Le Barça actuel face au Real de Beenhakker
lundi 29 février 2016
Résumé de l'article
Le Barça de Luis Enrique a égalé le Real Madrid de Leo Beenhakker. Mais laquelle de ces deux équipes est la meilleure ?
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La victoire 2-1 de Barcelone face à Séville porte la série du club à 34 matches sans défaite toutes compétitions confondues et permet au club d’égaler le record du Madrid de 1989, alors entraîné par Leo Beenhakker.
"Luis Enrique le mérite, il fait un super boulot. On parle d’un record que nous avons établi il y a 27 ans et ce genre de records est fait pour être battu", a déclaré Beenhakker. "Tout le monde sait que Madrid est dans mon cœur mais cela ne signifie pas que je n’ai pas un grand respect pour le Barça et pour Luis Enrique. Ce n’est pas seulement une histoire de série d’invincibilité, mais la manière dont ils gèrent leurs matches. Ils méritent d’être au sommet."
Comment se comportent les Blaugranas actuels en comparaison avec le Madrid de Beenhakker ? UEFA.com a regardé de plus près.
Palmarès
Beenhakker prend les commandes du Real Madrid au meilleur moment en 1986, à la fin d’une saison où Luis Molowny a conduit le club au doublé Liga – Coupe de l’UEFA. Le Hollandais va lui faire franchir un palier supplémentaire en remportant trois titres consécutifs, le deuxième avec 11 points d’avance sur son poursuivant direct – et en décrochant la Coupe du Roi. Ce qui manque à cette équipe reste le palmarès européen. Madrid sera en effet éliminé en demi-finale lors des trois campagnes dirigées par Beenhakker. L’ancien joueur Jorge Valdano fait ainsi froidement remarquer : " Cette génération n’a jamais mis un pied au sommet ; pour le Real, le seul sommet c’est la Coupe d’Europe."
Luis Enrique n’a pas ce souci puisqu’il a remporté la cinquième UEFA Champions League à Berlin en mai dernier – l’apogée de deux saisons au cours desquelles le coach catalan a décroché cinq trophées. À la différence de Beenhakker, Luis Enrique a hérité d’un Barça en plein doute, le club ayant terminé la saison précédent son arrivée sans aucun trophée.
Effectif
Le Real Madrid de l’époque était construit autour de la 'Quinta del Buitre', composée d’Emilio Butragueño, Míchel, Manolo Sanchís et Martín Vázquez, qui sortaient du centre de formation du club. Cela avait donné un sens collectif particulier aux Merengue, dont Michel se souvient : "Nous étions tous de Madrid et le talent était un produit maison. On se complétait parfaitement." Ce cœur de natifs était complété par un 'Galáctico' – l’attaquant Hugo Sánchez, signé en provenance du voisin de l’Atlético Madrid en 1985.
Le FC Barcelone actuel s’appuie sur Lionel Messi, Sergio Busquets, Gerard Piqué, Andrés Iniesta et, la révélation de cette saison, Sergi Roberto. Tous sont issus de La Masia. Ce cœur a été renforcé par les récentes arrivées de Luis Suárez, Neymar et Ivan Rakitić, mais bénéficie aussi de la présence de joueurs au club de longue date comme Dani Alves et Javier Mascherano. Ce dernier note : "Ce n’est pas seulement les trois joueurs de devant, mais aussi la présence de joueurs comme Busquets, Iniesta, Piqué, qui ont tout gagné ici et qui ont toujours envie de tout gagner, qui transmettent aux jeunes l’identité à cette équipe."
Style de jeu
Le Madrid de Beenhakker marque la fin d’une époque où le football espagnol était dominé par les équipes physiques comme l’Athletic Club et la Real Sociedad, en essayant de se faire plaisir et de faire plaisir tout en remportant des titres. Le Real Madrid va ainsi battre le Sporting Gijón et le Real Zaragoza 7-0 et 7-1 au cours de la même semaine et, lors d’une grande soirée européenne à Santiago Bernabéu, s’imposer 2-0 face à Naples dans un match marqué par le petit pont de Chendo sur Diego Maradona. "Nous avions un style, une créativité et nous étions libres de l’exprimer", se souvient Míchel. "Nous étions des novateurs.”
Cependant, si le Real de Beenhakker est un précurseur dans le jeu fait de petites passes en Espagne, le Barça l’a perfectionné. "Regarder le Barça, c’est une fête", témoigne Beenhakker. "C’est spectaculaire de les voir en tant qu’amateur de foot, pour leur intensité et la qualité de leur jeu. Cela ne garantit pas qu’ils remporteront tout mais ils sont phénoménaux à regarder."