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The Technician : aider les entraîneurs à améliorer leur santé mentale et leur bien-être

Santé Sur l'UEFA

Dans nos publications régulières destinées aux entraîneurs, les spécialistes nous expliquent comment les sélectionneurs et les entraîneurs principaux peuvent gérer le stress qui affecte leur santé mentale et leur bien-être.

Les entraîneurs et sélectionneurs qui travaillent dans l’élite du football sont régulièrement confrontés à des situations intenses et particulièrement stressantes. En l’absence de stratégies d’adaptation, de structures de soutien appropriées et d’une bonne connaissance de soi, l’environnement du football d’élite présente un risque pour la santé mentale et le bien-être des personnes concernées.

Au cours des deux dernières années, la Fédération Française de Football (FFF) a travaillé avec plus de 200 entraîneurs d’élite pour étudier les conséquences du football d’élite sur la santé mentale et le bien-être des individus. Tout au long de la saison, les entraîneurs ont rempli un questionnaire mensuel qui se concentrait sur leur « vitalité » et d’autres facteurs de leur vie.

Chloé Leprince, responsable du Centre de recherches de la FFF à Clairefontaine, explique que la qualité des relations et du soutien social dont bénéficient les entraîneurs se sont révélés être les facteurs les plus significatifs liés à la santé mentale et au bien-être.

« C’est le facteur des relations et du soutien social qui présente la corrélation la plus élevée avec la vitalité de l’entraîneur, précise-t-elle. Nous observons que ces deux paramètres jouent deux rôles : si le niveau de relations est élevé, le niveau de vitalité l’est aussi. À l’inverse, si les niveaux de vitalité et de relations diminuent, ils diminuent de concert. Il existe donc bien une corrélation entre ces deux facteurs. »

Le sélectionneur croate Zlatko Dalić observe une séance d’entraînement durant l’UEFA EURO 2024.
Le sélectionneur croate Zlatko Dalić observe une séance d’entraînement durant l’UEFA EURO 2024.Getty Images

Comprendre les défis complexes qui se posent aux sélectionneurs et aux entraîneurs

Andy Cale est un consultant de football qui travaille avec des organisations professionnelles, des clubs et des entraîneurs. Selon lui, la compréhension des exigences complexes auxquelles sont confrontés les sélectionneurs et les entraîneurs modernes est un élément clé pour aider à améliorer leur santé mentale et leur bien-être.

« Dans le football moderne, il se passe énormément de choses simultanément », explique le consultant, qui a notamment été le responsable du développement des joueurs et des entraîneurs auprès de l’Association anglaise de football. « Il faut s’assurer que les entraîneurs soient dans les meilleures conditions pour faire leur travail. »

Selon l’expert, pour soutenir les entraîneurs de manière plus efficace, il convient de mieux comprendre l’impact de la pression constante des résultats, de la gestion de grands groupes de joueurs et d’adjoints, d’un calendrier implacable d’entraînements et de matches, des responsabilités envers les médias et de l’éloignement de leurs famille et amis pendant des périodes prolongées.

« La nature changeante du rôle d’entraîneur peut générer une charge de travail réellement stressante, avec un trop grand nombre de tâches à accomplir en une journée, et pas assez de temps pour les réaliser convenablement, explique-t-il.

» En outre, l’entraîneur·e peut ne pas voir sa famille pendant un certain temps. Ce sont autant de facteurs de stress. Ajoutez-y les multiples compétences qu’ils doivent posséder et la pression du temps : tout cela rend ce métier vraiment difficile. »

Andy Cale

Éviter le « complexe du super-héros »

Il n’est pas rare de voir des entraîneurs ou sélectionneurs développer un complexe de « super-héros » en réponse aux nombreux facteurs de stress liés à l’environnement du football d’élite, estime le Dr Peter Olusoga, conférencier senior en psychologie et psychologue certifié.

« Certaines de nos recherches ont démontré que la culture de la haute performance dans le sport allie des conceptions de puissance, de robustesse, de cran et de capacité à affronter l’adversité, explique-t-il. Il s’agit quasiment d’une version hyper-masculine du sport. Cela empêche les entraîneurs de demander de l’aide et d’exprimer leurs émotions lorsqu’ils rencontrent des difficultés. Cela signifie qu’ils développent ce qu’on appelle le " complexe de super-héros ", qui désigne le besoin de répondre présent pour tout le monde et à tout instant, sans jamais montrer la moindre faiblesse. »

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