Solskjær, dans la peau de l'entraîneur

Il reste encore trois mois avant que la nouvelle saison ne commence en Norvège, et déjà l'impatience se fait sentir avant cette campagne 2011.

Le retour d'Ole Gunnar Solskjær au poste d'entraîneur du Molde FK a boosté les ventes d'abonnements au Molde Stadion et apporte un intérêt nouveau dans un championnat toujours dominé par le Rosenborg BK. Solskjær (37 ans) a commencé son premier mandat d'entraîneur lundi et, fort de son succès au Manchester United FC, il n'est pas étonnant de le voir viser déjà un titre. "Je rentre d'Angleterre pour gagner l'Eliteserien. Je suis sûr qu'on pourra y arriver pendant mes années au club", a-t-il déclaré.

Solskjær a quitté Molde en 1996 et s'est retrouvé chez lui à Old Trafford, devenant un héros pour tous les fans de United grâce à son but décisif en finale de l'UEFA Champions League 1999. Une blessure l'a contraint à prendre sa retraite après un sixième titre de champion d'Angleterre en 2007, et c'est lui qui était en charge de la réserve de Manchester depuis 2008, jusqu'à ce que Molde le contacte.

Travailler aux côtés de Sir Alex Ferguson est visiblement très bénéfique pour un jeune entraîneur qui fait ses premiers pas à ce poste. "Il est juste incroyable à regarder... Je pense que c’est juste l’enthousiasme, le désir de toujours vouloir tirer le meilleur de vous. Toujours cette culture de la gagne... Quand l'équipe a du mal, tu as perdu un ou deux matches, il ne panique jamais", a expliqué Solskjær à UEFA.com.

"Il croit en ses joueurs, en le système, car il fait confiance à son staff et à son propre jugement. On n'acquiert ça que par expérience. Cela a été une période très très bénéfique. Il est fantastique pour motiver ses troupes, il sait gérer les hommes, je pense qu'il sait si bien gérer les superstars. J'ai beaucoup appris de lui durant ces dernières 14 années et demi."

Sa chance à United
L'appétit vorace de Sir Alex pour le travail a certainement déteint sur son jeune protégé. "J’ai promis à ma femme que nous reviendrions à une vie normale lorsque j’arrêterais de jouer, j’ai donc dû prendre ma retraite et le manager m’a offert du travail au bout de 20 secondes", se souvient Solskjær. "J’ai dit : 'Je ne peux plus jouer' et il m’a répondu :'Ne t’inquiète pas, tu as été fantastique, tu as vécu une grande carrière, pourquoi ne rejoindrais-tu pas mon staff technique ?' et 20 secondes après avoir pris ma retraite, j’avais du travail donc... j’ai pensé que c’était une bonne opportunité, que ce serait fantastique de venir travailler avec lui tous les jours."

Solskjær peut aussi s'appuyer sur son expérience de travail avec Egil Olsen.  Le buteur norvégien était dans l'équipe d'Olsen qui a battu le Brésil lors de la Coupe du Monde de la FIFA 1998, et comme avec Sir Alex, il est impressionné par sa capacité à retirer le meilleur de ses joueurs.

"Egil est fantastique pour motiver ses joueurs et leur faire croire qu'ils peuvent y arriver. Sa manière de gérer une équipe est différente de tous les autres entraîneurs. Il est très excentrique, très direct : 'Si tu fais ça, ça ira, mais si tu fais ça, tu n'as aucune chance'. Il est très précis."

Solskjær n'est pas le seul ancien international norvégien à bénéficier de l'expertise d'Olsen. Ståle Solbakken, qui a joué en équipe nationale avec Solskjær et qui remplacera Olsen au poste de sélectionneur en 2012, connaît une superbe saison à la tête du FC København.

Les conseils de Solbakken
"Je pense qu’il doit s’adapter, il n’entraîne pas Ryan Giggs ou Paul Scholes, il doit à sa façon être plus patient avec ses joueurs qui n’ont pas eu les mêmes capacités techniques et tactiques mais je pense qu’il sait tout ça. Je pense qu’il devra laisser du temps aux joueurs", a déclaré Solbakken à UEFA.com.

"Il est tel que je le connais en équipe nationale, il a une grande intelligence footballistique, il a les pieds sur terre dans toutes ses actions, il a probablement eu le meilleur mentor possible avec Ferguson. Il a été un grand joueur", a ajouté Solbakken.

"Il sait comment les joueurs pensent et je crois que si l’on assemble tout ça et que l’on se souvient que l’on subi la plus forte pression possible en jouant à Manchester United, je pense qu’il a un bel avenir devant lui dans le domaine du coaching." Les fans de Molde ne pourraient être plus d'accord.