L'arrêt Bosman, "un choc" pour le football
jeudi 24 novembre 2005
Résumé de l'article
Le directeur général de l'UEFA Lars-Christer Olsson s'est exprimé sur les conséquences de l'arrêt Bosman.
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Le directeur général de l'UEFA Lars-Christer Olsson a déclaré que si l'arrêt Bosman, qui fête aujourd'hui son dixième anniversaire, ne peut être considéré comme responsable de tous les problèmes du football européen, il a pu toutefois mettre à mal les garde-fous préservant les spécificités du jeu.
"Le football européen secoué"
Dans son éditorial d'"uefadirect", publication officielle de l'UEFA, M. Olsson s'est exprimé sur les conséquences de cet arrêt qui, dit-il, "a constitué un choc pour le football européen." En décembre 1995, la Cour européenne de justice rendait son verdict dans l’affaire Bosman et mettait fin non seulement au système de transferts d'alors mais aussi à la restriction du nombre de joueurs étrangers, au nom de la libre circulation des travailleurs de l’Union européenne.
Nature particulière
"L’arrêt Bosman n’est certes pas la cause de tous les maux du football européen", a déclaré M. Olsson. "Mais il a supprimé des garde-fous que les dirigeants du football avaient placés en toute connaissance de cause, non pour se hisser au-dessus des lois communes mais bien pour préserver les spécificités du football et prévenir des excès."
Prolifération des transferts
"Depuis, les transferts se sont multipliés et l’argent qui est arrivé en masse dans le football a accentué le phénomène, ôtant peu à peu aux clubs leur identification régionale. Certains d’entre eux, habiles dans leur recrutement, ont profité de l’élargissement du marché pour atteindre un niveau qu’ils n’avaient jamais connu auparavant mais ils ne constituent que des exceptions "
Le fossé s'agrandit
"D’une manière générale, a-t-il ajouté, l’écart s’est creusé entre riches et plus modestes, et l’intérêt des compétitions ne peut que souffrir de cette évolution."
Les leçons du passé
"Il ne s’agit pas de remettre en cause l’arrêt Bosman : ce serait peine perdue. Il faut, bien plus, tirer les leçons du passé et tirer les leçons de l’arrêt Bosman, c’est choisir d’entretenir un dialogue étroit avec l’UE pour être en mesure de faire comprendre à ses dirigeants les particularités de notre sport et les enjeux qui l’attendent."
Parler d'une seule voix
"Ce dialogue est déjà en bonne voie mais pour que les arguments du football soient bien compris, il faut que ce dernier parle d’une seule voix. En faveur de la formation et de la protection des jeunes, par exemple." Et M. Olsson de conclure : "L'unité est une force de persuasion."