Fin de parcours pour Barthez

Sans club depuis la finale de la Coupe du Monde de la FIFA et aux prises avec des tracas familiaux, le plus grand gardien de l'histoire du football français Fabien Barthez a mis un terme à sa carrière jeudi soir.

"J'arrête"
Alors qu'il avait indiqué cet été qu'il était à la recherche d'un club et qu'il n'abandonnait pas l'équipe de France, Barthez s'est résolu, à 35 ans, à tourner la page de sa carrière de footballeur. "Je vais continuer à prendre du plaisir comme je le fais depuis que j'ai quinze ans, mais ce ne sera plus sur le terrain. J'arrête", a déclaré Barthez lors du journal de 20 heures de TF1. L'émotion et la nostagie étaient au rendez-vous.

Dernier match à Berlin
Son dernier match restera la finale de la Coupe du Monde 2006 perdue aux tirs au but face à l'Italie (1-1, 5-3 t.a.b.). Après cette déception à Berlin ("je m'en veux tous les jours de ne pas avoir pu arrêter au moins un penalty", disait-il encore un mois après le match), Barthez était parti directement au chevet d'un membre de sa famille, sans participer à la réception donnée à la présidence de la République à Paris. Ces problèmes familiaux sont toujours d'actualité, a-t-il confié.

Le plus capé, le plus titré
De l'avis général en France, Fabien Barthez est le plus grand gardien jamais vu dans ce pays. Le plus capé (87 sélections) et le plus titré (vainqueur de la Coupe du Monde 1998, de l'UEFA EURO 2000, de l'UEFA Champions League 1992/93 avec l'Olympique de Marseille, deux fois champions de France avec l'AS Monaco FC en 1996/97 et 1999/00, deux fois champion d'Angleterre avec le Manchester United FC en 2000/01 et 2002/03). "C'est quelqu'un qui a apporté une façon moderne de jouer dans le but", a déclaré Elie Baup, son premier coach au Toulouse FC, qui faillit aussi être le dernier, car Barthez a tenté de revenir récemment dans la ville Rose.

Comme Zidane
"Il a montré qu'on pouvait faire confiance à un gardien jeune. Il fut un précurseur du jeu au pied. Il aurait pu être un très bon joueur de champ", affirme Baup. Les manches coupées, le n°16 et le crâne glabre qu'aimait baiser Laurent Blanc lors de l'épopée de 1998 resteront aussi liés à quelques affaires. Elles ont terni la réputation d'un homme entier, fidèle en amitié et engagé dans diverses grandes causes caritatives : un contrôle antidopage positif au cannabis et un crachat sur un arbitre qui lui valut huit mois de suspension en 2005. Retraité en même temps que son ami Zinédine Zidane Barthez n'a pour l'instant donné aucune piste sur ce que pourrait être son avenir.