Jovetić, c'est fou !
lundi 16 janvier 2017
Résumé de l'article
Stevan Jovetić a fait des débuts tonitruants avec Séville, qu'il a rejoint il a quelques jours, pour devenir le fossoyeur de la série historique du Real.
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C'est l'histoire d'un ballon volé sur le flanc gauche par Vitolo à Karim Benzema et transmis illico à un homme qui vient de débarquer dans la ville mais qui en est déjà un héros. Hier, à la 91e minute, Stevan Jovetić a soudainement déclenché une frappe travaillée des 20 m que Kiko Casilla, le gardien du Real, n'a pu que détourner dans son propre but.
Prêté avec option d'achat par l'Inter Milan il y a moins d'une semaine en raison d'un temps de jeu famélique, le Monténégrin n'en était pas à son coup d'essai. Lors du match précédent, il était aussi entré en cours de rencontre pour marquer. C'était jeudi soir et c'était déjà contre le Real, en Coupe du Roi. Mais sa reprise de vlée du plat du pied n'avait pas été suffisante pour qualifier sa nouvelle équipe.
Dimanche, l'ex-prodige à bouclettes a été décisif, mettant fin à une série de quarante matches sans défaite du Real et relançant les Andalous dans la course au titre derrière la Maison blanche.
"Très délicat"
"C'est ma première victoire et c'est contre une grande équipe comme le Real Madrid, dans un match très délicat. Elle rend le championnat plus ouvert. Avec les supporters et l'aide de mes coéquipiers, je ressens une fierté particulière."
"Le but de l'égalisation (un csc de l'ancien de la maison, Sergio Ramos, à la 85e) nous a redonné de l'élan et le public a poussé pour le deuxième."
Sur l'avenir, il se montre prudent dans une Liga à plusieurs têtes. "Il faudra venir à bout de nombreuses équipes : Real Madrid, FC Barcelone, Athletic, Real Sociedad, Villarreal ... ils sont très forts, nous allons donc continuer à travailler et de voir jusqu'où nous pouvons aller."
Pour le joueur de 27 ans, c'est peut-être enfin l'heure de révéler le talent dont de graves blessures, notamment aux genoux, nous ont pour l'instant privés. Une vivacité et un sens du but entrevus à la Fiorentina entre 2008 et 2013 (40 buts en 135 matches).
Le 4e Monténégrin
Jovetić a eu du mal à confirmer à Manchester City, toujours en butte à des pépins physiques et son retour en Italie, à l'Inter, n'a pas été une réussite. "Stevan va dans un grand club", affirmait peu après son transfert, un homme qui lui a toujours maintenu sa confiance, le sélectionneur du Monténégro, Ljubiša Tumbaković. "Il faut maintenant qu'il s'adapte à son environnement." Ses deux buts en 88 minutes ne seront pas un obstacle.
C'est d'ailleurs tout le petit État des Balkans qui va le soutenir dans sa mission. Au pays, Jovetić (44 sélections, 19 buts) est considéré comme l'un des quatre meilleurs joueurs de tous les temps, avec Dejan Savićević, Predrag Mijatović et Mirko Vučinić. Sa popularité était déjà haute quand il s'est signalé en aidant un jeune compatriote en difficulté.
"Dans ma carrière, je n'ai jamais vraiment pu évoluer à mon niveau sur la durée", disait Jovetić, en arrivant à Séville. "Mais je pense que je peux me remettre sur la bonne voie". Il est le quatrième Monténégrin à jouer pour le FC Séville après Željko Petrović (1991–92), Dejan Vukićević (1997–99) et Igor Gluščević, qui a fait partie de l'équipe de la montée en Liga en 1999. Avec ses deux buts contre le Real, il est sans doute le mieux parti...