La communauté du football européen reste unie contre la « Super League »

Aleksander Čeferin, président de l’UEFA

« Le football reste uni. Cette conférence de presse où toutes les parties prenantes parlent d’une seule voix en est la preuve. Nous avons les institutions et les gouvernements nationaux derrière nous.

» Il y a un contraste frappant entre le communiqué de presse et l’arrêt. La décision en elle-même est positive, car elle reconnaît les principes clés de la pyramide du football européen : des compétitions ouvertes, le mérite sportif et la solidarité.

» La CJUE n’a pas donné son feu vert ni approuvé les projets du type de la "Super League". Nous saluons la clarté dont la CJUE a fait preuve aujourd’hui, notamment en validant un système d’autorisation préalable et le double rôle de l’UEFA en tant qu’instance qui organise et qui autorise.

» Nous avons eu conscience que notre système était imparfait, nous avons commencé à travailler dessus en 2021, et ce processus a abouti en 2022 à la décision du Comité exécutif de l’UEFA. Nous sommes confiants que nos règles respectent pleinement l’arrêt de la CJUE. Ceci étant dit, nous allons bien sûr procéder à un examen approfondi après avoir lu l’arrêt en détail, et voir si nous devons mettre en place d’autres améliorations.

» Il convient d’insister sur le fait que la CJUE a validé le modèle sportif européen basé sur le mérite sportif, qui peut être garanti uniquement si toutes les équipes bénéficient d’un certain degré d’égalité des chances. Il est aussi important de noter que les clubs de nombreux pays – dont l’Angleterre, l’Allemagne et la France – n’ont pas le droit de rejoindre des projets qui sont extérieurs au système.

» Bien sûr, l’UEFA est libre d’organiser ses propres compétitions et de vendre elle-même les droits commerciaux. Toute compétition doit donc s’inscrire dans le système et respecter nos nouvelles règles d’autorisation, entre autres les exigences relatives au mérite sportif, au calendrier international et à la solidarité. Ces règles protègent aussi les compétitions interclubs de l’UEFA.

» Comme vous le voyez aujourd’hui, le football reste uni et bien protégé contre les ligues dissidentes. Le football n’est pas à vendre : nous l’avons démontré de nombreuses fois avec nos parties prenantes. Rien ne pourra changer ça. »

Nasser Al-Khelaïfi, président de l’Association des clubs européens

« Peut-être que certaines personnes n’ont pas suivi ce qui s’est passé dans le football ces deux dernières années. La restructuration des compétitions, la coentreprise entre l’UEFA et les clubs. Je ne considère pas du tout la décision d’aujourd’hui comme une victoire pour la "Super League". Cet arrêt porte sur la base légale, qui a changé.

» Nous voyons toujours les mêmes présentations, entendons toujours les mêmes déclarations, qui parlent de liberté : mais il n’y a pas de liberté dans une ligue fermée. Ce n’est pas un contrat social. Les clubs sont fiers de collaborer avec l’UEFA et de disputer ses compétitions... Toutes les parties prenantes en Europe travaillent ensemble pour atteindre le même objectif. »

Javier Tebas, président de LALIGA

« Je souhaite exprimer mon plein et entier soutien à l’UEFA en tant que régulatrice du football européen. Il y a 69 ans que l’UEFA organise les compétitions européennes et gère le football européen. Pendant cette période, elle a dû s’adapter aux changements de tendances, aux variations économiques et aux réalités sportives. C’est la raison pour laquelle elle a travaillé en permanence avec les différentes parties prenantes, et l’an dernier, elle a conçu de nouvelles règles portant sur la manière de créer une nouvelle compétition. »

Pedro Proença, président de European Leagues

« Pour nous, cette décision de la Cour ne change pas notre opinion sur ce que devrait être la formule des compétitions européennes. Au nom de European Leagues, nous croyons fermement dans les principes d’ouverture et de qualification pour les compétitions internationales au moyen des compétitions nationales. Nous croyons dans l’équilibre entre les ligues nationales et les clubs internationaux.

» Nous restons fermement opposés au modèle de la "Super League", et nous engageons à maintenir cette ligne de conduite avec les autres parties prenantes. La décision d’aujourd’hui ne change rien à ce à quoi devraient selon nous ressembler les compétitions internationales à l’avenir. »

Ronan Evain, directeur exécutif de Football Supporters Europe

« Du côté des supporters, rien n’a changé. C’est toujours le même projet que celui qui avait été présenté il y a deux ans : la même compétition privée, fermée et à but lucratif. On s’est limité à emballer différemment et à recycler une mauvaise idée ne tenant pas compte du mérite sportif.

» La "Super League »n’a pas échoué parce qu’elle ne respectait pas la réglementation de l’époque : elle a échoué parce que nous étions tous opposés au projet. Nous nous inscrivons dans l’écosystème du football européen, qui n’est certes pas parfait, mais qui constitue néanmoins un ensemble de règles.

» Il n’y a pas de place pour les sécessionnistes au sein du football européen. Nous espérions que tout ce cirque était derrière nous. Il vaudrait mieux pour le football européen qu’ils laissent tomber maintenant. »

David Terrier, président de la FIFPRO, division Europe

« Les joueurs se sont déjà positionnés vis-à-vis de ce projet, et ils y sont unanimement opposés. À la FIFPRO, nous représentons tous les joueurs. Pas uniquement ceux qui pourraient potentiellement disputer une seule compétition dans une structure fragmentée.

» Je suis d’accord avec le président Čeferin : cette décision renforce notre position commune, et souligne l’importance du mérite sportif et de la structure pyramidale du football européen. »