Ne pas perdre le nord
jeudi 16 juin 2005
Résumé de l'article
Suède et Norvège tentent ce soir de rejoindre l'Allemagne en finale de l'EURO. Une question de suprématie scandinave.
Corps de l'article
Par Kevin Ashby à Preston
Un siècle après la fin de l'union entre la Suède et la Norvège, les deux meilleures sélections scandinaves du football féminin s'affrontent à Warrington jeudi soir. Le vainqueur défiera l'Allemagne, dimanche, en finale du Championnat d'Europe de l'UEFA 2005.
Année spéciale
Les deux pays avaient uni leurs forces en 1814 et formé une alliance qui allait durer jusqu'en 1905, lorsque la Norvège devenait un Etat indépendant avec sa propre monarchie. La rivalité amicale qui existe entre les deux nations provient de la rupture de cette union. Le sélectionneur Bjarne Berntsen a fait entendre la voix de tous les Norvégiens en déclarant à uefa.com : "C'est une année spéciale pour nous, la Suède est notre plus grande rivale. Nous attendons vraiment ce match avec impatience".
Avantage sportif
La Suède a peut-être eu l'avantage dans cette union historique, mais c'est la Norvège qui a dominé les précédentes rencontres entre les deux équipes. En 36 matches disputés depuis 1978, la Norvège en a remporté la moitié et s'est inclinée à dix reprises. La Norvège a battu la Suède en finale du Championnat d'Europe féminin en 1987, en demi-finale en 1989, et en demi-finale de la Coupe du Monde de la FIFA 1991. La Suède a remporté sa victoire la plus significative en demi-finale de l'EURO 1995.
Vainqueurs des groupes
Les deux nations se sont qualifiées à la dernière minute. La Suède a joué gros pour son dernier match du Groupe A contre l'Angleterre - elle devait battre la nation hôte pour être sûre de se qualifier. Objectif atteint grâce à un but d'Anna Sjöström à la troisième minute, qui a permis à la Suède de remporter le groupe et d'éviter une confrontation avec l'Allemagne. La Norvège devait elle aussi remporter le maximum de points contre l'Italie, mais comptait sur une victoire de l'Allemagne contre la France. Tout s'est bien passé, même si les Françaises n'étaient qu'à 18 minutes du nul dont elles auraient eu besoin.
Berntsen satisfait
"Nous étions dans une situation délicate après les deux premiers matches, tout comme la Suède", rappelle Berntsen. "Mais nous nous sommes qualifiés, et aujourd'hui nous jouons contre nos voisines et rivales pour une place en finale. C'est formidable, c'est clair." Pour le sélectionneur, son équipe "aurait dû remporter un point contre l'Allemagne" et peut-être battre la France (les matches se sont terminés sur le score de 0-1 et 1-1). Mais il est satisfait des progrès de la Norvège depuis sa nomination en décembre.
Progrès en attaque
"J'ai fait débuter beaucoup de nouvelles jeunes joueuses qui pourront jouer pour la Norvège pendant des années", a affirmé Berntsen. "J'ai aussi beaucoup travaillé sur nos modèles de jeu défensifs, et nous nous améliorons sans cesse en attaque." La Norvège n'a pas réussi à marquer contre l'Allemagne. Mais il est clair que son attaque a pris de l'envergure depuis l'arrivée d'Isabell Herlovsen, 16 ans, contre la France. Le sélectionneur pourrait cependant préférer Unni Lehn, 28 ans, plus tournée vers la défense, pour le match de Warrington.
Point clé
Selon Berntsen, les points forts de la Suède sont son expérience et sa ligne d'attaque, avec Hanna Ljungberg et Victoria Svensson : "Elles ont deux très bonnes attaquantes qui ont fait partie des meilleures buteuses du monde pendant plusieurs saisons. Ce sera le point clé." La défense suédoise a éclipsé les attaques adverses jusqu'à présent. Mais la sélectionneuse Marika Domanski-Lyfors sait que toute son équipe devra se montrer à son meilleur niveau si elle veut atteindre sa deuxième finale consécutive.
La Suède prête à en découdre
"C'est un grand défi qui nous attend, et la Norvège est sûrement favorite", a-t-elle déclaré. "Mais nous donnerons le meilleur de nous-mêmes, et tout le monde est prêt pour le combat et impatient d'y aller", déclare Domanski-Lyfors. "Nous avons fait notre possible pour nous concentrer sur ce match. Nous nous sommes même entraînées aux tirs au but au cas où on en arriverait là, mais nous espérons pouvoir gagner ce match en 90 minutes." L'avenir nous le dira.