"L'instant décisif" de Van der Sar

Le gardien du Manchester United FC Edwin van der Sar a finalement pu fêter un "moment décisif" dans sa carrière en offrant la Champions League à son club en stoppant de dernier tir au but de Nicolas Anelka, en finale, mercredi à Moscou.

"Etre un héros"
Le gardien de 37 ans a connu les affres de la défaite dans cet exercice en 1996, déjà en finale, contre la Juventus, avec l'AFC Ajax, puis en Coupe du Monde de la FIFA 1998 et à l'UEFA UEFA EURO 2000™ avec les Pays-Bas. Avant cette finale, il n'avait jamais connu le succès dans les tirs au but. "On ne voulait pas vraiment en arriver là mais quand le moment arrive, vous vous dites que vous pouvez être un héros", a-t-il déclaré. "C'est l'un des avantages d'avoir une longue carrière. J'ai remporté une finale en 1995 avec l'Ajax et j'ai perdu la suivante. Je sais combien c'est dur. C'est bien que ce soit maintenant mon tour."

Glissades
Cette joie, Van der Sar ne l'aurait pas au fond du coeur si, un peu avant le tir loupé d'Anelka, le capitaine de Chelsea John Terry n'avait pas placé sa balle de match sur le poteau. "On a eu un peu de chance sur ce coup mais il faut aussi reconnaître que le but que nous encaissons était un peu casquette. Comme Terry, j'ai glissé sur mes appuis. La vie, comme un match de foot peut se jouer sur de petites choses. Les tirs au but, c'est une histoire de qualité de frappe. Vous ne pouvez qu'espérer en attraper un."

"Que du bonheur"
Sur le tir au but du Français qu'il retrouvera à l'UEFA EURO 2008™ le 13 juin, Van der Sar avait peu de mots : "C'est grand. Vous la voyez arriver, vous la repoussez et vous vous relevez. Le match est fini. Ces deux ou trois secondes sont à vous. Vous levez les bras et tout vous traverse l'esprit. Vos coéquipiers courent vers vous et ce n'est que du bonheur. Mais j'en ai tout de même encaissé cinq, en touchant celui d'Ashley Cole."

Pour la neuvième fois
La rencontre du Luzhniki est la neuvième finale de Coupe des champions qui se joue aux tirs au but. "Durant toute ma carrière, j'ai cherché l'instant décisif comme celui de ce match. Gagner c'est toujours beau mais gagner en étant dans l'instant décisif..." Van der Sar se souvenait alors de son compatriote Hans van Breukelen qui, comme lui, il y a 20 ans, faisait triompher le PSV en arrêtant le dernier tir au but face au SL Benfica. "Je dois aussi remercier Alex Ferguson de m'avoir fait venir à 34 ans. On a cette Champions League maintenant et ce n'est pas fini."