La promenade des Anglais

"L'Europe est aux mains des Anglais" a titré le "Corriere dello Sport" italien cette semaine, avec trois clubs de Premiership en lice pour les demi-finales de l'UEFA Champions League pour la première fois.

Un finaliste anglais assuré
Si le 7-1 infligé par le Manchester United FC à l'AS Roma a fait le tour de l'Europe, les qualifications du Chelsea FC et du Liverpool FC en demi-finales pour la deuxième fois en trois saisons ne sont pas passées inaperçues non plus. Les Blues de José Mourinho ou les Reds de Rafael Benítez assurent la présence d'un club anglais en finale pour la troisième année consécutive et si United vient à bout de l'AC Milan, l'Europe aura droit à son premier "derby" anglais en finale.

L'exemple espagnol
D'autres pays les ont précédés dans cet exploit. L'Espagne tout d'abord, avec la victoire du Real Madrid CF en 2000 contre le Valencia CF à Paris, tandis que trois ans plus tard, l'Italie a vu l'AC Milan défaire la Juventus aux tirs au but à Old Trafford. Mais ces deux campagnes ont été les seules pour lesquelles un pays disposait de trois représentants dans le carré final.

Les leaders
Tout le monde se souvient du règne du football anglais fin des années 70 et début 80 avec Liverpool, le Nottingham Forest FC et l'Aston Villa FC qui ont raflé sept titres d'affilée de 1977 à 1984. Avec la victoire de Liverpool il y a deux ans et la présence de l'Arsenal FC en finale en mai dernier, certains se prennent à croire à un retour en force. Selon le Corriere dello Sport, "il ne fait aucun doute que l'UEFA Champions League a un pays leader : l'Angleterre".

Les meilleurs d'Europe
Selon Alex Ferguson, l'élite de la Premiership est plus forte qu'en 1999, quand il a mené United à son deuxième sacre européen. "La présence de trois équipes anglaises en demi-finales fait certainement de notre championnat le meilleur d'Europe", a déclaré l'Ecossais. "Il y a six ou sept ans, le football espagnol était le meilleur. Mais au vu de cette saison, Barcelone et le Real Madrid n'ont plus du tout le niveau des années précédentes. La nature compétitive et la qualité du jeu anglais ont progressé au fil des saisons."

Changement de main
Luciano Spalletti, dont la Roma est devenue le premier club italien en 49 ans à encaisser sept buts au niveau européen, n'a pas pu démentir. Au sujet de la montée en puissance de la Premiership, Spalletti a dit : "Les clubs anglais disposent de joueurs des quatre coins du monde, un peu comme l'Italie il y a quelques années. Aujourd'hui, seuls quelques équipes italiennes peuvent rivaliser avec le potentiel financier des clubs anglais". Le patron du PSV Eindhoven Ronald Koeman a expliqué que la formule était simple après la défaite à Anfield mercredi : "Ils ont de l'argent, des bons joueurs et des bons entraîneurs."

"Plus complètes"
"Leurs formations sont plus physiques, plus complètes", a continué Spalletti, qui n'a pas pu riposter devant la cadence et la puissance mancuniennes cette semaine. "Les joueurs sont mieux préparés à un duel en un contre un parce qu'ils ont l'habitude de ça en Premiership et ils traduisent cette force au niveau européen."

Une perspective séduisante
Et si rien ne garantit la victoire de United contre Milan, qui joue sa quatrième demi-finale en cinq ans, la perspective d'un dernier carré "all English" fait saliver les fans de Premiership. La rivalité Liverpool-United fait rage depuis des dizaines d'années dans le nord-ouest du pays et une finale Chelsea - United ferait passer leur concurrence domestique au niveau international.

Un sacré triplé
Et on pourrait bien assister à une impressionnante série de trois entre ces clubs dans le mois à venir. Le 9 mai, ils se croiseront à Stamford Bridge dans une rencontre potentiellement décisive pour la Premiership. Puis, dans l'éventualité d'une qualification ce week-end, ils pourraient disputer la finale de la FA Cup le 19 mai. Et pour couronner le tout, le Stade Olympique d'Athènes pourrait les accueillir pour la finale de l'UEFA Champions League le 23 mai. Un vrai bouquet final en vue, mais Milan et Liverpool ont d'autres projets. Et ceux présents à Istanbul vous le diront, ces deux-là savent faire le show.