Schalke peut s'inspirer du passé
mardi 27 janvier 2015
Résumé de l'article
Le FC Schalke 04 a déjoué les pronostics à plusieurs reprises lors de sa première participation à l'épreuve, en 1958. De bon augure ?
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Le FC Schalke 04 fait partie des grands clubs allemands à avoir commencé leur collection de trophées il y a plusieurs décennies déjà. Pas étonnant donc qu'il ait fait ses débuts en Coupe d'Europe des clubs champions européens dès septembre 1958. Après avoir remporté un septième titre national et battu l'Arsenal FC 3-1 lors d'un match amical en été, les Königsblauen sont relativement optimistes au moment d'aborder leur première campagne.
Mais la donne change rapidement : Schalke s'incline 3-0 à l'extérieur face au Kjøbenhavns Boldklub, champion du Danemark, au tour préliminaire. Durant ce match à sens unique, le gardien de but allemand Manfred Orzessek ressort d'ailleurs comme le meilleur élément de son équipe. "C'était peut-être notre plus mauvaise prestation de tous les temps", reconnaissait le portier après coup. Le pensionnaire de Bundesliga est alors à deux doigts de quitter la compétition mais parvient à renverser la vapeur au retour.
Schalke prend rapidement l'avantage à 3-0 avant qu'Erling Andersen n'inscrive un doublé pour Copenhague. Réduits à dix suite à la blessure d'Otto Laszig, touché au genou, les hôtes s'imposent malgré tout 5-2. La règle des buts à l'extérieur n'existant pas encore, les deux formations doivent disputer un match décisif.
Elles se retrouvent donc à Enschede, aux Pays-Bas, où Schalke l'emporte 3-1 et hérite du Wolverhampton Wanderers FC en 8es de finale. Semi-professionnels, les joueurs allemands appréhendent la rencontre face aux Anglais. En effet, les deux clubs d'Allemagne de l'Ouest à avoir pris part à la compétition avaient été éliminés par des clubs britanniques : le SC Rot-Weiss Essen avait succombé face au Hibernian FC et le Borussia Dortmund face au Manchester United FC.
Pour ne rien arranger, Orzessek, blessé, doit quitter ses coéquipiers et céder sa place au jeune Karl Loweg, 20 ans. Une fois de plus, Schalke parvient à créer la surprise à l'extérieur, mais pour le meilleur cette fois. Dominateurs en première période à Molineux, les Allemands ouvrent le score par l'intermédiaire de Günter Siebert.
Les protégés de Stan Cullis décident alors de miser sur l'attaque au retour de vestiaires et parviennent à prendre l'avantage grâce à un double de Peter Broadbent malgré une belle prestation de Loweg dans le but allemand.
Les Wolves se montrent ensuite moins entreprenants et voient leurs adversaires du jour revenir à 2-2 en fin de rencontre sur une frappe de Willi Koslowski, intelligemment servi par son capitaine Berni Klodt.
"Désormais, les stades anglais seront pleins chaque fois que Schalke jouera ici", avait déclaré le directeur des locaux James Baker lors du banquet qui suivait la rencontre.
Au retour, Cullis ne peut aligner Bill Slater, l'Université de Birmingham - où ce dernier occupe un poste de maître de conférences - refusant de le libérer. Günter Karnhof, spécialiste du marquage à la culotte, étouffe complètement Broadbent. Heinz Kördell donne l'avantage à Schalke sur un ballon dévié, et Siebert signe le but du 2-0 suite à une faute de main du gardien Malcolm Finlayson.
Les 43 000 supporters présents dans les tribunes du Glückauf-Kampfbahn stadium voient Alan Jackson réduire l'écart après trois minutes de jeu en seconde période. Les champions d'Angleterre poussent pour s'offrir la possibilité de disputer un match couperet, mais Loweg repousse une à une les tentatives des Wolves et permet à Schalke de valider son ticket pour les quarts.
Opposé au Club Atlético de Madrid, les Königsblauen disputent à nouveau le match aller hors de leurs terres. Malheureux, les visiteurs voyent l'ouverture du score d'Hans Nowak refusée et doivent ensuite composer sans leur milieu offensif Karl-Heinz Borutta, expulsé. Les Rojiblancos l'emportent 3-0 et prennent une sérieuse option sur la qualification.
Nowak ne tarde pas à raviver les espoirs allemands en marquant au bout de 25 secondes seulement au retour. Mais la défense madrilène tient le coup et le légendaire Vavá, sacré champion du monde avec le Brésil l'été précédent, remet les deux équipes dos à dos et confirme la présence des Madrilènes dans le dernier carré.
Après des débuts aussi prometteurs sur la scène européenne, personne n'aurait pu imaginer qu'il faudrait 42 ans à Schalke pour retrouver la compétition.
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