La Unity EURO Cup : changer le discours autour des réfugiés
vendredi 17 octobre 2025
Résumé de l'article
Un forum de haut niveau organisé par le KNVB montre comment un tournoi de football annuel peut changer la donne pour les réfugiés et leurs communautés d’accueil.
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À la veille de la seule compétition européenne dans laquelle les équipes sont composées de réfugiés et de membres de leurs communautés d’accueil, des intervenants de la communauté du football européen, du HCR (Agence des Nations Unies pour les réfugiés), de la Commission européenne, du gouvernement néerlandais et d’organisations non gouvernementales ont mis en avant que le football a le pouvoir de soutenir l’intégration.
Le coup d’envoi de la quatrième édition de la Unity EURO Cup, organisée chaque année par l’UEFA avec le soutien du HCR, son partenaire, a été donné mercredi au siège l’Association de football des Pays-Bas (KNVB), à Zeist. Dix-sept équipes mixtes représentant des associations nationales européennes et une équipe de l’Union européenne se sont affrontées pour le titre.
« Nous avions déjà 23 compétitions à l’UEFA. La Unity EURO Cup est la 24e, mais pour moi, c’est la plus importante », a déclaré Michele Uva, directeur exécutif Durabilité sociale et environnementale de l’UEFA, lors du forum sur le thème « Intégration des réfugiés par le sport », qui a eu lieu à Zeist mardi. « Nous ne voulions pas en faire un tournoi pour les réfugiés. Nous voulions créer une compétition inclusive [...] qui puisse contribuer à changer le discours autour des réfugiés. »
« Le football a le pouvoir de faire tomber les barrières et de rassembler les réfugiés et leurs communautés d’accueil. »
Traitant du rôle croissant du football dans le soutien à l’intégration des réfugiés en Europe, ce forum aux quelque 160 participants a mis en lumière la la manière dont les compétences et les expériences des réfugiés enrichissent tant le football que leurs communautés d’accueil (lire « Les voix du forum » ci-dessous).
« Ce tournoi est un moyen de montrer que les personnes dans le besoin, lorsqu’elles en ont la possibilité, peuvent s’épanouir et donner quelque chose en retour à la société qui les accueille », a déclaré Philippe Leclerc, directeur du Bureau régional pour l’Europe du HCR.
« Nous sommes fiers d’accueillir cet événement, et nous pensons que ce sera la meilleure Unity EURO Cup de tous les temps, grâce aux gens, à l’objectif poursuivi et à l’héritage, qui commence sur ces terrains et en dehors », a déclaré Gijs de Jong, secrétaire général du KNVB.
Dans toute l’Europe, des signes encourageants montrent que les associations améliorent l’accès des réfugiés aux structures nationales de football et augmentent le soutien aux programmes d’intégration.
« Nous avons commencé en 2022 avec huit équipes, et nous en avons 18 aujourd’hui. Je sais déjà par d’autres associations qu’elles aimeraient être là l’année prochaine, alors nous pourrions peut-être augmenter encore le nombre de participants », a déclaré Monica Namy, de l’équipe Durabilité sociale et environnementale de l’UEFA. « Le fait de s’engager à travailler avec des réfugiés est un témoignage très fort de la part des associations nationales. »
Les voix du forum
« Nous ne sommes pas ici pour faire des déclarations ; nous sommes ici pour communiquer, écouter et bâtir sur ce qui existe déjà. Nous savons que les réponses se trouvent dans la collaboration, pas dans les slogans. »
Gijs de Jong, secrétaire général du KNVB
« Ce tournoi peut contribuer à changer le discours autour des réfugiés. Être réfugié·e n’est jamais un choix. C’est le résultat d’une guerre, d’un conflit, d’une persécution, d’un déplacement climatique. »
Michele Uva, directeur exécutif Durabilité sociale et environnementale de l’UEFA
« La Unity EURO Cup capture ce que le football peut et devrait être : un espace où tout le monde a sa place et où chaque personne a quelque chose à donner. »
Suse van Kleef, animatrice du forum, journaliste et première femme commentatrice de football aux Pays-Bas
« J’espère vraiment que cette Unity EURO Cup est un exemple qui pourra être reproduit non seulement dans le football, mais aussi dans bien d’autres domaines. Lorsque vous permettez aux gens de s’épanouir, ils donnent quelque chose en retour à la communauté. »
Khalida Popal, ancienne capitaine de l’équipe nationale féminine d’Afghanistan, fondatrice de Girl Power et auteure de My Beautiful Sisters
« Quand j’ai représenté les Pays-Bas dans cette compétition, je me suis senti fier, comme si j’avais réussi quelque chose. Mais je me sentais aussi intégré. »
Noori Khaled Alyami, ancien joueur néerlandais de la Unity EURO Cup
« Le football est devenu ma révolte. Il est devenu mon école. Il m’a appris à croire, à respecter, à faire confiance. Il m’a appris à garder la tête haute, pas seulement pour moi-même, mais pour toutes mes sœurs qui ne le pouvaient pas. »
Khalida Popal, ancienne capitaine de l’équipe nationale féminine d’Afghanistan, fondatrice de Girl Power et auteure de My Beautiful Sisters
« Je suis venu ici en tant que réfugié, ne connaissant personne. Et aujourd’hui, je suis là. Alors je dirais : rêvez en grand. Les choses peuvent commencer très tranquillement, mais au final, si vous persévérez, vous deviendrez peut-être entraîneur comme moi. »
Omar Jama, entraîneur du KNVB
« Le football est un moyen de retrouver une identité. Il stimule le bien-être, physique et mental, en introduisant une routine et en ramenant la normalité dans des vies souvent marquées par des bouleversements. »
Glenn Micallef, commissaire européen à l’Équité intergénérationnelle, à la Jeunesse, à la Culture et au Sport
« 123 millions de personnes ont été déplacées de force dans le monde entier. Aucun continent n’est épargné. Ce tournoi est un moyen de montrer que les personnes dans le besoin, lorsqu’on leur en donne la possibilité, peuvent se développer et donner quelque chose en retour à la société qui les accueille. »
Philippe Leclerc, directeur du Bureau régional pour l’Europe du HCR
« Le football m’a permis de m’insérer dans la communauté. Il m’a aidé à comprendre les autres. Maintenant, je suis fier de donner quelque chose en retour à la communauté. »
Omar Jama, entraîneur du KNVB
« Nous sommes fermement convaincus que les associations nationales, les clubs et les ligues doivent comprendre que soutenir les réfugiés n’est pas de l’ordre de la charité. Les réfugiés ne cherchent pas l’aumône : ils cherchent une ouverture. Ils apportent de nouvelles perspectives et de nouveaux talents, à l’heure où le football recherche toujours plus de joueurs, d’entraîneurs, d’arbitres, de supporters et de bénévoles, donc tout le monde y gagne. C’est un investissement judicieux. »
Monica Namy, équipe Durabilité sociale et environnementale de l’UEFA
« J’aime ce pays. Je suis reconnaissante aux Pays-Bas de ce qu’ils ont fait pour moi. J’étais heureuse de pouvoir faire quelque chose pour ce pays, de donner quelque chose en retour. C’est un petit pas, mais qui veut dire beaucoup.
