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L'histoire de Mary : comment le football aide les réfugiés à se construire une nouvelle vie

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Avant le coup d’envoi de la Unity EURO Cup 2025 aux Pays-Bas, nous avons interviewé Mary Edonga, du Soudan du Sud, membre de l’équipe des réfugiés d’Irlande du Nord, dont c’est la troisième participation.

Chaque équipe de la Unity EURO Cup est composée de sept réfugiés et de quatre joueurs issus des communautés d’accueil.
Chaque équipe de la Unity EURO Cup est composée de sept réfugiés et de quatre joueurs issus des communautés d’accueil.

Forcée à quitter sa famille pour échapper à la guerre civile au Soudan du Sud, Mary Edonga (19 ans) a parcouru 4000 km pour s’établir en Irlande du Nord, grandissant plus vite que les autres jeunes de son âge. Aujourd’hui, elle dit que le football lui a appris ses leçons de vie les plus précieuses.

« Le football m’a enseigné de nombreuses compétences, notamment comment communiquer et comment mieux comprendre les autres », explique Mary, qui a découvert le beau jeu à Belfast grâce à l’organisation Street Northern Ireland – Tackling Homelessness.

Cette organisation caritative d’aide aux sans-abri (anciennement Street Soccer Northern Ireland) s’associe avec l’Irish FA Foundation pour soutenir l’intégration des réfugiés grâce au football.

Trois ans plus tard, Mary étudie à l’université d’Arden à Manchester en vue de l’obtention d’un diplôme en psychologie et sociopsychologie, afin d’être en mesure d’apporter un soutien pratique et émotionnel aux autres, dans la communauté des réfugiés et ailleurs.

« Mon expérience de réfugiée m’aide à comprendre ceux qui se trouvent dans une situation similaire à la mienne, mais en tant que psychologue et conseillère, vous devez pouvoir comprendre quiconque, quelle que soit sa situation, explique-t-elle.

Je pense vraiment que je peux aider les autres, travailler avec eux de manière professionnelle, et aussi grâce aux nombreux contacts que j’ai noués au sein de la communauté. »

Reformer des racines

Dans un premier temps, Mary a trouvé refuge en Irlande du Nord, avant d’obtenir le statut de réfugiée douze mois plus tard. Il semblait que le long et éprouvant voyage depuis le Soudan du Sud était enfin terminé, mais les souvenir de son épopée traumatisante étaient encore frais. « C’était une période incroyablement triste pour moi, se souvient-elle. À ce jour, je ne sais pas où se trouvent les autres membres de ma famille. Nous avons tous été évacués, et je les ai perdus de vue. »

Comme la plupart des réfugiés, Mary a dû s’adapter à un nouveau pays et à une nouvelle culture. « Je ne connaissais personne, et à Belfast, tout était nouveau pour moi. La météo, la culture, tout. Je n’avais pas beaucoup de soutien autour de moi », se souvient-elle.

Cherchant à s’intégrer dans son nouvel environnement, Mary entend parler du football. « C’était nouveau pour moi, car quand vous êtes une fille, au Soudan du Sud, vous n’avez pas la possibilité de jouer, raconte-t-elle. J’avais vraiment envie de jouer, et on m’en a donné l’occasion (grâce à Street Soccer). J’étais tellement heureuse ! »

Dix-huit équipes participeront à l’édition 2025 de la Unity EURO Cup, dont le coup d’envoi sera donné le 15 octobre à Zeist (Pays-Bas).
Dix-huit équipes participeront à l’édition 2025 de la Unity EURO Cup, dont le coup d’envoi sera donné le 15 octobre à Zeist (Pays-Bas).

En 2023, l’Association de football d’Irlande du Nord (IFA) a proposé à Mary de jouer pour l’équipe de football des réfugiés du pays lors de la Unity EURO Cup en Allemagne. Elle a aussi disputé l’édition 2024 en Suisse. Sa participation cette semaine au tournoi de Zeist est donc sa troisième avec le fameux maillot vert.

Mary est ambassadrice de la communauté du football de l’IFA et s’est exprimée lors de la dernière Unity EURO Cup au sujet de la façon dont le football peut ouvrir les yeux des communautés d’accueil sur les compétences et les connaissances que les réfugiés peuvent leur apporter.

« J’ai participé à une table ronde aux côtés de Laura McAllister, vice-présidente de l’UEFA, et de Filippo Grandi, Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, indique-t-elle. C'était une des choses les plus difficiles à faire pour moi. J’étais très stressée avant, mais j'ai réussi à gérer ma peur. C’était vraiment une expérience incroyable. »

Table ronde à l’occasion de la Unity Euro Cup

Faire entendre sa voix, sur le terrain et en dehors

Le football continue à jouer un rôle important dans la vie de Mary, l’aidant à se sentir chez elle à Manchester, où elle fait également partie d’un groupe évangélique, ce qui lui permet de prier dans sa langue maternelle, et à organiser des sorties avec ses coéquipières.

Elle raconte : « Je participe à beaucoup d’activités. J’ai la chance de m’être fait de bons amis, et j’essaie de participer à de nombreux programmes proposés par l’église, comme des groupes de femmes et des activités pour les jeunes.

» Le football m’a offert des expériences similaires : vous y rencontrez des gens venus d’Allemagne, de Somalie, et chaque personne a son parcours de vie. »

Des espoirs de victoire

Mary aime sa nouvelle vie à Manchester, mais continue de jouer dans l’équipe de football des réfugiés d’Irlande du Nord. Elle est très engagée envers l’équipe, et nourrit de grands espoirs.

« Après le tournoi de l’an dernier, j’ai dit que l’année suivante, nous parviendrions à ramener le trophée. Je dois avouer que j’ai un peu mis la pression à l’équipe, mais nous continuons à jouer ensemble, pour l’Irlande du Nord, et j'espère que nous gagnerons. »

La Unity EURO Cup

La Unity EURO Cup est plus qu’un simple tournoi de football : c’est une célébration de la faculté de notre sport à unir les communautés, quel que soit le contexte.

Organisé par l’UEFA en collaboration avec notre partenaire le HCR (l’Agence des Nations unies pour les réfugiés), cet événement mixte disputé par des équipes composées de réfugiés et de joueurs issus des communautés d’accueil braque les projecteurs sur une fonction vitale de ce sport : faciliter l’inclusion sociale.

Pour en savoir plus, cliquer ici.

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