Aleksander Čeferin : « Nous ne devrions jamais oublier le football »

« À quel point il fait vibrer des centaines de millions de personnes. »

« Nous ne devrions jamais oublier à quel point le football est beau, à quel point il procure des émotions, à quel point il fait vibrer des centaines de millions de personnes, à quel point il dit qui nous sommes. Le football européen, c’est une success story unique. C’est un concentré de notre société. C’est cela le football européen. C’est beau. Tout simplement. »

« Notre modèle est basé sur le mérite sportif. »

« Nous faisons face à une globalisation accélérée. Avec tout ce qu’elle comporte de bienfaits et de dangers. Nous ne devrions jamais l’oublier. Avec des tentations, voire des tentatives, de créer des modèles différents, des modèles à l’opposé du modèle européen que nous chérissons tant. Notre modèle est basé sur le mérite sportif. Chez nous, le mérite ne s’achète pas. Le mérite ne se réclame pas. Il n’est pas acquis. Il se gagne. Chaque saison. Sur le terrain et en dehors. Il n’y a pas de place pour des cartels sur notre continent. Je pense que nous l’avons clairement montré, tous ensemble. »

« La base du football doit rester le football des championnats nationaux. »

« C’est le socle de notre modèle. Et je remercie ici solennellement tous les gouvernements des États membres de l’Union Européenne, dont le Portugal, qui ont compris dans un mouvement de solidarité historique ce qui était en jeu dans ce dossier. Nous savons que nous pouvons compter sur le soutien de l’Association des clubs européens (ECA) et de son président, Nasser [Al-Khelaïfi], pour protéger ce modèle du football. Nous les remercions pour leur coopération essentielle et importante. »

« Le football est un bien public. »

« [Le football est] un des derniers biens qui n’a pas encore été privatisé. En ce sens, il n’appartient à personne, ou plutôt, il appartient à tout le monde. Aux joueurs, aux entraîneurs, aux arbitres, aux supporters, aux bénévoles. Nous ne devrions jamais oublier que notre devoir est de faire passer l’intérêt supérieur du football avant les intérêts particuliers d’une poignée de privilégiés. »

« C’est en équipe que le football européen joue désormais. »

« Nous devons continuer à travailler ensemble, et pas seulement en temps de crise. L’exercice solitaire du pouvoir n’a conduit qu’à des déceptions ou des tragédies. C’est la raison pour laquelle l’UEFA a changé d’approche : les clubs et les ligues ont leurs représentants au sein de notre Comité exécutif ; nous avons lancé une convention annuelle du football avec l’ensemble des partenaires ; nous avons signé un protocole d’accord historique avec les associations de supporters ; nous travaillons de concert avec la FIFA et avec les différentes confédérations, notamment la CONMEBOL ; et maintenant, avec la nouvelle candidature [pour la Coupe du monde de la FIFA], nous allons renforcer notre collaboration également avec l’Afrique. »

« Le football est masculin ET féminin. »

« Ces dernières années, une division du football féminin a été créée à l’UEFA, une stratégie du football féminin a été lancée, nous avons réformé avec succès la Women’s Champions League, nous en avons centralisé les droits, nous avons investi cinq fois plus dans l’EURO féminin 2022 que dans l’EURO féminin 2017. Une révolution est en marche. La prochaine étape sera l’adoption de standards minimums pour les joueuses des équipes nationales. Ce sera à n’en pas douter un grand pas en avant dans le développement du jeu et une étape décisive pour les joueuses. »

« C’est grâce à la solidarité et à l’investissement que nous développons le jeu. »

« L’augmentation de 21 % des fonds du programme HatTrick pour le prochain cycle n’est ni de la charité, ni du clientélisme. C’est un effort supplémentaire dans un des plus grands programmes de développement du sport au monde afin de continuer de soutenir toutes les associations nationales à travers l’Europe. Nous investirons près d’un milliard d’euros dans le développement du jeu. »

« Il y a des enjeux de société bien plus importants que le football. »

« Nous devons contribuer à l’effort collectif qui s’impose pour faire face aux grands défis de ce siècle. Nous devons viser l’excellence. C’est la raison pour laquelle l’EURO 2024 sera placé sous le signe de la durabilité et du respect de l’environnement.

» Nous ne devrions jamais oublier que le football est un sport inclusif. Ouvert à toutes et à tous. En collaboration avec les associations et les clubs, nous devons sanctionner plus efficacement les coupables lorsqu’une joueuse ou un joueur aura été victime d’insultes à caractère raciste, homophobe ou sexiste lors des compétitions de l’UEFA. Le moment est peut-être venu de prendre des mesures plus fermes. »

« Il est rare qu’un dirigeant n’encaisse aucun but. »

« Malheureusement, contrairement aux gardiens, il est rare qu’un dirigeant n’encaisse aucun but. La copie parfaite n’existe pas [...] quelle que soit votre passion, quels que soient votre professionnalisme ou votre expérience. Il y a toujours des erreurs qui viennent ternir votre bilan, des erreurs que vous aimeriez pouvoir effacer. Je ne fais pas exception à la règle. L’UEFA ne fait pas exception. Nous commettons tous des erreurs. L’important est de les admettre pour ne pas les répéter. »

« Il faut savoir évoluer. »

« L’UEFA a su se réformer au cours de sa jeune histoire. Après d’intenses discussions avec les associations et avec l’ensemble des parties prenantes, nous apportons aujourd’hui notre pierre à l’édifice à travers des formats audacieux pour nos compétitions interclubs masculines dès 2024 ou de nouvelles structures pour la Nations League et pour les phases de qualification des compétitions masculines et féminines. »

« Nous ne sommes que de passage. »

« Le football existait avant nous et il existera après nous. Mais en attendant, tant que des responsabilités nous sont confiées, nous devons tout faire pour le protéger. Pour protéger les joueurs. Pour protéger le jeu. »