« Pour les homosexuels, jouer au football devrait aller de soi »
mardi 19 décembre 2017
Résumé de l'article
« Les footballeurs gays ne devraient pas avoir l'impression de ne pas pouvoir jouer et de ne pas être les bienvenus. Il ne devraient pas…. » ─ Liam Davis, un footballeur anglais.
Contenu médias de l'article
Corps de l'article
Chaque mois, dans le cadre de sa campagne #Equal Game, l’UEFA dresse le portrait d’un joueur ou d’une joueuse provenant de l’une de ses 55 associations membres. Cette personne illustre le fait que le handicap, la religion, l’orientation sexuelle, le genre et l’origine ethnique ne constituent un frein ni à la pratique du football, ni à l’intérêt pour ce sport.
Liam Davis incarne les valeurs fondamentales qui sous-tendent la campagne #EqualGame de l'UEFA en faveur de la diversité, de l'inclusion et de l'accessibilité dans le football : chacun a le droit de profiter du football, quels que soient son identité et son pays d'origine.
Âgé de 27 ans, Liam joue au poste de milieu de terrain pour Cleethorpes Town, un club du comté de Lincolnshire, en Angleterre, et il est le premier joueur ouvertement homosexuel à avoir joué dans le stade mythique de Wembley.
Faire son coming out peut comporter des défis personnels, professionnels et sociaux difficiles. Mais Liam n'a jamais regretté cette démarche, ni dans sa vie quotidienne, ni dans sa vie de footballeur. « Je ne pense jamais à mon orientation sexuelle quand je joue au football. Ballon, but, match. Juste du football. »
Liam a révélé son homosexualité à l'âge de 18 ans, d'abord à sa famille, puis à ses amis. « J’ai jugé que le moment était opportun. Quand je me rappelle où j'en étais à l'époque, c'était le moment idéal pour le faire. »
Toute crainte d'être marginalisé s’est avérée infondée : « Il y a eu très peu de questions, les gens ne m’ont pas tourné le dos ou fait des choses similaires. La vie a continué comme avant. » La compréhension et le soutien de sa famille l'ont encouragé à poursuivre dans cette voie.
Il a reçu un soutien admirable de la part de Cleethorpes Town, un club communautaire, et d'ailleurs durant son parcours footballistique. « Je n'ai jamais eu de problèmes dans aucun club où j'ai été », explique-t-il. Mes coéquipiers, la direction et les supporters ont toujours été à mes côtés. Je n'ai eu que des expériences positives. »
« C'est génial que le club vous soutienne aussi, car je ne pouvais pas imaginer à quoi cela ressemblerait s'il ne le faisait pas. Vous auriez l'impression que personne n'est là pour vous, et que vous êtes à nouveau tout seul. Ça ne servirait à rien de jouer. »
L'esprit d'équipe que Liam apprécie tant dans le football s'applique également à sa vie à Cleethorpes, une station balnéaire sur la côte anglaise de la mer du Nord. Il décrit cette station comme « une jolie petite ville. Les gens sont très soudés. Tout le monde vous salue dans la rue. »
Quelles ont été les réactions à son coming out ? « Personne n'a été surpris ou choqué. Ça n'avait pas vraiment d'importance pour personne. »
Dans la vie de Liam, le football a joué un rôle formateur depuis son enfance à Waltham, un village du Lincolnshire. « Le football m'a toujours fait du bien. Il y avait toujours un ballon devant la maison. Quand je n'avais rien à faire, je sentais le besoin de taper dans un ballon. »
En tant que junior, il avait assez de talent pour jouer quelque temps au sein du club voisin de l’English Football League Grimsby Town. Aujourd'hui, à côté de ses activités footballistiques, il dirige avec son partenaire un restaurant populaire à Cleethorpes. Son attitude ouverte et chaleureuse est aussi appréciée de ses clients et employés que de ses coéquipiers.
Liam a été victime d'abus homophobes sur le terrain. Suite à la dénonciation de son club, le joueur adverse auteur de ces abus a été suspendu pour cinq matches. Mais il pense que le vent tourne petit à petit : «J’ai l’impression que l'attitude des gens envers les comportements homophobes est en train de changer. Plus il y a de gens qui y réagissent, moins cela se produira souvent. Si un joueur est suspendu pour cinq matches, il ne recommencera pas. »
Le président de l'UEFA, Aleksander Čeferin, est très clair quant à la position de l'UEFA sur cette question : « L'UEFA condamne toutes les formes de discrimination fondées sur l'orientation sexuelle d'une personne.
Nous ne tolérons aucun comportement homophobe, raciste ou sexiste, et nous défendrons toujours des valeurs telles que la diversité, l'égalité des sexes et l'inclusion sociale. »
En mai dernier, le plus beau jour dans la carrière de Liam jusqu'à présent a été quand il a disputé avec le Cleethorpes Town la finale du FA Vase au stade de Wembley. L'incroyable sensation d'avoir joué dans ce temple du football anglais lui a permis de surmonter rapidement la défaite finale contre les South Shields.
« C'était le plus beau jour, indépendamment du résultat. C'est l’expérience la plus passionnante qu'un joueur de football puisse faire. » En tant que premier joueur ouvertement homosexuel sur la pelouse de Wembley, elle a été associée à des émotions supplémentaires pour lui.
« Quand vous voyez les réactions que vous suscitez dans les médias sociaux, de la part de gens que vous n'avez jamais rencontrés, de gens qui disent les choses les plus gentilles et comment ça les a changés... « Si Liam peut le faire, alors pourquoi devrait-il y avoir un problème ? Vous avez eu un [impact] positif sur les autres, sur la façon dont ils vous ont perçu et dont ils se perçoivent – c'est un sentiment agréable... »
Liam soutient la campagne de l'UEFA #EqualGame et les valeurs essentielles qu'elle prône. « Dans le football, tout le monde est égal », insiste-t-il. Personne ne devrait être stigmatisé pour son homosexualité. Le football est là pour tous ceux qui aiment ce sport, que ce soit en tant que joueur ou spectateur. Rien ne devrait vous arrêter. »
Et ses conseils à d'autres jeunes footballeurs gays? « Soyez vous-même, quel que soit votre niveau et votre niveau de jeu. Ne vous inquiétez pas trop. »
« Ne pensez jamais que vous devez vous présenter comme un joueur de football gay. Vous êtes juste un footballeur. Un coéquipier. Si l'entraîneur veut vous faire jouer, vous jouez. Ce que vous faites en dehors du terrain est votre affaire. C’est votre vie, le football n'en est qu'une partie. »