Décès de l’immense Franz Beckenbauer

Franz Beckenbauer, le joueur qui aura le plus transformé le football allemand, n’est plus. « Der Kaiser », comme on l’appelait affectueusement dans le monde du football, est décédé à l’âge de 78 ans, dimanche.

Joueur extraordinaire, entraîneur couronné de succès, voix populaire, dirigeant influent, à l’initiative d’œuvres caritatives, Beckenbauer restera dans les mémoires pour ces différentes fonctions et bien plus encore. Au cours de sa carrière, Beckenbauer a remporté la Coupe du Monde de la FIFA, le Championnat d’Europe de l’UEFA, la Coupe des champions (à trois reprises), la Coupe européenne des vainqueurs de coupe, ainsi que la Bundesliga (cinq fois) et la Coupe d’Allemagne (quatre fois). Entraîneur, il mena l’Allemagne à l’or à la Coupe du Monde 1990 et a célébré la victoire en Coupe UEFA, en 1996, avec le club de sa vie, le FC Bayern München.

Beckenbauer est né à Munich en 1945 et a commencé à jouer au football dans son club local, le SC 1906 München, dès son plus jeune âge. Des clubs plus importants ont commencé à remarquer son talent extraordinaire et, à l’âge de 12 ans, il devait rejoindre le TSV 1860 München avant de changer d’avis et de choisir le Bayern. Un détail qui entra dans la légende car l’ascension du Bayern au rang de grand d’Europe a coïncidé avec celle de Beckenbauer, qui s’est imposé comme l’un des meilleurs joueurs au monde.

Il savait lire le jeu comme peu de joueurs y parvinrent avant lui, avait un pied fabuleux, se faisant un nom pour ses ballons donnés de l’extérieur, et était imperméable à la pression. Au départ milieu de terrain avide de buts et d’occasions, Beckenbauer a fini par symboliser le poste de libéro, capable de couper les attaques adverses en dernier ressort comme de se mêler aux offensives de sa propre équipe.

Au cours d’une période de succès remarquable au début et au milieu des années 1970, Beckenbauer a d’abord mené l’Allemagne de l’Ouest au triomphe lors du Championnat d’Europe de 1972, remportant par la suite le Ballon d’Or. Considérée comme la meilleure équipe nationale allemande de tous les temps, cette Allemagne a remporté la Coupe du Monde à domicile deux ans plus tard. C’est également cette année-là que Beckenbauer, qui avait déjà remporté la Coupe européenne des vainqueurs de coupe avec le Bayern en 1967, a fêté la première de ses trois Coupes des champions successives avec les Munichois. Beckenbauer remportait à nouveau le Ballon d’Or en 1976.

Il partait ensuite pour son premier séjour aux États-Unis, au Cosmos de New York, avec lequel il remportait trois fois de suite le championnat national, avant de retourner en Allemagne et au Hamburger SV. Il y glanait un nouveau titre en Bundesliga et mettait fin à sa carrière de joueur en 1983, à la suite d’un autre court passage à New York. Il était alors le joueur le plus capé de l’équipe d'Allemagne (103 sélections).

Le Kaiser ne tardait pas à revenir sous les feux de l’actualité. En 1984, il devenait sélectionneur de l’Allemagne de l’Ouest et passait tout près de la gloire en 1986, son équipe ne s’inclinant qu’en finale face à l’Argentine au Mondial. Quatre ans plus tard, l’Allemagne remportait la revanche de cette finale en Italie et Beckenbauer tirait sa révérence auréolé d’un titre de champion du monde.

Après avoir occupé différents postes à l’Olympique de Marseille, Beckenbauer est revenu au Bayern en tant que vice-président en 1991. Il a ensuite été entraîneur intérimaire en 1993 et a rapidement remporté son premier titre de champion de Bundesliga en tant qu’entraîneur. En 1996, Beckenbauer reprenait le poste d’entraîneur à la mi-saison et remportait la Coupe UEFA. Il s’est ensuite tourné vers la fonction de dirigeant. Il a été président du Bayern pendant quinze ans et a pris la tête de la candidature de l’Allemagne qui a décroché l’organisation de la Coupe du Monde en 2006.

Parmi ses innombrables distinctions personnelles, on peut citer le titre de footballeur allemand du siècle (décerné en 2000), celui de joueur allemand de l’année (4 fois), le Prix du président de la FIFA (2012), le Prix du président de l’UEFA (2013) et diverses récompenses pour son travail dans les œuvres sociales et caritatives.