Suárez et le travail d'équipe espagnol en 1964
jeudi 17 mars 2011
Résumé de l'article
Luís Suárez, qui avait déjà permis à l'Inter de remporter la Coupe des champions les deux années précédentes, met la victoire au crédit du travail d'équipe.
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Ils sont certes champions d'Europe et du monde, mais il y peu, les Espagnols étaient encore considérés comme d'éternels perdants, malgré leur victoire en Championnat d'Europe de l'UEFA 1964. Près de 80 000 supporteurs comblaient alors les travées du Santiago Bernabéu à Madrid pour assister à la victoire 2-1 des hôtes sur l'Union soviétique.
Au milieu de terrain espagnol évoluait Luís Suárez, qui avait déjà permis au FC Internazionale Milano de remporter la Coupe des clubs champions européens les deux années précédentes et qui finira par entraîner son pays en Coupe du Monde de la FIFA 1990. Pour notre série sur les phases finales européennes, Luís Suárez revient sur le deuxième championnat d'Europe.
De quelles qualités spéciales faisait preuve l'équipe d'Espagne 1964 ?
Luís Suárez : L'équipe était bonne mais sûrement pas l'une des meilleure que l'Espagne ait jamais eu. Mais nous jouions comme une équipe. Nous étions très compacts et les joueurs se comprenaient et se complétaient parfaitement, en partie parce qu'ils venaient de quelques clubs seulement. Et il y a un joueur avec beaucoup d'expérience internationale, moi ! J'étais le plus vieux et je jouais déjà à l'étranger. Et je pense que ceci, ajouté à l'aide que nous avions, parce que nos supporteurs nous ont beaucoup aidés, a été suffisant pour que nous gagnions le Championnat d'Europe. Mais je tiens à insister sur le fait que nous étions une équipe plutôt qu'une sélection de bons joueurs, et ce travail d'équipe a été la clé de notre succès. Parce que les autres équipes d'Espagne dans lesquelles j'ai joué étaient bien meilleures que celle de 1964 et pourtant, nous n'avons jamais rien remporté.
Quelle importance a revêtu le public voué à votre cause ?
Luís Suárez : Le public était important mais cela n'explique pas tout, comme nous l'avons vu en 1982 lorsque cela n'a pas suffit. Tout le contraire à vrai dire car nous avons été extrêmement déçus. Mais en 1964, l'équipe a fonctionné de façon unie et la chaleur des supporteurs nous a certainement aidés.
Que vous rappelez-vous de la finale ?
Luís Suárez : Je me souviens surtout de l'ambiance parce que le Bernabéu était plein. Et à l'époque, la capacité du stade était bien supérieure à maintenant. Il n'y avait pas de places assises avant la Coupe du Monde [1982]. Il était plein. Qui plus est, nous avions beaucoup souffert en demi-finales contre la Hongrie donc les supporteurs affichaient le bon état d'esprit et nous ont soutenu dès le début. Cela nous a donné un grand sentiment de sécurité et cela nous a aidés à rester calmes. Cette ambiance particulière sur le terrain et dans les gradins est l'une des choses dont je me souviens de cette finale, en plus de l'excellente performance de notre équipe. Parce qu'à cette époque, la Russie avait une très bonne équipe.