Aleksander Čeferin : le rôle unique du football dans la vie européenne
jeudi 1 décembre 2022
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Le président de l’UEFA s’est adressé aux ministres des Sports de l’Union européenne en soulignant la capacité du football d’unir les gens en ces temps de division et de crise.
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Le président de l’UEFA, Aleksander Čeferin, a rencontré les ministres des Sports des 27 États membres de l’Union européenne à Bruxelles mardi pour discuter de l’importance fondamentale de sport en général, et du football en particulier, pour les communautés de l’Europe entière à l’heure où nous affrontons les problèmes d’un monde en mutation.
Le président Čeferin a été invité à s’exprimer devant le Conseil des ministres des Sports de l’Union européenne (UE). À cette occasion, il a souligné l’importance de « l’unité, la détermination, la solidarité et la résilience » pour relever les défis auxquels la société européenne est confrontée.
C’est le gouvernement de la République tchèque, assurant actuellement la présidence de l’UE, qui l’a convié à cet événement, organisé à Prague la semaine dernière en présence du Premier ministre tchèque, Petr Fiala, et du président de l’Association de football de la République tchèque (FAČR), Peter Fousek. Durant cette séance, Petr Fiala a réitéré le soutien de son pays à l’UEFA et au modèle sportif européen, qui a été au centre des discussions d’hier.
Protéger le modèle sportif européen
Cette rencontre officielle entre le président de l’UEFA et les ministres des Sports de l’UE arrivait à point nommé, presque une année jour pour jour après l’adoption par les États membres de l’UE d’une résolution historique sur les principales caractéristiques du modèle sportif européen, le 30 novembre 2021. Aleksander Čeferin a félicité les États membres de l’UE pour la solidité et l’importance de cette résolution, dans laquelle ils déclarent ensemble qu’ils défendent les grandes lignes d’un modèle sportif européen, parmi lesquelles la structure pyramidale, le système ouvert de promotion et de relégation, l’approche en matière de sport de base et de solidarité, ainsi que le rôle du sport dans l’identité nationale et ses fonctions sociales et éducatives.
Dans un discours engagé, le président de l’UEFA a salué la réponse collective du football européen à la pandémie de COVID-19 et le large rejet de la « Super League » européenne, qu’il considère comme les preuves que l’UEFA et le football européen défendent des valeurs européennes fondamentales et jouent un rôle essentiel en attirant l’attention sur les droits humains, la préservation de l’environnement et les questions sociales.
« Le sport en général et le football en particulier ont le pouvoir d’unir : unir les foyers, unir le public dans les tribunes, unir nos communautés, unir nos nations et, bien entendu, unir notre continent, a-t-il déclaré.
Ensemble, en tant que partenaires européens – l’UE et ses États membres, l’UEFA et l’ensemble du secteur européen du sport –, nous ne considérons pas le sport comme un bien dont nous devons tirer profit. C’est bien plus que cela. Le sport fait partie de nos communautés ; il prend racine dans notre culture ; il est essentiel à la santé de nos enfants et de nos sociétés ; et il a ce pouvoir d’unité. »
L’UEFA et le football européen ont bénéficié d’un large soutien de la part des institutions de l’UE, des chefs d’État et des ministres européens, car c’est l’un des succès marquants du modèle sportif européen. Mariya Gabriel, commissaire européenne à l’innovation, la recherche, la culture, l’éducation, la jeunesse et le sport, a salué l’intervention du président Čeferin devant le Conseil et rappelé aux ministres de l’UE présents l’engagement durable de la Commission européenne en faveur du renforcement de ce modèle et du partenariat avec l’UEFA.
Des liens solides entre les partenaires européens
Le partenariat de longue date entre l’UEFA et l’UE a été récemment renouvelé et renforcé avec la signature d’un accord de coopération ambitieux ciblé sur les priorités de l’UE, dont la promotion du modèle sportif européen, le Pacte vert, l’Union de l’égalité et un style de vie sain pour tous.
« L’UEFA a été aux avant-postes de la campagne du respect dès le tout début, a ajouté Aleksander Čeferin. Ce n’est pas forcément évident pour tout le monde, car cet objectif semble normal pour nous, et nous le poursuivons naturellement.
» Notre combat contre la discrimination et nos programmes visant à encourager la diversité et l’inclusion sont intégrés à la quasi-totalité de nos règlements. Même nos procédures de candidature et nos critères relatifs à l’organisation d’événements majeurs sont conçus dans le but de garantir le respect de ces valeurs. Pourquoi nos efforts sont-ils aussi importants ? Parce que c’est notre devoir et notre responsabilité.
» Notre mission centrale est de développer et de mettre en place, avec nos associations membres, les ligues, les clubs, les entraîneurs, les joueurs et les supporters, des solutions durables qui puissent nourrir le modèle sportif européen.
» Je suis fier d’annoncer que le football européen figure parmi les grandes réussites de ce modèle, qui place la solidarité et la durabilité avant le profit et le pouvoir.
» Nous dépassons même les standards des organisations caritatives cinq étoiles en reversant plus de 95 % de nos recettes à ceux qui en ont besoin dans le monde du football. »
Le président de l’UEFA souligne que le modèle actuel sert les intérêts du plus grand nombre – et non d’une élite –, et établit une comparaison contrastée pour les ministres avec le projet avorté de « Super League » et ses partisans, dont le modèle est purement axé sur le divertissement commercial et sur le profit.
Pas d’ouverture sans unité
L’UEFA investit ses recettes provenant de l’EURO dans ses associations membres par l’intermédiaire du programme HatTrick, garantissant ainsi le développement du sport à tous les niveaux sur l’ensemble du continent.
Depuis 2004, HatTrick a réinjecté près de EUR 2,5 milliards dans le football européen, sans compter EUR 935 millions de financements spécifiques prévus entre 2024 et 2028.
« Nous comptons encore plus de membres que l’Union européenne, à savoir 55, a précisé M. Čeferin. Et nous avons tous un point commun : nous œuvrons ensemble pour préserver, promouvoir et développer le football sur le continent. Nous nous soutenons les uns les autres, et les crises récentes ont prouvé notre unité.
» Quelles que soient la taille et la richesse des associations et des clubs, qu’il s’agisse de football féminin ou masculin, élite ou amateur, chacune et chacun est accueilli et traité avec respect.
» Au cours des deux prochaines années, Chypre, l’Estonie, la Lituanie, Malte et la Roumanie organiseront des tournois féminins et masculins juniors à l’échelle européenne, comme la Slovaquie et l’Irlande l’ont fait récemment. Ces compétitions sont organisées à perte, mais l’objectif n’est ni le profit, ni le "divertissement".
» Plus de mille clubs ont participé aux compétitions interclubs de l’UEFA depuis leurs débuts. Leur participation par l’intermédiaire de nos membres assure le spectacle, donne un sens à l’ensemble du système, en commençant par les championnats nationaux, et apporte des avantages à nos sociétés et aux pays concernés.
» Telle est notre vision du football : un modèle qui serve les intérêts du plus grand nombre, et non d’une élite. Nous avons de belles ouvertures devant nous avec l’approche de l’EURO 2024 en Allemagne et de l’EURO féminin en 2025. Ces événements donnent une dynamique. Et notre sport représente le plus important mouvement social sur notre continent. Nous sommes prêts, nous sommes volontaires et nous sommes unis. »