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Un dimanche un peu fada

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Le Classique tronqué qui a souri à Marseille et plongé Paris dans "la honte" soulève des questions.

Le Classique entre le Paris Saint-Germain FC et l'Olympique de Marseille (0-0), qui a souri aux Minots et plongé la capitale dans "la honte", soulève plusieurs questions depuis dimanche.

Rivalités de légende
Le Derby de France n'est pas le derby Old Firm qui remonte à plus de 117 ans. Il en a quinze tout au plus. Il n'est pas non plus le Clásico du haut duquel 19 Coupes d'Europe et 46 Liga nous contemplent. Paris et Marseille ont gagné chacun un trophée européen. Il n'est pas plus Manchester United FC – Liverpool FC, Juventus – FC Internazionale Milano ou SL Benfica – FC Porto. Mais dimanche, à l'issue d'une querelle qui aurait pu être évitée, il s'est éloigné de ces rivalités de légende.

"Grand-Guignol"
Il faudra beaucoup de temps et beaucoup de grands matches pour faire oublier le "Grand-Guignol" (Jean-François Lamour, ministre des Sports) qui a secoué cette semaine le football français et peut-être le faire entrer au rayon des souvenirs, lorsque les rancoeurs se seront apaisées.

Les faits
On croyait avoir tout connu dans cette jeune rivalité. Des transferts sulfureux (voir notre Magazine), des matches explosifs qui contaminèrent l'équipe nationale, des vestiaires à l'ammoniac, des bus caillassés. Mais ça, jamais. Estimant que la sécurité de ses supporteurs n'était pas garantie, Marseille a refusé de les envoyer à Paris. Se déclarant solidaires, les joueurs ont fait de même.

Blayau-Diouf, dialogue de sourds
Si bien que pour éviter amendes et points de pénalités, l'OM a envoyé son équipe de CFA2, ses Minots, en découdre avec les stars parisiennes. L'un des matches les plus attendus de l'année tournait à la galéjade. "Nous ne voulions pas supporter la responsabilité d'un nouveau Furiani", clamait le président marseillais Pape Diouf. "Les mesures de sécurité sont exactement les mêmes que l'an dernier. Marseille n'avait émis aucune objection", lui répondait son homologue parisien Pierre Blayau. Les deux hommes poussaient leur dialogue de sourds jusqu'à apparaître sur le même plateau de télévision, samedi soir – celui de Canal +, propriétaire du PSG - à quelques minutes d'intervalle. Pour ne pas débattre et mieux camper sur leur position. Quel exemple les hauts dirigeants de ces deux clubs donnent-ils en se comportant ainsi ?

Plaqués par le rugby
Quelques minutes plus tôt, il n'était nullement question de sécurité assurée ou pas, ou bien de supporteurs encagés pour être protégés. Au Stade de France, 79 104 fans assistaient à Stade Français – Biarritz sommet du Championnat de rugby. L'autre grand sport collectif français n'en demande pas tant pour faire son retard de popularité.

"J'ai honte"
Le meilleur, ou le pire, était à venir. Face au 5-3-1 constitué par les jeunes Marseillais, renforcé par quatre pros transfigurés, le PSG de Guy Lacombe ne parvenait pas à faire mieux que 0-0. Tandis qu'une partie du stade demandait bruyamment à être remboursée, Pierre Blayau présentait ses excuses : "J'ai honte du spectacle qui a été offert".

La réflexion de Pauleta
"Nous sommes les premiers responsables de ce résultat mais face à leur équipe nous aurions eu plus de chances", commentait Miguel Pauleta. Voilà qui devrait donner des idées à quelques entraîneurs en quête de changement. Cette réflexion du meilleur buteur de la Ligue 1 relativise aussi beaucoup de valeurs.

Battus par Saint-Raphaël
Celle du plus haut niveau français par rapport à sa 5e division améliorée. Celles, absolues et économiques, des joueurs qui étaient présents sur la pelouse du Parc des Princes. Les amateurs marseillais n'ont pas fait le jeu. Mais techniquement et tactiquement, les minots convoqués au pied levé et battus par le Stade Rapahëlois il y a une semaine (1-0) avaient peu à envier à leurs hôtes prestigieux. Ce qu'ils n'avaient pas en expérience, ils l'ont donné en motivation. Cette relative fraîcheur constitue la seule note d'optimisme dans un singulier dimanche.

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