Montceau, c'est beau !
jeudi 1 mars 2007
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Coupe de France : Deuxième club de 4e division française à accéder aux demi-finales de la Coupe de France, Montceau Bourgogne savoure un exploit historique. Lens cherche une explication.
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Deuxième club de 4e division française à accéder aux demi-finales de la Coupe de France, le FC Montceau Bourgogne savoure un exploit historique. Battu par cet épatant Petit Poucet à Gueugnon (1-0), le RC Lens cherche une explication avant le retour de la Coupe UEFA.
Première depuis Calais
Créée en 1917, la Coupe de France n'a connu que deux fois pareil événement. La première remonte à 1999/00 quand le Calais RUFC éliminait le le RC Strasbourg 2-1 en quart de finale. La formation dirigée par Ladislas Lozano, qui se signale régulièrement depuis en Coupe, atteignait ensuite la finale perdue contre le FC Nantes Atlantique (2-1). Montceau, qui occupe la 15e place du Groupe B du Championnat de France amateur, semble courir dans les traces du club calaisien.
Martyrisés
Mercredi soir, les coéquipiers de Martial Beaucaire ont maîtrisé voire martyrisé et assurément humilié l'actuel dauphin de l'Olympique Lyonnais en Ligue 1. Car le penalty transformé par Christophe Alidor, un ancien du centre de formation de l'AS Saint-Etienne (79e minute), ne fut pas la seule occasion des Moncelliens. Un poteau et une série d'arrêts de Sébastien Chabbert, aligné à la place de Charles Itandje, ont rendu la plus grande surprise de la saison en Coupe presque logique.
"Par-dessus la jambe"
"C'est la victoire de l'envie et du plaisir", a déclaré le capitaine et vétéran rouge et blanc. "Lens nous a pris par-dessus la jambe. Mais c'est un sentiment compréhensible. Lors de notre premier tour (en octobre 2006, il y eu huit autres qualifications depuis), face à une équipe moins forte que nous, nous étions à 2-2 à un quart d'heure de la fin et ce fut très dur de passer. Quand on vient d'en haut, on a tendance à oublier que tout joueur de football entre sur le terrain pour gagner."
Ambiance survoltée
Il en résulte que l'ambiance dans les travées du stade Jean Laville, où évolue habituellement le FC Gueugnon, n'a probablement jamais été aussi survoltée. Même lorsque le club résident atteignait les demi-finales de la Coupe de la Ligue en battant Strasbourg, le 19 février 2000, avant de remporter la compétition. Après tout on était là entre clubs pros.
A la peine en championnat
Ce qui s'est passé entre les deux équipes que 118 places séparent dans la hiérarchie du football français est autrement plus inhabituel. "Jamais je n'aurais pensé que Montceau puisse atteindre ce niveau", déclarait l'entraîneur-défenseur Yannick Chandioux. Une telle performance était d'autant plus imprévisible que depuis la qualification aux tirs au but face au FC Girondins de Bordeaux, au tour précédent (1-1, 9-8), Montceau n'a pas gagné un seul match dans son Championnat.
"Rien n'a marché"
"Je suis à la tête de cette équipe depuis deux ans et demi", déclarait l'entraîneur artésien Francis Gillot. "Je ne l'ai jamais vu aussi mal jouer. Rien n'a marché, ni physiquement, ni tactiquement. Si on joue comme ça ce week-end contre (l'Olympique de) Marseille (27e journée de Ligue 1), on en prend trois dans le premier quart d'heure." Les joueurs du Racing, qui possède un budget 120 fois plus élevé que celui de leur vainqueur, ne se sont pas attardés sur leur prestation. Certains ont évoqué une faute professionnelle, d'autres ont rendu hommage à leur adversaire. Il faudra se reprendre, jeudi 8 mars, en 8e de finale aller de la Coupe UEFA, face au Bayer 04 Leverkusen.
Comme le PSG
"Ils ont joué comme il le fallait. Nous ne sommes par parvenus à sortir du piège", a déclaré l'arrière Patrick Barul. A l'image du Paris Saint-Germain FC, l'autre équipe européenne qui était encore engagée en Coupe de France et qui s'est inclinée mercredi, le turn-over imposé par l'entraîneur n'a pas eu l'effet escompté. Plusieurs titulaires étaient absents à Lens (Vitorino Hilton, Eric Carrière et Yohan Demont n'ont pas fait le déplacement). Chabbert, hormis sa faute sur Yoan Bon qui a provoqué le penalty, est le remplaçant qui s'en est le mieux sorti.
Pourquoi pas le SDF ?
Tous seront donc spectateurs, le 17 ou le 18 avril pour une demi-finale face au FC Sochaux-Montbéliard, au FC Nantes Atlantique ou à Marseille, à Jean Laville. Avant peut-être la consécration au Stade de France, et un autre exploit, encore plus retentissant, en cas de victoire finale à Saint-Denis.