Les souvenirs de Suárez
dimanche 29 juin 2008
Résumé de l'article
Légende du football espagnol et vainqueur du Championnat d'Europe de l'UEFA en 1964, Luís Suárez revient sur cette époque, alors que la génération actuelle joue la finale à Vienne.
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Légende du football espagnol et vainqueur du Championnat d'Europe de l'UEFA en 1964, Luís Suárez, 73 ans, revient sur cette époque, alors que la génération actuelle joue la finale à Vienne.
Sélectionneur
Ce milieu de terrain a conduit son pays à la victoire sur son sol après avoir aidé le FC Internazionale Milano à remporter la Coupe des clubs champions européens les deux années précédentes. Il fut aussi sélectionneur lors de la Coupe du Monde de la FIFA 1990.
uefa.com : de quelles qualités spéciales faisait preuve l’équipe d’Espagne 1964 ?
Luís Suárez : l’équipe était bonne mais sûrement pas l’une des meilleure que l’Espagne ait jamais eu. Mais nous jouions comme une équipe. Nous étions très compacts et les joueurs se comprenaient et se complétaient parfaitement, en partie parce qu’ils venaient de quelques clubs seulement. Et il y a un joueur avec beaucoup d’expérience internationale, moi ! J’étais le plus vieux et je jouais déjà à l’étranger. Et je pense que ceci, ajouté à l’aide que nous avions, parce que nos supporteurs nous ont beaucoup aidés, a été suffisant pour que nous gagnions le Championnat d’Europe. Mais je tiens à insister sur le fait que nous étions une équipe plutôt qu’une sélection de bons joueurs, et ce travail d’équipe a été la clé de notre succès. Parce que les autres équipes d’Espagne dans lesquelles j’ai joué étaient bien meilleures que celle de 1964 et pourtant, nous n’avons jamais rien remporté.
uefa.com : quelle importance a revêtu le public voué à votre cause ?
Luís Suárez : le public était important mais cela n’explique pas tout, comme nous l’avons vu en 1982 lorsque cela n’a pas suffit. Tout le contraire à vrai dire car nous avons été extrêmement déçus. Mais en 1964, l’équipe a fonctionné de façon unie et la chaleur des supporteurs nous a certainement aidés.
uefa.com : que vous rappelez-vous de la finale ?
Luís Suárez : je me souviens surtout de l’ambiance parce que le Bernabéu était plein. Et à l’époque, la capacité du stade était bien supérieure à maintenant. Il n’y avait pas de places assises avant la Coupe du Monde [1982]. Il était plein. Qui plus est, nous avions beaucoup souffert en demi-finales contre la Hongrie donc les supporteurs affichaient le bon état d’esprit et nous ont soutenu dès le début. Cela nous a donné un grand sentiment de sécurité et cela nous a aidé à rester calmes. Cette ambiance particulière sur le terrain et dans les gradins est l’une des choses dont je me souviens de cette finale, en plus de l’excellente performance de notre équipe. Parce qu’à cette époque, la Russie avait une très bonne équipe.
Lev Yashin fut-il le joueur qui vous a posé le plus de problèmes ?
Oui, c'était un grand gardien. En plus, il était tout en noir. Ce qui était du jamais vu à l'époque. Il était aussi renommé car à l'époque, très peu de choses sortaient de l'URSS, mis à part son image. Il était donc entouré d'une sorte de mythe qui était sans doute plus grand que le joueur lui-même, même s'il était un grand gardien