Analyse des matches de l’UEFA Women’s Champions League
mardi 8 mars 2022
Résumé de l'article
La recherche de l’UEFA se penche sur les exigences physiques au cours de deux saisons de l’élite.
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Vos milieux excentrées sont-elles en mesure de réaliser 17 courses rapides à une moyenne de 28,4 km/h ? Vos défenseuses latérales sont-elles prêtes à investir 60 % de leurs sprints dans les phases de transition ? Vos défenseuses centrales (qui couvrent généralement moins de terrain que les autres joueuses de champ) sont-elles disposées à réaliser 84 % de leurs courses à vitesse élevée lorsque leur équipe n’a pas le ballon, et sont-elles capables de le faire ? L’équipe est-elle assez en forme pour se donner à fond en vue de marquer (ou d’éviter de prendre un but) dans les dernières minutes de jeu ?
Telles sont certaines des questions posées par l’analyse de l’UEFA sur les exigences physiques envers les joueuses des huit premières équipes lors des deux dernières saisons de l’UEFA Women’s Champions League. L’objectif est de proposer des critères de référence à celles et ceux qui participent au développement du football féminin.
Ce rapport vise à alimenter la recherche dans le football féminin, qui s’est accrue ces dernières années, avec des données approfondies sur les performances. À l’heure d’une évolution rapide des critères de performance, ce sujet revêt une importance encore plus grande. Les précédentes études menées sur les Coupe du monde féminine 2015 et 2019 ont révélé que, d’un tournoi final à l’autre, le nombre de courses à intensité élevée avait augmenté de 15 % et 29 %, respectivement, tandis qu’en UEFA Women’s Champions League, l’étude indique une hausse de 10 % des courses à intensité élevée au cours d’une même saison, même s’il faut tenir compte du fait que la pandémie a entravé de nombreux programmes de préparation au cours de la saison 2019/20.
Cette analyse de l’UEFA, qui est mise à la disposition non seulement des clubs de la Women’s Champions League, mais aussi des supporters, des joueuses et des entraîneurs, pour téléchargement et consultation gratuits, aborde la question sous différents angles, analysant notamment les exigences physiques liées aux différents postes. L’étude souligne que les milieux axiales se classent en tête en matière de distance parcourue, tandis que les exigences relatives aux zones de vitesse les plus élevées, elles, sont généralement supérieures pour les milieux excentrées, les défenseuses latérales et les attaquantes, un aspect qui peut être pris en compte lors de la conception des programmes et des séances d’entraînement. En moyenne par match, les joueuses excentrées effectuent 17 sprints à une vitesse moyenne de 28,4 km/h.
Le rapport confirme que les équipes couvrent davantage de distance sans le ballon, les transitions entre les phases offensive et défensive demandant généralement un travail à plus haute intensité, avec de plus grandes distances parcourues à des vitesses supérieures. L’utilité d’efforts intensifs sans le ballon a été illustrée par le VfL Wolfsburg lors de la finale 2020 de l’UEFA Women’s Champions League contre l’Olympique Lyonnais, lorsque seulement 35 % de la distance couverte à vitesse élevée l’a été lorsque le club allemand était en possession du ballon. L’un des changements les plus manifestes entre les éditions 2019/20 et 2020/21 a été que dans cette dernière, les sprints sans le ballon dans la zone de vitesse 5 ont augmenté de 30 %.
L’étude présente également une analyse détaillée des efforts à intensité maximale que les programmes d’entraînement de la condition physique doivent prendre en compte. Les données montrent une tendance pour les équipes à commencer sur les chapeaux de roue, puisqu’elles enregistrent des efforts à intensité maximale dans les huit premières minutes de jeu. Un schéma clair émerge en outre, qui met en lumière le fait que les exigences physiques lors des courses atteignent fréquemment un pic en début de deuxième période et entre la 86e minute et le coup de sifflet final, lorsque le résultat n’est pas encore tranché. Ces éléments nous invitent à réfléchir sur le recours stratégique aux remplaçantes et la nécessité de préparer les joueuses à produire des efforts à intensité maximale lorsqu’elles sont fatiguées. La difficulté réside dans la préparation de cet aspect à l’entraînement et dans son insertion à un moment optimal des cycles de repos et de récupération entre les matches.
Ce rapport offre une plongée fascinante dans les exigences physiques imposées aux joueuses qui évoluent au plus haut niveau du football. Connaître les exigences les plus élevées du football d’élite peut contribuer au développement d’exercices et de programmes d’entraînement spécifiques. À présent, celles et ceux qui cherchent des critères de référence dans le football féminin d’élite savent quel document consulter.