2000 : L'Europe est bleue
lundi 5 décembre 2011
Résumé de l'article
Zinédine Zidane a brillé pendant tout le tournoi, mais c'est David Trezeguet y met un point final.
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Alors que la plupart des nations se contenteraient largement d'avoir un très grand joueur tous les 20 ans, la France a eu la chance de pouvoir compter sur Michel Platini puis Zinédine Zidane, dans une succession plutôt rapide. Tous deux ont remporté le titre européen. "Zizou" l'a fait en 2000, ajoutant un deuxième trophée majeur à celui gagné deux ans plus tôt.
On peut organiser l'EURO à deux, comme le firent cette année-là la Belgique et les Pays-Bas, mais aucune de ces deux équipes ne parvenait à remporter le trophée. Et bien qu'ayant flirté avec le désastre contre l'Italie en finale, personne ne peut prétendre que la France n'a pas mérité de remporter ce tournoi de haute volée. En fait, la formation de Roger Lemerre était encore meilleure que celle d'Aimé Jacquet sacrée à la Coupe du Monde de la FIFA 1998, d'autant que les jeunes joueurs de talent comme Thierry Henry et David Trezeguet avaient eu deux ans pour se perfectionner.
Ces deux joueurs ont tenu leur rang, mais c'est Zinédine Zidane qui a éclaboussé le tournoi de sa classe. Handicapé par un accident de la route en 1996, le milieu de terrain de la Juventus était à son meilleur niveau au Plat Pays. Son coup franc contre l'Espagne était suivi d'un penalty en or après 117 minutes. "Je suis certain qu'il y a dans sa tête quelque part imprimé : 'Fabriqué au paradis'", commentait le directeur technique de l'UEFA Andy Roxburgh. "Il a quelque chose de divin."
Même les meilleurs joueurs semblaient en comparaison très humains : Raúl González, l'icône du Real Madrid CF, ratait un penalty dans le même match. Auparavant l'Espagne se qualifiait sur le fil en s'imposant 4-3 contre la Yougoslavie, après avoir été menée 3-2 dans le Groupe C. Le Portugal se signalait aussi en phase de groupes en battant l'Angleterre après avoir été mené 2-0. Les Anglais, comme les Allemands, manquaient la qualification.
La Belgique ne passait pas l'écueil du premier tour mais l'autre organisateur n'allait par au bout. Après avoir écrasé la Yougoslavie 6-1 en quart, les Pays-Bas tombaient à 10 contre l'Italie après avoir raté deux penalties dans le temps réglementaire et trois dans les tirs au but après un nul 0-0.
L'Italie s'avançait pour la première fois en finale depuis 1968, et prenait l'avantage en seconde période grâce à Marco Delvecchio. Alors que le coup de sifflet final se profilait à l'horizon et que le destin de cette rencontre semblait scellé, Sylvain Wiltord égalisait en toute fin de rencontre en battant Francesco Toldo au premier poteau. La stupéfaction se lisait sur le visage de tout le banc de Dino Zoff, et à la 13e minute de la prolongation, tout était terminé : la fantastique reprise de volée de Trezeguet achevait un nouveau tournoi par un but en or.