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Le Pana de 71 honoré

"Il instillait de l’espoir", rappelle Antonis Antoniadis au sujet de Ferenc Puskás qui mena le Panathinaikos FC en finale de la C1 1971.

L'équipe du Panathinaikos de 1971 entoure la veuve de Ferenc Puskás
L'équipe du Panathinaikos de 1971 entoure la veuve de Ferenc Puskás ©www.pfla.hu - József Takács

Il y a 43 ans, un club amateur emmené par un ancien buteur de renom disputait le plus grand match du football de clubs européens : la finale de la Coupe des clubs champions européens, à Wembley.

Une exposition de trois semaines à l’Hôtel de Ville d’Athènes commémore l’équipe du Panathinaikos FC ayant atteint la finale de 1971 et son entraîneur, Ferenc Puskás. Les Verts s’inclinaient 2-0 à Wembley face à l’invincible AFC Ajax de l’époque mais les membres encore en vie de l’équipe étaient fiers de se réunir cette semaine pour assister à l’exposition et l’inauguration d’une plaque au stade du club pour marquer les exploits de cette équipe, qui remportait également deux titres de championne de Grèce.

Attaquant né à Budapest du tout-puissant Real Madrid CF de la fin des années 50 et des années 60, Puskás, qui s’est éteint en 2006, n’avait pas raccroché les crampons depuis longtemps lorsqu’il est arrivé à Athènes en 1970, après ses premiers pas d’entraîneur dans l’éphémère North American Soccer League (NASL) et en Espagne. Son impact sur ses troupes était immédiat et spectaculaire. "Il instillait de l’espoir en nous", se souvient le buteur Antonis Antoniadis. "Nous savions que c’était un grand footballeur et une star mondiale quand il est arrivé, mais nous ne nous attendions à rien d’autre."

"Nous espérions qu’il pourrait bâtir une équipe avec nous car il était certain que nous pourrions apprendre de lui comment gagner. Il ne nous disait rien dans le vestiaire avant les matches, il attendait juste de nous que nous nous préparions bien. Avant la finale de la Coupe d’Europe, il nous a simplement dit : 'Allez-y, jouez votre football et profitez du match !'"

Les équipes grecques sont habituées aux derniers stades des compétitions européennes de nos jours, mais en 1970, les clubs locaux avaient une faible réputation internationale, et alors que le football était populaire en Grèce, même les grands clubs étaient amateurs. C’était donc une grande nouveauté pour Antoniadis lorsque le grand Puskás l’a pris au sérieux.

"Je pensais qu’il plaisantait quand il m’a parlé pour la première fois et m’a interrogé sur mon mode de vie car il trouvait que j’étais un joueur très talentueux", a-t-il confié. "Au final, même si j’étais un footballeur amateur avec un travail dans l’assurance, je suis devenu le meilleur buteur de la Coupe d’Europe cette saison-là avec dix buts. J’allais au travail le matin avec ma tenue d’entraînement dans un petit sac puis j’allais directement à l’entraînement l’après-midi. Nous lui devons notre grand succès en 1971 car il nous a fait progresser mentalement, il a restauré de la foi dans notre esprit."

Lors de cette fameuse campagne, le Panathinaikos éliminait l’AS Jeunesse Esch et le ŠK Slovan Bratislava, sortait l’Everton FC aux buts à l’extérieur en quarts de finale puis se remettait d’une défaite 4-1 sur le terrain du FK Crvena zvezda pour atteindre la finale en s’imposant 3-0 à Athènes au retour. Antoniadis attribue ces succès au leadership de Puskás.

"Il nous disait toujours que les adversaires avaient deux jambes comme nous et qu’ils n’étaient que 11", rapporte l’ancien joueur de 68 ans. "Il croyait vraiment en nous et en nos capacités, et au final nous avons fait ce qu’il avait dit que nous étions capables de faire. Il était très aimé et ne sera jamais oublié ; il est dans notre esprit tous les jours."

L’exposition s’assure que, au moins pendant quelques semaines, les fans puissent avoir un peu plus de Puskás dans leurs vies. Parmi les objets exposés figurent les trois médailles de vainqueur de la Coupe d’Europe glanées par Puskás lors de son passage de neuf ans au Real ainsi que le maillot de l’Ajax porté par Johan Cruyff lors de la finale à Wembley. Les liens entre le Pana et la légende Puskás ont été renforcés lors d’un match de gala entre les moins de 17 ans du Panathinaikos et de la Ferenc Puskás Football Academy, auquel a assisté le premier ministre hongrois Viktor Orbán.

"(Le passage de Puskás au Panathinaikos) correspond au plus grand succès de sa carrière d’entraîneur", a-t-il expliqué. "De nos jours, tout est très internationalisé, mais ce n’était pas le cas à l’époque. C’était assez étrange qu’une star hongroise à Madrid vienne à Athènes aider le club à réaliser son plus grand exploit. Cela apporte une sorte de fierté aux Hongrois d’avoir fait partie d’un tel accomplissement."