Staubli : la finale, le "fruit de tous les efforts"
samedi 5 août 2017
Résumé de l'article
L'arbitre suisse Esther Staubli s'est entretenue avec UEFA.com à la veille de diriger la finale de l'EURO féminin 2017.
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La finale de l'EURO féminin de l'UEFA 2017, dimanche, devrait être un moment inoubliable pour les joueuses des deux équipes, et tout aussi mémorable pour Esther Staubli. Nommée arbitre de la finale entre les Pays-Bas et le Danemark à Enschede, la Suisse de 37 ans savoure cette occasion.
À la veille du match, elle s'est entretenue avec UEFA.com pour parler de ses sentiments, de son accession au sommet de sa profession malgré les difficultés.
Esther Staubli arbitrera la finale
UEFA.com : Félicitations pour votre nomination en finale de l'EURO féminin. Quel est votre sentiment ?
Esther Staubli : C'est vraiment incroyable. Je me souviens que j'avais dit que c'était un honneur d'avoir la finale de la Champions League [féminine de l'UEFA 2015] et encore une fois, c'est un très grand honneur d'avoir cette finale. C'est le fruit de tous les efforts que j'ai pu faire depuis des années, tous ces entraînements. Je pense que je réaliserai vraiment lundi, quand je rentrerai chez moi.
Quel âge aviez-vous quand vous avez commencé à arbitrer ?
J'avais 21 ans. J'étais joueuse dans la plus haute division suisse féminine, mais je savais que je n'étais pas suffisamment talentueuse pour jouer en équipe nationale. J'ai donc cherché un nouveau défi dans le foot, car le foot est vraiment ma passion. J'ai trouvé la solution : je suis devenue arbitre. Je prends beaucoup de plaisir et pour moi, chaque match est un nouveau défi.
L'arbitrage est-il votre métier ?
Non, en Suisse c'est impossible de vivre de l'arbitrage. Je suis prof dans une école d'agriculture. J'enseigne à des élèves de 16 à 20 ans comment traire une vache et nourrir les cochons.
Vous êtes-vous déjà blessée et comment évitez-vous les blessures ?
Lors de mon premier tournoi, en Allemagne en 2011 [à la Coupe du Monde Féminine de la FIFA], j'ai souffert d'une facture de fatigue. J'ai dû rentrer chez moi après une semaine et j'ai été sur la touche pendant six semaines. Je me suis sans doute blessée avant le tournoi car je m'entraînais trop. Ce fut l'un des moments les plus durs de ma carrière d'arbitre. J'ai dû apprendre à m'entraîner différemment, à bien récupérer, à faire du vélo et à ne pas toujours courir.
Une blessure, ce n'est pas que ça. Quand vous rentrez chez vous après une semaine lors de votre premier tournoi, vous touchez le fond, mais il faut se relever. Ça vous rend plus fort. Mentalement, c'était difficile de se retrouver la concentration. Il faut se dire : "Je veux refaire cet effort."
Qu'est-ce que le mot 'respect' signifie pour vous ?
J'essaie toujours de traiter les gens comme j'aimerais qu'ils me traitent. C'est ça le respect, pour moi.
Avez-vous un message à faire passer aux filles qui aimeraient devenir arbitres ?
Je recommande l'arbitrage à toutes les filles. C'est l'une des meilleures écoles de la vie : vous gérez des gens, c'est très intéressant. Les points positifs sont bien plus nombreux que les points négatifs.