Stades et sécurité, toujours liés
jeudi 2 septembre 2010
Résumé de l'article
La coopération était le mot clé lorsque l'on abordait les stratégies à mettre en place pour plus de sécurité dans les stades, dans une réunion organisée par l'UEFA et un groupe de réflexion de l'UE.
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"Notre principe fondamental est la sécurité d'abord", a expliqué Marc Timmer, responsable de l'UEFA pour les stades et la sécurité, soulignant ce message au sortir de la réunion sur la sécurité, à Vienne, en préambule au début des phases de groupes des compétitions de clubs de l'UEFA.
La conférence, qui est organisée chaque année par l'UEFA et le groupe de réflexion de l'Union européenne (UE) - le groupe paneuropéen de la sécurité dans le football et des experts en sécurité -, rassemblait des représentants de la police européenne et des agences gouvernementales, et des agents de sécurité des clubs participant aux compétitions de cette saison.
En plus de fournir des informations sur la sécurité des stades, elle a abordé les stratégies conçues pour la saison à venir dans le football de clubs international, avec des experts, y compris la ministre autrichienne de l'Intérieur, Maria Fekter, et son homologue belge, Annemie Turtelboom, présents sur place.
Il a été généralement convenu qu'afin d'assurer la sécurité lors des compétitions de football, les différents organismes concernés doivent travailler ensemble plutôt que séparément.
"Nous avons maintenant une coopération", a déclaré le vice-président de l'UEFA Joseph Mifsud. "Organes politiques, UEFA, police et organisateurs au niveau local et européen ne sont plus des structures cloisonnées". Ce ne fut pas toujours le cas, comme Marc Timmer l'a souligné : "Il y a des années, la police et les clubs organisaient des conférences distinctes".
Une caractéristique de la réunion a été une série d'ateliers au cours desquels les participants ont discuté des sujets tels que le rôle des supporteurs, une approche intégrée de la coopération internationale, de la gestion de la sécurité et de la planification d'urgence.
Malheureusement, les raisons qui motivent à mettre davantage l'accent sur la sécurité sont venues du drame du Heysel il y a 25 ans (39 morts). "Quand c'est arrivé, je faisais mes premiers pas à l'UEFA", a déclaré le Dr Mifsud. "Soudain, nous avons tous commencé à comprendre que nous devions faire quelque chose."
"Nous devons faire tout notre possible pour éviter une catastrophe comme ça", a ajouté Mme Turtelboom, dont le pays a été profondément touché par la catastrophe. "Je suis sûre que la situation actuelle est bien meilleure que la situation il y a 25 ans, mais nous ne pouvons pas exclure qu'une telle tragédie se reproduise."
Selon Mme Turtelboom, plusieurs leçons ont été apprises depuis : la nécessité d'une infrastructure de sécurité, un système intégré de billetterie et une bonne communication entre les divers services d'urgence.
"Plus de 98 % des visiteurs du stade ne sont pas des hooligans - nous devons protéger les fans", a déclaré la ministre belge de l'Intérieur. "Nous ne devons pas penser négativement, la plupart des fans veulent profiter de football", a ajouté le Dr Mifsud. "Les stades devraient être occupés par des gens qui veulent voir un spectacle. Le football représente la société et seule une petite minorité est animée de mauvaises intentions."
"La sécurité doit être assurée pour tous, dans et hors des stades, et pour les personnes qui ne sont pas fans de football aussi", a déclaré Mme Fekter, qui partage les connaissances qu'elle a pu amasser à l'UEFA EURO 2008 avec les coorganisateurs de l'UEFA EURO 2012 (Pologne et Ukraine).
La ministre autrichienne de l'Intérieur a également salué les efforts entrepris par la Belgique, qui détient actuellement la présidence de l'UE. "Les innovations en matière de sécurité des stades, les voies d'évacuation, la prévention des incendies, etc. - tout cela a été amené par les Belges", a-t-elle salué.
Un projet de loi qui a aidé la cause de la sécurité dans les stades a été le traité de Prüm, qui s'est avéré extrêmement bénéfique dans le domaine de la coopération policière transfrontalière. Depuis, le traité est devenu partie intégrante du droit de l'Union européenne, les accords bilatéraux ne sont plus requis pour chaque évènement international. "La police et les fans, ce n'est pas une contradiction", a déclaré Fekter.
La hausse continue de la fréquentation des femmes a été un autre sujet. "Nous ne voulons pas que les stades soient dominés par les hommes", a déclaré le Dr Mifsud. "Nous voulons qu'ils soient également remplis d'enfants et de femmes. À l'avenir, 50 % des visiteurs dans les stades seront des femmes."