Calais c'est fou !

Six ans après sa finale surprise, le Calais RUFC bouscule de nouveau la hiérarchie en devenant, mercredi, le seul amateur en quarts de finale de la Coupe de France, dont ce club est un fameux spécialiste.

Les souvenirs reprennent vie
Le vent d'est, glacial, soufflait fort, mercredi soir sur le stade de la Libération, à Boulogne-sur-Mer, presque autant que la bise d'enthousiasme qui a permis à Calais de poursuivre son aventure au pays des merveilles. Vainqueur 1-0 en prolongation du Stade Brestois 29, le club nordiste redonne vie aux souvenirs de tout un terroir.

L'art de la Coupe
Le 7 mai 2000, le Calais de Ladislas Lozano, coach et employé des services espaces verts de la ville, s'inclinait 2-1 à la dernière minute en finale au Stade de France, devant 78 000 spectateurs (record dans l'histoire de la Coupe). Depuis, le CRUFC n'a pas quitté le Championnat de France amateur (CFA, 4e division) mais cultive l'art de la Coupe.

"Les gens attendent cela"
"Ici, dès le début de la saison, les gens attendent cela", déclarait l'ancien pro Djezon Boutoille, qui a rejoint le groupe cette saison. "Au début, nous jouons contre des clubs à notre portée, puis, peu à peu, l'excitation monte et cela finit avec des matches contre les pros comme Brest où l'ambiance est vraiment incroyable." Le signal est donné par la migration à Boulogne car le nouveau stade de Calais, qui devait être construit en 2005, ne sera pas livré avant 2008.

Calais transfiguré
Il y a six ans, l'AS Cannes tombait sur les bords de la Manche (1-1, 4-1 t.a.b.). Cette fois, ce fut au tour de Brest. Il y avait 0-0 à cinq minutes de la fin de la prolongation, quand Mathieu Hoguet s'élevait au-dessus de la défense bretonne pour propulser dans le but un centre botté par Boutoille. Pour une équipe qui se bat pour ne pas descendre et qui vient de remercier Albert Rust pour engager Thierry Goudet au poste d'entraîneur, égaliser était trop dur. En face, la troupe de Sylvain Jore était transfigurée par son avance. Elle résistait sans peine. "Cette équipe est allée au-delà d'elle-même", constatait Goudet. "Cette compétition la transcende."

"On va parler de Calais"
Sitôt le coup de sifflet final donné par Patrick Lhermitte, qui arbitrait déjà contre Cannes, les joueurs calaisiens fêtaient la victoire avec le public avant de faire la fête dans les vestiaires. "C'est beau le football", riait Jore. "On va parler de Calais dans les semaines à venir. C'est très important pour cette région."

Une région en pointe
Il y a un an, l'US Boulogne Côte d'Opale, autre club de CFA, atteignait les quarts de finale. Avec déjà le RC Lens, le LOSC Lille Métropole (Ligue 1) et l'US Valenciennes-Anzin (3e de la Ligue 2), le Nord-Pas de Calais est l'une des régions en pointe dans le pays. En repartant pour une épopée amateur, Calais couronne le travail et les ambitions des gens du Nord.

Bien entouré
Comme en 2000, Calais se présente au tirage (dimanche midi, matches les 11 et 12 avril), au milieu de six clubs de Ligue 1 parmi les plus prestigieux et les plus performants (Nantes, Olympique Lyonnais, Lille, Stade Rennais FC, Olympique de Marseille, Paris Saint-Germain FC) et un de Ligue 2 (Montpellier HSC). Il recevra, probablement à Lens, comme il y a six ans.

Le retour de Ribéry
"Je n'ai pas de préférence sur l'adversaire", dit Jore, "mais cela fait longtemps que l'on n'a pas vu Franck Ribéry ici, j'aimerais bien discuter avec lui pour les quarts." Le Boulonnais qui fait les beaux jours de Marseille n'a pas oublié ses origines. Ce serait une belle affiche.