L’UEFA s’attelle à la question de la pollution de l’air avec sa campagne « Un air plus pur pour un meilleur football »

Michele Uva, directeur Durabilité sociale et environnementale de l’UEFA, souligne l’importance de la campagne et esquisse les actions prévues dans le cadre du tournoi, en collaboration avec les fédérations géorgienne et roumaine de football. La campagne « Un air plus pur pour un meilleur football » montre notre engagement sans faille à atteindre des objectifs spécifiques en matière de développement durable et d’environnement dans le cadre de notre Stratégie de durabilité du football 2030, « L’Union fait la force ».

Quel est le but de la campagne « Un air plus pur pour un meilleur football » et pourquoi avez-vous décidé de la relancer cette année ?

Michele UVA (M. U.) La campagne a été lancée initialement en 2021, à l’occasion de la phase finale du Championnat d’Europe des moins de 21 ans en Slovénie et en Hongrie. Nous avons décidé d’utiliser la plateforme du tournoi majeur pour équipes nationales juniors à l’échelle européenne pour attirer l’attention de l’ensemble de la communauté du football sur l’importance des questions environnementales. Dans ce cas précis, nous avons ciblé la pollution de l’air, qui, selon l’Organisation mondiale de la Santé, est responsable de plus de sept millions de morts chaque année et qui constitue une menace pour notre santé et pour l’avenir du jeu. Ce message était au cœur d’une campagne qui a mobilisé les supporters dans les pays organisateurs et au-delà. Nous l’avons relancée pour l’édition de cette année afin de continuer à sensibiliser le public à ce sujet important et d’inviter les communautés européennes à prendre part aux initiatives et aux activités visant à préserver l’environnement.

Quelles seront les activités organisées en Géorgie et en Roumanie pendant l’EURO des M21 pour laisser un héritage dans les pays organisateurs ?

M. U. Avant tout, je voudrais remercier les présidents des deux associations organisatrices, Răzvan Burleanu et Levan Kobiashvili, qui ont apporté un soutien immédiat à notre stratégie générale de durabilité du football et aux activités menées en Roumanie et en Géorgie dans le cadre de la campagne « Un air plus pur pour un meilleur football ».

Nous encouragerons toutes les parties prenantes, à savoir les associations nationales participantes, les joueurs, les supporters, les bénévoles et le personnel, à adopter des pratiques respectueuses de l’environnement au moyen d’une série d’initiatives qui seront organisées dans les villes hôtes. Ces initiatives se concentreront sur la gestion des déchets, sur le nettoyage par la communauté et sur des programmes ayant pour objectif de favoriser les déplacements durables pour se rendre aux matches.

Dans quelle mesure cette campagne s’inscrit-elle dans votre stratégie générale de durabilité du football ?

M. U. L’UEFA est la première organisation sportive à avoir développé une stratégie de durabilité sur dix ans : « L’Union fait la force ». Nous sommes partis de l’idée que le football ne doit pas simplement identifier et suivre les tendances en matière de durabilité et de société ; il doit les anticiper, voire les créer. Notre approche est guidée par un esprit d’anticipation, par lequel nous prévoyons un avenir durable et prenons des mesures concrètes pour le réaliser. Nous sommes fermement convaincus que la durabilité n’est pas seulement un coût, mais un investissement. La campagne « Un air plus pur pour un meilleur football » constitue l’une de ces mesures à même de résoudre des problèmes concrets, et elle nous rapproche de nos objectifs.

Dans quelle mesure l’UEFA peut-elle contribuer à des questions environnementales telles que celle-ci ?

M. U. Le football est largement considéré comme le sport le plus populaire au monde, et il possède à ce titre un immense potentiel pour favoriser des changements positifs. L’UEFA s’engage en faveur de la durabilité sur le long terme, intimement persuadée qu’il est de sa responsabilité d’apporter sa contribution à cette cause majeure. Et alors que nous avançons, nous devons rester réalistes et trouver un juste milieu entre les problématiques sur lesquelles le football peut avoir un effet direct et celles sur lesquelles son influence est plus indirecte, tout en restant importante. Il y a de nombreux défis que le football ne peut pas relever seul, mais nous avons cette capacité de sensibilisation à large échelle sur l’importance de ces questions et de mobilisation active du public au sens large.

Dans quelle mesure l’UEFA collaborera-t-elle avec des parties prenantes telles que l’Union européenne pour atteindre ses objectifs en matière de durabilité sociale et environnementale ?

M. U. Notre mission est d’inspirer, de faciliter et d’accélérer une action collective en faveur de la durabilité sociale et environnementale. La collaboration est au cœur de notre approche, car nous sommes convaincus que nous ne pourrons atteindre d’excellents résultats qu’en travaillant ensemble. Nous nous efforçons de soutenir des institutions internationales, des gouvernements et plus de quatre milliards de supporters et d’officiels du football dans le monde, unis par la conviction que le développement durable est la pierre angulaire d’une société prospère. Nous appliquons ainsi les valeurs du football en mettant en œuvre des synergies afin de créer un avenir meilleur.

Qu’est-ce que l’UEFA prévoit d’autre pour améliorer la responsabilité du monde du football en matière d’impact climatique et environnemental ?

M. U. L’UEFA a affirmé son engagement sur le long terme à mener des actions collaboratives et mesurables, intimement persuadée que la durabilité est au cœur du succès du football européen. L’UEFA ne considère pas sa stratégie 2030 comme une destination finale, mais plutôt comme un point de départ, un catalyseur et un accélérateur de changement. En vue de cette accélération, nous devons faire appel à l’innovation dans des domaines comme l’économie circulaire, les infrastructures, les émissions de carbone et la durabilité des événements. Nous savons qu’un processus de transformation doit être engagé, car consacrer de l'argent à de vieilles idées qui ne fonctionnent plus n’est pas une solution. Notre stratégie prévoit au contraire une transition claire d’une phase de sensibilisation et d’engagement à une phase d’action. Nous sommes heureux de constater l'engagement sincère de notre communauté du football envers ces objectifs communs, et je suis persuadé que celle-ci pourra nous aider à inspirer et à mobiliser la société au sens large.