Exclu. Benzema : « Donner des émotions aux supporters »

Karim Benzema a parfois évolué dans l'ombre de son compère de l'attaque Cristiano Ronaldo pendant plusieurs de ses saisons au Real Madrid, mais le Français attire tous les projecteurs cette saison, inscrivant 15 buts pour aider son équipe à se hisser en finale de l'UEFA Champions League.

À 34 ans, le buteur a gagné tout ce qui était possible depuis son arrivée au Real Madrid en provenance de Lyon en 2009, mais le capitaine des Merengues confie à UEFA.com qu'il n'a rien perdu de sa soif de buts et qu'il pourrait même devenir meilleur avec l'âge.

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UEFA.com : À 34 ans, on dirait que vous allez à contre-sens de la logique biologique, quel rôle joue l'expérience dans vos performances cette saison ?
Karim Benzema : Je pense qu'il y a de plus en plus de joueurs dans cette situation qui, après les 30 ans, montent encore plus de niveau. Moi par exemple, je prends beaucoup soin de moi, je fais attention à tout ce que je fais, je me repose un maximum, je travaille plus, j'ai le temps de bien travailler. Avec l'expérience que j'ai eue auparavant, c'est pour cela, je pense, qu'aujourd'hui je me sens super bien à la fois techniquement et mentalement.

Vous êtes à égalité avec Cristiano Ronaldo pour le record de buts en phase à élimination directe en C1, avec la possibilité d'établir un nouveau record en finale, est-ce que c'est quelque chose qui vous importe ou quelque chose que vous apprécierez davantage dans quelques années ?
Les records sont faits pour être battus, mais pour moi le plus important, c'est d'être sur le terrain, de tout faire pour faire gagner mon équipe. Après, si je peux marquer des buts ou faire des passes décisives, c'est important, mais le plus important c'est d'entrer sur le terrain et de pouvoir gagner le match.

Karim Benzema à son arrivée à Madrid en 2009AFP via Getty Images

Vous avez marqué 15 buts en 11 matches de Champions League cette saison, en avez-vous un favori ?
Ils sont tous beaux et importants. Il y en a beaucoup et ils sont importants. Le plus joli est peut-être le troisième but contre le PSG, ou alors le penalty contre Manchester City, mais il y a la tête à Chelsea qui est jolie aussi parce que c'est une belle action donc peut-être celui-là.

Vous éliminez le Paris Saint-Germain, Chelsea, Manchester City avec des scénarios incroyables. Qu'est-ce que cela fait d'être sur le terrain dans de tels matches ?

Ce sont des émotions qui vont rester gravées à vie parce que notre parcours en Ligue des champions n'était pas facile. On a joué le Paris Saint-Germain qui était l'équipe favorite pour le titre, on a joué le champion en titre Chelsea, on a joué le finaliste Manchester City, donc ça prouve qu'on est une très, très bonne équipe. Personne ne nous mettait favori, cela montre qu'on ne lâche pas et surtout qu'on a une force mentale, un groupe très fort et qu'avec l'aide de nos supporters, on peut retourner toutes les situations.

On a l'impression de l'extérieur, surtout sur les matches contre City et Paris, que les supporters y ont cru et que cela vous a poussés à aller chercher la victoire et a eu une influence négative sur vos adversaires ?
Je dis toujours que le supporter est le douzième homme, le douzième joueur. Parce que tu as besoin d'un supporter pour la confiance, pour le mental, pour faire le dernier effort, la bonne passe. Si aujourd'hui on arrive en finale, c'est aussi grâce à nos supporters ; c'est grâce à notre groupe, à ce qu'on fait sur le terrain, mais aux supporters aussi qui sont là et qui poussent à faire ce genre de matches.

Quatre Ligues des champions déjà pour vous, une cinquième et vous êtes à égalité avec Di Stefano et les légendes du club des années 50. Est-ce que c'est important pour vous aussi de marquer l'histoire du Real Madrid et est-ce que vous en avez une favorite parmi les quatre que vous avez déjà gagnées ?
Marquer l'histoire du club, ça je le verrai quand j'arrêterai le foot. Pour moi, tous mes mes matches sont importants, j'essaie à chaque fois de faire quelque chose de nouveau, de donner des émotions aux supporters. Bien sûr, c'est un rêve de gagner encore une Ligue des champions, mais il faut bien se préparer et jouer une finale pour la gagner. Les quatre Ligues des champions, ce sont des émotions différentes. Après, je dirais peut-être la dernière à Kyiv, où j'ai marqué en finale, mais sinon les autres aussi ont procuré vraiment de belles, belles émotions.

Qu'est-ce que cela fait de brandir ce trophée ?
C'est pour cela que je parle de donner des émotions aux personnes qui regardent les matches, pour qu'il se sentent eux aussi comme s'ils avaient gagné la Ligue des champions, parce qu'au final on gagne tous la Ligue des champions. Nous parce qu'on est les joueurs, mais si les supporters sont le douzième homme, alors les supporters ont gagné avec nous. Donc quand on gagne un trophée, ils ont gagné aussi.