Lille piégé par Giggs
mardi 20 février 2007
Résumé de l'article
LOSC Lille Métropole - Manchester United FC 0-1
Un coup franc dans les dernières minutes du Gallois écorne les espoirs de qualification nordiste, dans un match très animé à Lens.
Corps de l'article
Le LOSC Lille Métropole a hypothéqué une grosse partie de ses chances, mardi face au Manchester United FC, en concédant un coup franc dans les derniers instants signé Ryan Giggs, en 8e de finale aller le l'UEFA Champions League.
Erreur de jeunesse
Il y a parfois des erreurs de jeunesse qui coûtent horriblement cher. A ne pas se placer rapidement et avec une attention accrue, les Lillois ont perdu tous les bénéfices d’un match où ils avaient été de mieux en mieux au fil des minutes.
Beaucoup d'occasions
Au terme d’une rencontre où chaque équipe a dominé sa mi-temps, Manchester la première et Lille la seconde, le score aurait pu être plus ample. Les deux gardiens ont réalisé des prouesses pour contrer les trois ou quatre occasions franches de part et d’autre. Avant le match retour à Old Trafford (le 6 mars), les Lillois pourront méditer qu’ils n’ont jamais été dangereux que lorsqu’ils ont décidé de presser haut et de jouer rapidement dans les espaces d’une défense adverse parfois un peu lourde… Pourtant, avant cette rencontre, on ne donnait pas cher des chances nordistes.
Le contexte pour Manchester…
Car Il faut bien avouer qu’entre une équipe de Lille, défaite à domicile pour son dernier match de championnat par l'Olympique Lyonnais (1-2) et une formation de Manchester United survolant la Premier League, les pronostics étaient faciles à faire. D’ailleurs six coups francs en faveur des hommes de Sir Alex Ferguson avant que ceux de Claude Puel en obtiennent un seul, prouvaient la contraction légitime des Lillois, sans oublier le carton jaune reçu par Nicolas Fauvergue (3e minute).
Lille réagit timidement
Dans ce début de rencontre, les deux équipes ne voulant prendre le moindre risque, elles s’affrontaient plutôt par longs ballons interposés. Les deux rampes de lancement se nommaient Rio Ferdinand pour Manchester United et Efstathios Tavlaridis pour Lille. Mais dès que les Lillois sont parvenus à poser le jeu et à s’organiser autour de Mathieu Bodmer, ils se sont enfin approchés du but d’Edwin Van der Sar. Pourtant, la seule occasion à se mettre sous la dent pour un stade Bollaert empli était un modeste centre de Peter Odemwingie (18e), facilement écarté par la défense centrale mancunienne.
Manchester surpuissant
La mécanique infernale de United allait alors se mettre en marche. Les Anglais tentaient d’écarter vers Cristiano Ronaldo sur la droite ou Ryan Giggs sur la gauche, histoire de faire sauter le verrou lillois, terriblement resserré autour de son axe central. Il fallait d’ailleurs plusieurs bonnes interventions de Grégory Tafforeau pour éviter à l’international portugais de trouver Wayne Rooney souvent idéalement placé aux abords de la défense de Tony Sylva. Or dans le même temps, les Nordistes éprouvaient beaucoup de difficultés à ressortir proprement le ballon… Autant dire que les tentatives adverses se succédaient à tour de bras. Pas très efficaces pour autant, malgré les permutations incessantes des animateurs excentrés de United, ayant pour effet de perturber pas mal l’organisation défensive du LOSC.
Ronaldo ce poison !
Plus les minutes passaient, plus l’emprise de Manchester se faisait sentir. Ronaldo accumulant les coups francs dangereux, relativement éloignés du but tout de même. C’est après l’un deux, que Rooney échouait de très peu à l’entrée des six mètres, Sylva lui chipant le cuir dans les pieds, avant que Nicolas Plestan ne détourne du dos une frappe énorme de Henrik Larsson (40e). Et l’attaquant portugais ne s’arrêtait pas en si bon chemin, chaloupant souvent au beau milieu de deux ou trois adversaires, ne perdant jamais le contrôle du cuir. La première période se ponctuait tout de même par une frappe de Bodmer au ras du poteau gauche de Van Der Sar (44e).
Lille défend plus haut
La deuxième période partait sur les chapeaux de roue. Odemwingie était tout d’abord contré in extremis (49e), avant qu’un centre lobé de Rooney ayant préalablement mis dans le vent Tavlaridis, ne soit repris juste à côté par Giggs, absolument seul au second poteau (51e). Mais à la différence de la première période, on sentait les Lillois décidés à défendre plus haut… avec tous les inconvénients que cela comporte. Ronaldo filait alors dans le dos de la défense lilloise, Sylva sortait une parade énorme pour éviter le pire à son équipe (54e).
Van Der Sar sauve devant Bodmer
Dans l’ensemble, on sentait un milieu de terrain de Manchester dans l’impossibilité désormais de contrôler les débats, comme c’était le cas avant la pause. Giggs et Ronaldo ne voyaient plus le moindre ballon. Leurs partenaires étaient même sauvés de justesse, lorsque l’arbitre refusait un but pour une faute d’Odemwingie sur un défenseur, au moment de catapulter le ballon au fond du but de Van Der Sar. Bollaert grondait… Mais avec tout de même un brin de réussite, les Anglais laissaient patiemment passer l’orage, sans pour autant retrouver de justesse dans leurs passes. Tout juste, Louis Saha qui venait de remplacer Ronaldo écrasait-il un peu trop sa frappe sous le nez de Sylva (65e).
Un scénario inversé
Alors qu’en première période, les Lillois avaient abandonné le jeu à leurs adversaires, se concentrant sur la qualité de leurs contres, la fin de rencontre voyait le scénario totalement inversé. Lille poussait, Manchester United se reposant exclusivement sur la vitesse de Rooney et Saha pour tenter d’arracher la victoire. Dans les derniers instants, Johan Audel manquait sa reprise à bout portant, alors que Van Der Sar était battu (80e).
Petite faute, grands effets
Pourtant, Manchester allait prouver son énorme expérience de la Champions League. Un coup franc de vingt-cinq mètres était expédié directement dans le but de Sylva par Giggs, alors que mur nordiste et son gardien se plaçaient tout tranquillement. Petite faute grands effets, Lille aura fort à faire au match retour…