Facchetti, l'homme qui a dit "pile"
vendredi 6 avril 2012
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"Le stade était plein et 70 000 personnes attendaient le résultat." Coup de chance pour l'Italie, Giacinto Facchetti a dit "pile".
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Un pile ou face peut servir à mettre fin à un différend entre amis, à faire un choix au hasard ou encore à décider de l'équipe qui donnera le coup d'envoi d'une rencontre sportive. Mais, une fois, il a servi à connaître le nom d'un finaliste du Championnat d'Europe de l'UEFA.
Lors de la demi-finale jouée à Naples en 1968, l'Italie et l'Union soviétique n'ont pas réussi à se départager au bout de 120 minutes. Les Azzurri, réduits à dix suite à la blessure de Gianni Rivera très tôt dans la partie, avaient déployé de nombreux efforts pour résister aux assauts adverses. Mais, en fin de compte, leur destin n'était plus entre leurs mains, mais dans celles de l'arbitre.
Le capitaine italien Giacinto Facchetti, aujourd'hui décédé, était désigné pour faire un choix crucial et, bien des années plus tard, il se souvenait de ce moment à part. "À l'époque, les tirs au but n'existaient pas – le sort du match se jouait à la pièce. L'Italie avait joué presque toute la rencontre à dix car le remplacement d'un joueur blessé ne faisait pas encore partie du règlement."
"Un autre de mes coéquipiers souffrait de crampes, alors on a en fait terminé le match à neuf et demi. À l'issue de la prolongation, l'arbitre allemand a appelé les deux capitaines. De retour au vestiaire, il a sorti une vieille pièce et j'ai choisi "pile". J'ai gagné et c'est comme ça que l'Italie s'est qualifiée pour la finale. Je suis retourné sur le terrain en courant pour fêter ça. Le stade était encore plein et 70 000 personnes attendaient de connaître le résultat. Ma course effrénée leur a fait comprendre qu'ils pouvaient fêter la qualification italienne."
Vainqueur de la Coupe du Monde de la FIFA en 1934 et 1938, l'Italie n'avait plus disputé de finale majeure depuis 30 ans ; pourtant, l'un des coéquipiers de Facchetti avait compris dès sa désignation pour le tirage. "(Tarcisio) Burgnich a demandé qui allait accompagner l'arbitre pour le tirage", rappelait l'arrière latéral. "Quand il a su que c'était moi, il a dit : "Alors c'est bon, Facchetti a toujours de la chance !" Il a eu raison."
"Je hurlais de joie dans le couloir et, quand le public a vu ma réaction et celle des autres joueurs italiens, il n'a plus douté du résultat. Les spectateurs aussi ont exulté car on était en finale pour la première fois depuis 30 ans." Tout ça parce que Facchetti avait choisi "pile".