Pfaff, de la caravane à la célébrité
mardi 3 décembre 2013
Résumé de l'article
Alors que Jean-Marie Pfaff fête ses 60 ans, retour sur une vie débutée dans une caravane avant de connaître la gloire grâce à ses talents de gardien.
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Jean-Marie Pfaff est une figure du football belge. Gardien des Diables rouges à leur grande époque, il a également fait le bonheur du FC Bayern München et a été surnommé "El Simpático". La retraite n'a rien changé de sa popularité puisqu'il est engagé dans plusieurs actions caritatives ainsi que dans une émission de téléréalité sur sa famille, De Pfaffs. Mais ce ne fut pas toujours le cas. Les origines de Pfaff, il y a 60 ans, ne peuvent être plus modestes.
"Jusqu'à mon mariage, j'ai vécu dans une caravane", se souvient-il de ses années dans la petite ville flamande de Lebbeke. "Les gens qui vivent dans des caravanes sont fantastiques. On vivait heureux avec mes frères et sœurs (11 au total). Ces gens-là cherchent le contact avec les autres, ils sont très sociables. Un peu de confort, de l'amour, de l'amitié, travailler ensemble, vivre ensemble, jouer ensemble, prendre soin les uns des autres, on était une grande famille."
Mais la disparition de son père Honoré, marchand de tapis, alors que Jean-Marie n'avait que 11 ans, a gâché l'image qu'il avait de la vie, mais il a fait une promesse : il serait un bon gardien. Et il a travaillé dur. Il travaillait à la poste tout en étant employé à l'usine de tissage, puis, à l'âge de 18 ans, il s'est révélé au KSK Beveren. "Au départ, c'était un hobby, j'avais toujours mon travail", explique-t-il. "Tous les jours, je faisais Beveren-Sint-Niklaas en vélo, par tous les temps." Un trajet de 25 km aller-retour.
Puis il se marie avec Carmen en 1974, et ensemble, ils ouvrent un magasin de sport alors qu'il devient le gardien numéro un de Beveren. Il devient très vite irremplaçable, menant le club au titre de champion et remportant la coupe, avant d'être nommé Joueur belge de l'année en 1978. Il était alors le portier numéro un de la Belgique après ses débuts en 1976. C'est même lui qui est dans les buts quatre ans plus tard au Championnat d'Europe de l'UEFA lorsque l'Allemand Horst Hrubesch barre la route au succès belge en finale.
En 1982, Pfaff quitte Beveren pour le Bayern, un pas de géant en matière de football. Ses débuts en Bundesliga sont un fiasco : défaite 1-0 au SV Werder Bremen, but contre son camp de Pfaff. Cela ne pouvait qu'aller mieux, et ce fut le cas. Ses arrêts spectaculaires et sa manière de parler avec son accent en font la coqueluche des supporters. Pour eux, il est le nouveau Sepp Maier.
Il remportait trois titres de champion en Bundesliga avec les Bavarois, s'inclinait en finale de la Coupe des clubs champions européens 1987 face au FC Porto, mais c'est lors de la Coupe du Monde de la FIFA 1986 que Pfaff gagnait sa place parmi les légendes du football. Il était invincible, mettant un terme aux ambitions espagnoles à l'issue de la séance de tirs au but en quarts de finale avant de buter sur l'Argentine inspirée par Diego Maradona. La Belgique réservait un chaleureux accueil à ses héros, 10 000 personnes se pressant sur la Grand-Place de Bruxelles à leur retour.
Pfaff rentrait du Mexique avec un nouveau surnom, 'El Simpático' (Le sympathique), en hommage à son sourire et au clin d'œil dont il était friand. Il quittait le Bayern en 1988, poursuivant sa carrière au K. Lierse SK et au Trabzonspor AŞ avant de raccrocher les gants à l'âge de 36 ans. Il devenait brièvement entraîneur mais trouvait rapidement un terrain beaucoup plus adapté à sa personnalité volubile grâce aux actions caritatives et en tant que star de De Pfaffs, un programme de téléréalité qui a diffusé pendant dix ans des images de la villa de Pfaff à Brasschaat, près d'Anvers.
Si Jean-Marie, Carmen, leurs trois filles et leurs petits-enfants n'ont plus besoin d'être présentés en Belgique, les prouesses de Pfaff dans les buts resteront longtemps dans les mémoires. Mais il n'a pas oublié ses humbles débuts. "Ce que j'ai réussi au Bayern, avec l'équipe nationale de Belgique, au Mexique, je l'ai réussi grâce à mes efforts", a-t-il expliqué. "Je voulais progresser tout le temps, être le meilleur."