1968 : L'Italie s'impose
lundi 5 décembre 2011
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Qualifiée en finale à pile ou face, l'Italie, pays organisateur, voyait la chance lui sourire encore contre la Yougoslavie.
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Un vent nouveau soufflait sur 1968. Et ce renouveau concernait à la fois le tournoi et l'Italie, pays hôte. Auteur d'une campagne désastreuse à la Coupe du Monde de la FIFA 1966, l'Italie se reformait pour devenir le premier vainqueur du nouveau Championnat d'Europe de l'UEFA.
Rebaptisé en lieu et place de Coupe d'Europe des nations, le tournoi adoptait également un nouveau format : des groupes de qualification remplaçaient les matches aller-retour en éliminatoires qui attribuaient aux huit vainqueurs de groupe un billet pour les quarts de finale. Pas de changement en revanche concernant la phase finale : comme ses prédécesseurs de 1960 et 1964, elle consistait en demi-finales, finale et match pour la 3e place.
Seuls Malte et l'Islande n'y participaient pas, ce qui signifie que la RFA faisait ses grands débuts, avec un certain Gerd Müller dans ses rangs. Malgré l'émergence de ce nouveau joueur, les Allemands terminaient à la deuxième place de leur groupe, derrière la Yougoslavie, qui se qualifiait pour les quarts de finale.
Les Championnats britanniques composaient un deuxième groupe, remporté finalement par l'Angleterre. Après une célèbre défaite 3-2 face à l'Ecosse à Wembley, les champions du monde se qualifiaient grâce à un match nul 1-1 face à l'Ecosse devant 130 711 spectateurs à Hampden Park, record d'affluence pour un match du Championnat d'Europe de l'UEFA.
Ailleurs, il y a eu des surprises puisque le Portugal d'Eusébio a terminé deuxième derrière la Bulgarie, et les talentueux Belges ont fini juste derrière la France. L'Espagne, champion en titre, n'a pas eu de mal à se qualifier, et rencontrait l'Angleterre en quarts de finale. Les hommes d'Alf Ramsey s'imposaient 1-0 à domicile et 2-1 à Madrid pour s'ouvrir les portes du tournoi final.
La liste des équipes qualifiées pour les demi-finales organisées à florence, Naples et Rome était complétée par la Yougoslavie et l'URSS, en plus de l'équipe italienne new look de Ferruccio Valcareggi. Copieusement arrosés de tomates pourries après la défaite face à la République démocratique de Corée à la Coupe du Monde de la FIFA 1966, les Italiens étaient déterminés à regagner le respect de leurs fans, d'autant plus que la compétition avait lieu sur le sol transalpin.
Mais la qualification de l'Italie se jouait à pile ou face puisque la demi-finale face à l'URSS se terminait sur le score de 0-0 après 120 minutes. L'arbitre appliquait le règlement et les Azzurri se qualifiaient pour le prochain tour à Rome face à la Yougoslavie qui pouvait remercier Dragan Dzajic pour son but face à l'Angleterre (1-0). Alan Mullery est devenu le premier joueur anglais à être expulsé dans ce match. Il était donc absent pour le match pour la troisième place remporté par ses coéquipiers.
Le jour de la finale, l'Italie était menée sur un but de Dzajic après 39 minutes, et semblait aller vers une défaite au Stadio Olimpico de Rome. "Honnêtement, nous ne méritions pas le match nul", reconnaît aujourd'hui le gardien Dino Zoff, mais Angelo Domenghini égalisait à dix minutes de la fin, obligeant les deux équipes à se rencontrer de nouveau deux jours plus tard.
Valcareggi appelait Sandro Mazzola et Luigi Riva, et ce dernier ajoutait un deuxième but après l'ouverture du score de Pietro Anastasi. L'Italie battait la Yougoslavie 2-0. "Nous méritions de gagner ce match", ajoute Zoff. "Les souvenirs sont toujours là."