EURO 2000 : Trézéguet offre un moment en or aux Bleus
lundi 6 octobre 2003
Résumé de l'article
France 2-1 Italie
Champions du monde en titre, les Bleus sont sacrés à l'EURO sur un but en or signé Trézéguet.
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La France est devenue la première équipe championne du monde en titre à brandir le trophée Henry Delaunay, en arrachant en toute fin de match une victoire qui semblait plus que compromise.
Les Italiens étaient pourtant à quelques secondes d'être couronnés rois d'Europe. Sylvain Wiltord a frappé à la fin du temps réglementaire pour annuler le but inscrit par Marco Delvecchio à la 55e minute.
Dans la prolongation, David Trezeguet, entré en cours de jeu, inscrivait le but en or qui offrait à la France son deuxième titre de championne d'Europe.
Dans le camp français, Youri Djorkaeff était rappelé à la place d'Emmanuel Petit, souffrant, tandis que Christophe Dugarry, remis de sa fracture du nez survenue en début de tournoi, remplaçait Nicolas Anelka. Côté italien, une surprise : Zoff préférait aligner Marco Delvecchio plutôt que Filippo Inzaghi aux avant-postes.
L'Italie donnait le coup d'envoi sous un ciel nuageux, mais devant un public bruyant et coloré. Les Bleus rentraient tout de suite dans leur match quand Thierry Henry se lançait dans une folle chevauchée seulement stoppée dans la surface de réparation. Les deux équipes étaient avides d'assommer leur adversaire d'entrée en cherchant à inscrire un premier but qui leur faciliterait considérablement la tâche. Les champions du monde, plus bleus que jamais, manquaient du reste d'ouvrir le score après six minutes de jeu : bien que trop excentré, Henry tentait sa chance et écrasait sa frappe sur le poteau du but de Toldo, qui semblait avoir jugé la tentative du Gunner hors cadre.
Durant ce premier quart d'heure, où elle s'adjugeait 60 % de la possession de balle, l'Italie adoptait un style de jeu résolument offensif, en complète contradiction avec le football défensif qu'elle a pratiqué dans cet EURO 2000. Demetrio Albertini enroulait un coup franc à 20 mètres du but qui passait juste au-dessus de la barre transversale française. Didier Deschamps répondait à la tentative du Milanais en assénant une frappe lourde qui manquait le cadre, alors que la première mi-temps devient de plus en plus animée.
Alors que l'Italie commençait à se recroqueviller, la France se créait paradoxalement sa plus belle occasion à six minutes de la pause. L'intenable Thierry Henry se faufilait dans la surface de réparation et tirait en direction du but. Djorkaeff s'emparait du ballon et adressait une frappe en pivot à ras de terre que Toldo stoppait net d'une parade athlétique. Dans les instants qui suivaient, Fabio Cannavaro recevait le deuxième avertissement italien pour une faute sur Henry. Cependant, le coup franc ne donnait rien et clôturait une première période on ne peut plus indécise.
La France se montrait la plus entreprenante à la reprise, Cannavaro empêchant Henry d'ouvrir le score sur un service de Zidane. Juste avant l'heure de jeu, les Italiens se montraient dangereux : d'une habile talonnade, Totti lance bien Pessotto sur la droite, dont le centre échappe à Desailly, permettant à Delvecchio de placer une volée à bout portant dans les filets de Barthez (55e). C'est le premier but international en six sélections de l'attaquant de l'AS Roma, qui n'avait disputé aucun des matches de qualification des Azzurri.
L'Italie manquait de doubler la mise à la 59e minute, lorsque Del Piero est bien mis sur orbite par Totti, mais la star de la Juve manque largement le cadre. La France fait alors entrer Sylvain Wiltord pour donner un coup de fouet à l'attaque des Bleus. Après avoir tenté sa chance sur un service de Zidane, le buteur réalisait l'exploit dans les arrêts de jeu : il s'échappait sur la gauche de la surface de réparation et assénait une frappe à ras de terre qui passait sous le corps de Toldo. Il faudra jouer une prolongation qui s'annonce passionnante.
Revigorés par leur but à la dernière minute, les Bleus débutaient la prolongation à l'offensive. À la 93e minute, Henry frappait dans les bras de Toldo de 20 mètres. Quelques secondes plus tard, Barthez était contraint de jouer les libéros et de dégager un ballon d'un coup de pied aérien hors de ses 16 mètres et sous la menace de Del Piero. Son homologue transalpin devait se faire soigner après un contact avec Trezeguet, entré en jeu plus tôt. En effet, l'ex-Monégasque s'était précipité pour tenter de reprendre un tir de Robert Pires arrêté par Toldo en deux temps.
Malgré la pression qui pèse sur les épaules des 22 joueurs, les deux équipes continuaient d'attaquer. Del Piero frappait hors cadre à la 99e minute et son coéquipier de la Juventus, Zidane, envoyait un coup franc au-dessus deux minutes plus tard. Très fort dans l'entrejeu, Zizou voyait sa frappe contrée à la suite d'un centre de Pires. C'est le néo-Madrilène qui était à l'origine du but en or. À la 103e minute, Pires débordait Cannavaro sur l'aile gauche et centrait en retrait pour Trezeguet, qui frappait instantanément du gauche sous la barre. Devant une foule en délire, le capitaine Didier Deschamps brandissait le trophée Henri Delaunay. La France était championne d'Europe.
Compositions
France : Barthez; Thuram, Desailly, Blanc, Lizarazu (Pirès 86e); Vieira, Deschamps (c), Djorkaeff (Trezeguet 76e), Zidane; Henry, Dugarry (Wiltord 58e)
Remplaçants : Lama, Ramé, Micoud, Leboeuf, Karembeu, Candela, Petit, Anelka
Sélectionneur : Roger Lemerre
Italie : Toldo; Cannavaro, Nesta, Iuliano, Pessotto, Maldini (c); Albertini, Di Biagio (Ambrosini 66e), Fiore (Del Piero 53e); Totti, Delvecchio (Montella 86e)
Remplaçants : Antonioli, Abbiati, Conte, Ferrara, Negro, Di Livio, Inzaghi
Sélectionneur : Dino Zoff
Arbitre : Anders Frisk (Suède)
Homme du match : Francesco Totti