fracturé le pied gauche. Je ne regrette rien. Si c'était à refaire, je le referais. Si je peux marquer, je fonce le pied en avant."
Un milieu modeste
Né à Leggiuno, un petit village du nord de l'Italie. Riva le taciturne a passé la majeure partie de sa carrière au Cagliari Calcio, avec qu'il a inscrit 164 buts en Serie A. Il reste, en Sardaigne, un demi-Dieu, depuis la victoire du Scudetto en 1970. "À Cagliari, nous étions une famille. Cela aurait été différent dans un grand club", disait Riva.
Le retour
Après sa blessure contre le Portugal, Riva attend six mois avant de rejouer avec Cagliari. En novembre 1967, il revient avec les Azzurri et marque les esprits en s'offrant un triplé contre Chypre, lors des éliminatoires de l'Euro. Son année 1968 est toutefois perturbée par une blessure à l'adducteur. Pierino Prati, de l'AC Milan, était à la pointe de l'attaque italienne lors de la victoire contre la Bulgarie, puis contre l'Union soviétique, contre qui les transalpins sont passés au tirage au sort, après un match nul et vierge. La finale doit se tenir au Stadio Olimpico de Rome, contre la Yougoslavie.
Prati , qui avait permis à Milan de gagner le Scudetto et la Coupe des vainqueurs de coupe de l'UEFA, est de nouveau titulaire, mais c'est avec un brin de réussite que l'Italie parvient à tenir le score de 1-1. La finale est rejouée 48 heures plus tard, et le sélectionneur Ferruccio Valcareggi choisit alors d'aligner Riva. Ce dernier ouvre la marque du gauche à la 12e minute, puis Pietro Anastasi double la mise, pour permettre à l'Italie de remporter son premier, et pour l'instant unique, titre de champion d'Europe.
Une pièce de collection
"Je ne collectionne pas les maillots, mais j'en ai gardé quelques uns", dira Riva, plus tard. "L'un d'entre eux fait partie intégrante de ma vie. Bizarrement, il ne porte pas le 11, mais le 17, numéro que m'avait donné Valcareggi pour le Championnat d'Europe, en 1968, malgré ma blessure à l'adducteur. Avant la deuxième finale, il m'avait demandé de prendre un maximum de profondeur. J'ai marqué le premier but, et ce fut une nuit magique. Le lendemain matin, j'étais à l'aéroport de Rome, et je n'avais aucune idée de comment j'étais arrivé là."