» S’il y a des investissements, du soutien, des perspectives et de la confiance, nous savons comment donner quelque chose en retour. Nous devenons des entrepreneurs. Nous devenons des enseignants. Nous devenons des meneurs. Et nous apportons des histoires d’espoir inspirantes. »
Khalida Popal, ancienne capitaine de l’équipe nationale féminine d’Afghanistan, fondatrice de Girl Power et auteure de My Beautiful Sisters
« Le football représente la plus grande plateforme au monde. Nous avons trois milliards de supporters. Nous devons les mettre à contribution, non seulement pour les 90 minutes du match, mais aussi pour les autres projets qui nous relient à la communauté et à la société civile. »
Michele Uva, directeur exécutif Durabilité sociale et environnementale de l’UEFA
« Le football a toujours occupé une place unique dans nos sociétés. Il nous unit, nous rassemble et crée de la cohésion d’une manière particulière et unique. »
Gijs de Jong, secrétaire général du KNVB
« Le football n’est pas seulement un jeu, c’est un outil d’identité, d’appartenance et d’espoir. »
Glenn Micallef, commissaire européen à l’Équité intergénérationnelle, à la Jeunesse, à la Culture et au Sport
« Pour moi, le football va bien au-delà de ce qui se passe sur le terrain. C’est une question d’émancipation, d’esprit communautaire et, bien sûr, de pouvoir de la diversité. »
Suse van Kleef, animatrice du forum, journaliste et première femme commentatrice de football aux Pays-Bas
« Le football parle une langue universelle. Il n’a pas de frontières, pas d’identité ethnique, pas de couleur de peau, pas de milieu social. C’est le sport le plus populaire au monde, ce qui en fait un pont naturel entre les gens et les communautés, un lien lorsque les paroles font défaut ou lorsque nous sommes confrontés à des différences. »
Glenn Micallef, commissaire européen à l’Équité intergénérationnelle, à la Jeunesse, à la Culture et au Sport
« Le terrain ne demande pas où vous êtes né·e, quelle est votre langue maternelle, ni pourquoi vous avez dû quitter votre foyer. Il demande si vous pouvez rejoindre une équipe, jouer et partager un ballon, défendre ensemble et célébrer ensemble. »
Gijs de Jong, secrétaire général du KNVB
« Grâce au football, j’ai retrouvé l’espoir. Il est devenu ma guérison. J’ai trouvé la sororité. J’ai trouvé une communauté et j’ai commencé à jouer. J’ai commencé à me construire un réseau. Je n’avais pas besoin d’une langue pour m’exprimer. »
Khalida Popal, ancienne capitaine de l’équipe nationale féminine d’Afghanistan, fondatrice de Girl Power et auteure de My Beautiful Sisters
« Beaucoup d’entre vous ont surmonté d’énormes obstacles dans leur vie. Un déplacement, la précarité ou une perte. Mais ce qu’il y a de beau avec le sport, c’est qu’il vous donne une communauté, bâtie sur la solidarité et l’inclusion.
» Je ne doute pas que bon nombre d’entre vous ici aujourd’hui ont noué des amitiés à l’occasion de matches joués sur les terrains, dans les rues ou dans d’autres coins de nos villes, dans les arrière-cours ou dans les salles municipales. »
Glenn Micallef, commissaire européen à l’Équité intergénérationnelle, à la Jeunesse, à la Culture et au Sport
« J’ai rencontré beaucoup de gens grâce au football et je me suis fait des amis. Le football me donne du courage. Si j’étais déprimée ou que je ne me sentais pas bien, je jouais au football, et cela me changeait les idées. »
Namina Carew, ancienne joueuse néerlandaise de la Unity EURO Cup
« Nous avons des entraîneurs spéciaux qui travaillent au niveau local pour s’assurer que toutes sortes de groupes qui ne font pas beaucoup d’activité physique puissent participer. Il peut s’agir de réfugiés, de femmes appartenant à certains groupes, de quartiers spécifiques [...] ; nous finançons ces initiatives. »
Marjolijn Sonnema, directrice générale de la santé publique, ministère néerlandais de la Santé, du Bien-être et du Sport