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Ce que laisse Barthez

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Le meilleur gardien français de l'histoire s'en va après avoir fait évoluer son poste de manière significative.

Meilleur gardien français de l'histoire, Fabien Barthez s'en est allé jeudi après avoir fait évoluer son poste de manière significative.

Un palmarès impressionnant
Au travers de quinze ans de carrière dont douze en équipe nationale (87 sélections), la France retiendra avant tout de son Divin chauve qu'il était entre les poteaux lors des titres majeurs des dernières années : la Coupe du Monde de la FIFA 1998 et l'UEFA EURO 2000™. Il y eut aussi la première UEFA Champions League avec l'Olympique de Marseille et quatre championnats, deux en France avec l'AS Monaco FC et deux en Angleterre avec le Manchester United FC.

"Un précurseur"
La caste des gardiens voit en lui plus que ce palmarès qui place l'enfant de Lavelanet (dans le sud-ouest de la France) au-dessus des grands joueurs gantés hexagonaux comme René Vignal, Julien Darui, Marcel Aubour ou plus récemment Joël Bats et Bernard Lama. "Barthez a été un précurseur", selon son ami, maître et ancien gardien Elie Baup.

Il réinvente le jeu au pied
En 1992, la règle de la passe au gardien entrait en vigueur. Barthez, 20 ans, est le premier à la mettre à profit en travaillant son jeu au pied au poste d'avant-centre à l'entraînement. "Il fut le premier à atteindre un tel niveau dans le champ", déclare Baup. Sauf une condition physique qui ne lui a jamais permis d'aligner les accélérations, le gaucher aurait sans doute pu jouer à très bon niveau en attaque. L'une des propositions qui lui ont été faites récemment concernait d'ailleurs ce profil dans un club amateur de Toulouse, la région où il voulait finir sa carrière.

Comme un apnéiste
"Il m'a beaucoup apporté au plan mental", considère de son côté Cédric Carrasso, qui lui succède à l'Olympique de Marseille après avoir été son concurrent la saison dernière. "Dans la préparation des matches, il est irréprochable." "Je suis un peu comme ces gars qui font de l'apnée", confiait récemment Barthez. "Il paraît qu'ils n'entendent et ne voient plus rien autour d'eux pour se concentrer sur leur but. Je suis un peu comme cela quand j'entre sur le terrain."

Seule compte la victoire
Les hourras, les sifflets, dont ceux sont tombés sur lui lors de son dernier match au Stade de France avec les Bleus le 1er mars (1-2 contre la Slovaquie), Barthez ne les a jamais calculés. "La seule chose qui compte est de gagner le match, d'avoir son adversaire dans les règles", dit-il. A ce poste où le filet est loin d'être une protection, où l'erreur se projette derechef au marquoir, le mental est primordial.

La concentration décontractée
Barthez était capable de faire abstraction de toute pression. Jusqu'à se marrer franchement entre la prolongation et les tirs au but en quart de finale de la Coupe du Monde 1998 face à l'Italie (0-0 4-3, t.a.b.), tandis que le pays entier était pendu à ses parades. "Je ne me rends pas bien compte de tout ce que je vais laisser", dit-il. "Je suis là-dedans depuis que je suis né. Tout cela m'a semblé normal".

Jeune et performant
Le doute ne semble pas exister chez Barthez, c'est bien cette qualité qui en fit un goal révolutionnaire. "Avec lui, les clubs ont de nouveau fait confiance aux jeunes", dit Baup. "Avant, il fallait avoir 25 ou 26 ans pour accéder au plus haut niveau." A 21, Barthez, avait déjà remporté la Champions League. "Ce rajeunissement que j'ai pu personnifier, ce fut la meilleure chose pour le poste", convient le retraité.

La victoire à la française
Cette façon de vivre au présent, de jouer sans se poser de question et surtout la victoire, conquise avec la génération Zidane, influence aujourd'hui toute la formation française. Barthez espérait "une grande aventure". "Pour rendre ce que le football m'a donné". Son attitude de joueur sur le terrain est déjà une leçon.

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