Šmicer et la finale de 1996
jeudi 2 juillet 2015
Résumé de l'article
Vladimír Šmicer, ancien joueur de Lens, nous parle de la finale perdue par la République tchèque lors de l'EURO 96 ... Et de Lens.
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Tandis que le Stade Bollaert-Delelis accueillera quatre matches de l'UEFA EURO 2016, Vladimír Šmicer, ancien milieu de Lens, nous parle de ses trois saisons sous le maillot Sang et Or, de sa finale perdue lors de l'EURO 96 avec la République tchèque et du match qui l'a le plus marqué dans l'histoire du Championnat d'Europe de l'UEFA.
UEFA.com : Pour sa première compétition en tant que nation indépendante, la République tchèque avait atteint la finale, lors de l’EURO '96. Que ressentiez-vous lorsque vous jouiez avec tous ces joueurs talentueux ?
Vladimír Šmicer : C’était particulier pour moi car c’était ma première grande compétition, j’étais jeune, et je jouais aux côtés de joueurs comme Pavel Nedvěd, Patrik Berger, Karel Poborský ou encore Radek Bejbl. C’était un super tournoi : l’Angleterre a ceci de spécial que les gradins sont au plus près du terrain, ce qui permet aux joueurs de ressentir l’énergie des fans, et c’est peut-être ce qui nous a aidé. Ce tournoi était grandiose non seulement pour la sélection, mais aussi pour la nation. Les supporters nous ont tellement apporté … Et en plus, nous avons bien joué. Ce sont tous ces éléments qui nous ont portés en finale.
UEFA.com : Vous avez atteint la finale, en battant le Portugal en quarts, puis la France en demies. Malgré tout, avez-vous des regrets sur ce tournoi ?
Šmicer : Notre plus gros regret, c’est de ne pas avoir affronté l’Angleterre en finale. Malheureusement, ils avaient perdu aux tirs au but (contre l’Allemagne, en demi-finale). Nous avions affronté les Allemands en phase de groupes, et avions perdu (2-0). Ils avaient donc l’ascendant psychologique … Et ont eu un peu de chance (pour l’emporter). Mais c’est le football.
UEFA.com : Parlez-nous de ce que vous avez ressenti au moment où Oliver Bierhoff a inscrit le but en or, synonyme de victoire finale pour l’Allemagne.
Šmicer : (Cela a été) une grosse déception, car nous étions à quelques minutes du sacre. Il a égalisé à la 73e minute. Puis, lors de la prolongation, il a remis ça, sur une action qui ne semblait pas dangereuse … Mais il a marqué, et là, vous réalisez que c’est fini. D’habitude, il reste toujours un peu de temps pour tenter de revenir, mais là, il s’agissait du premier but en or de l’histoire. Vous ne pouvez que vous résigner et vous dire : Bon, eh bien, c’est fini.
UEFA.com : Que se dit-on lorsque l’on joue la finale dans le Temple du football, devant 73000 fans ?
Šmicer : Nous étions très tristes de perdre, mais, en même temps, nous étions l’invité surprise de cette finale. Nous étions vraiment heureux de jouer à Wembley, ce stade mythique où aucun d’entre nous n’avait jamais mis les pieds. C’est un souvenir qui restera gravé en nous pour l’éternité.
UEFA.com : Nedvěd avait touché la barre sur une frappe des 20 mètres peu avant votre but, à la 88e minute, synonyme de quarts de finale. Qu’avez-vous ressenti après ce but ?
Šmicer : Pavel avait fait une superbe frappe … (Mais) ce ballon était bizarre ; c’était l’adidas Roteiro, et c’était impossible de s’y faire. Pavel, lui, l’adorait, car, quand il partait bien, il finissait souvent au fond sur les tirs de loin. Malheureusement, cette frappe-là, elle n’est pas rentrée. Au final, quand je marque le but vainqueur, c’est Poborský qui me fait la passe. Nous étions heureux car cette victoire nous ouvrait les portes des quarts de finale. C’était génial.
UEFA.com : Fin 2015, le stade pourra accueillir 38223 spectateurs. Pourquoi l’ambiance lensoise est-elle considérée comme l’une des meilleures de France ?
Šmicer : C’est peut-être la proximité de la ville avec l’Angleterre, qui la rend un peu similaire. Les fans n’attendent pas un grand match pour faire du bruit, ils sont toujours là, c’est ce qui fait que les joueurs donnent tout (sur le terrain). Je me souviens que, sur les trois saisons que j’ai passées là-bas, le public a remporté deux fois le titre de meilleur public de France. Cela prouve à quel point ils aiment le football.